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Second tour présidentielle 2012: Le Palais : Directoire de campagne de Wade


Rédigé le Jeudi 8 Mars 2012 à 08:52 | Lu 552 commentaire(s)


Le candidat des Forces alliées 2012 (Fal2012) et du Parti démocratique sénégalais (Pds), Abdoulaye Wade a-t-il simplement transformé le Palais de la République en directoire de campagne pour le second tour de la présidentielle qui l’oppose le 25 mars prochain à son ancien directeur de campagne ? On peut bien se poser la question en observant la ruche bourdonnante ainsi que les files interminables d’individus de tous genres, de tous les âges et de toutes les catégories qui y entrent et sortent. Cela ressemble à une véritable pêche aux voix au grand dam de la « sacralité » des lieux.


Second tour présidentielle 2012: Le Palais : Directoire de campagne de Wade
Audiences tous azimuts ! Voilà, ce qui explique le silence du président de la République, Abdoulaye Wade, qui a reporté à une date ultérieure son face à face avec la presse. Les membres du Comité national olympique sportif sénégalais (Cnoss qu’il a reçus hier, mercredi 7 mars, en audience, à 17 heures, ne nous démentiront pas. Ils ont dû patienter plus de quatre heures. Les journalistes eux, las d’attendre, ont tout simplement quitté la salle.

La presse venue couvrir la rencontre entre le président de la République, Abdoulaye Wade et le Comité national olympique et sportif sénégalais (Cnoss) n’en revient pas. Pour cause ! Le palais de République a été transformé en véritable Louma (marché hebdomadaire, une foire) où des militants et sympathisants du Parti démocratique sénégalais (Pds) ou des Fal 2012 se bousculent pour des audiences avec Oumar Sarr, le ministre d’Etat, ministre de l’Habitat, chargé des élections du Pds et des Fal 2012 ou encore avec le chef de l’Etat en personne.

Au vu et au su des passants éberlués par tant de désinvolture et de laisser aller dans une République qui se veut normée, les gens se battent devant le portillon du palais pour accéder à l’intérieur. Une file interminable d’hommes et de femmes tous âges qui font la queue pour être reçus par le maître des lieux ou par ses « ministres».

Les plus malheureux, las d’attendre, quittent les lieux amers. C’est le cas de ce vieux qui s’en prend à un policier de faction dont le seul tort a été de filtrer les entrées et sorties de la porte exiguë du palais qui fait face au Building administratif. «…J’ai porté la tenue avant toi», lui balance-t-il à la figure. Ce dernier visiblement étonné de l’agressivité du vieil homme dont l’âge est attesté par les cheveux blancs qui débordent de son bonnet, a su cependant garder son calme, aidé en cela, par son collègue qui lui a intimé l’ordre de ne pas répondre.

Le tohu-bohu est encore plus perceptible dans les salles d’attente. Ici, les policiers, n’hésitent pas à demander aux gens de «dégager». «Ceux qui n’ont pas de place doivent quitter la salle. Vous ne pouvez pas entrer tous en même temps. Le ministre d’Etat ne peut pas recevoir tout le monde. Ayez la patience et faites la queue. Les autres n’ont qu’à rester dehors», rappelle un policier à chaque fois que la salle d’attente est bondée de monde.

Seulement, l’attente a été longue. Trop longue même. Surtout pour certaines personnes qui sont d’âge avancé.
Les autres, plus chanceux, ressortent avec un visage radieux. Des enveloppes à la main. Que contiennent-elles ? On devine aisément que ce sont de beaux billets de banques soigneusement pliés. « Armes » de dissuasion ou « de destruction massive » à utiliser contre l’électorat de Macky Sall ? Les deux certainement.

Ce qui est en revanche sûr, c’est qu’il y a sur les lieux, le nouveau préposé au trésor de guerre, le ministre d’Etat, Mamour Cissé l’allié du Psd/Janti bi qui aurait pris du grade au palais, déclare-t-on, au point d’assurer l’intérim du directeur de cabinet, Habib Sy, dont on dit qu’il serait simplement basé à Linguère pour que le second tour ne lui joue des tours comme le premier dans son fief politique.

C’est dans une telle ambiance indescriptible de précampagne pour le second tour de l’élection présidentielle, que les membres du Cnoss ont attendu eux aussi d’être reçus par le président sortant, Abdoulaye Wade.

Les journalistes qui avaient pris d’assaut la salle d’attente depuis 17 heures, heure à laquelle l’audience avec le chef de l’Etat avait été prévue, prennent leur mal en patience et observent, attentifs, le ballet incessant des « souteneurs » ou porteurs de voix déclarés. Ils observent curieux, la chorégraphie et s’inquiètent, de la transformation en directoire de campagne pour un candidat fut-il le président sortant, du Palais de la République. De guerre lasse cependant après trois heures et demie d’attente, ils décident de vider les lieux et d’aller voir ailleurs.
Abdoulaye THIAM (Sud quotidien)




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