« La résolution autorisant le président de la République à envoyer des troupes en République fédérale du Nigeria dans le cadre de la force mixte, multinationale dans le bassin du lac Tchad est adoptée. » C’est par ces mots qu’Amadou Salifou, président de l’Assemblée nationale du Niger, a entériné l’adoption du texte permettant aux forces nigériennes de traverser la frontière avec le Nigeria voisin pour combattre la secte islamiste Boko Haram.
En adoptant cette résolution, les parlementaires ont mis fin à huit mois d’attente observés sur la frontière nigériane par les troupes nigériennes, explique Karidjo Mamadou, ministre de la Défense du pays : « Nous avons maintenant la possibilité de les faire bouger. Ils peuvent être sur l’offensive. Je crois que les choses iront mieux. »
Pas de dissensions
Face à Boko Haram, c’est le seul choix qui s’offre, poursuit un député membre de l’opposition. « Nous pensons qu’il est impératif que l’ensemble des Nigériens et des Nigériennes fassent bloc, s’entendent sur l’essentiel pour que l’Etat du Niger puisse exister d’abord en tant qu’Etat parce que c’est la condition sine qua non de tout débat politique. »
Il ne peut y avoir de dissensions, soutient également un autre député, de la formation présidentielle PNDS-TARAYYA « Quels ques soient les clivages politiques, il y a des moments où on fait appel à sa raison, puis on essaie de les oublier. Face à ces menaces sécuritaires, je crois que c’est le comportement qui sied. Malgré les tensions politiques, on n’est pas surpris que l’opposition ait cette attitude qu’elle a eue aujourd’hui. »
« Boko Haram n'a pas d'avenir »
Pour le président nigérien Mahamadou Issoufou, qui s'est exprimé ce lundi à l'issue d'une visite à Niamey de John Dramani Mahama, président ghanéen et président en exercice de la Cédéao, cette décision était inéluctable au vu de la dimension prise par Boko Haram. « Ça fait plusieurs années que Boko Haram est présent. Aujourd'hui, c'est devenu un monstre, a-t-il expliqué. Il fallait bien que quelque part, on s'organise pour arrêter effectivement cette menace. »
Une décision justifiée en outre par l'attaque du vendredi 6 février. « Je voudrais dire que nos forces ont bien réagi et ont fait preuve de courage. Elles ne sont pas seules. Elles ont derrière elles l'ensemble du peuple nigérien, qui soutient notre combat contre le terrorisme. Parce que tous les Nigériens savent que ces terroristes qui s'affublent du manteau de l'islam ne sont pas des musulmans. Au contraire, ce qu'ils sont en train de faire ne fait que desservir l'islam. Boko Haram n'a pas d'avenir. Nous vaincrons Boko Haram, inch'Allah ! » Et de répéter : « Boko Haram n'a aucun avenir dans notre sous-région. »
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