Connectez-vous S'inscrire
PRESSAFRIK.COM , L'info dans toute sa diversité (Liberté - Professionnalisme - Crédibilité)

Sénégal-Kédougou: des actes de "tortures" vivement dénoncés

La situation à Kédougou est plus qu'alarmante. Les organisations de défense des droits de l’homme sont outrés par les agissements des éléments du Groupement d’Intervention de la Gendarmerie Nationale (GIGN) et les conditions de détentions des présumés cerveaux des émeutes du mardi dernier. Après la lettre ouverte adressée au président de la République, Abdoulaye Wade par Amnesty International Sénégal et l’Organisation Nationale de défense des droits de l’Homme (ONDH) qui invite le comité des Nations Unies contre la torture de se saisir de la question, c’est autour de la Rencontre Africaine de Défense des Droits de l’Homme (RADDHO) de tirer la sonnette d’alarme, de s’indigner contre les exactions des forces de l’ordre.



Une victime des émeutes et de la brutalité des forces de l'ordre
Une victime des émeutes et de la brutalité des forces de l'ordre
Après les émeutes ayant causé la mort de Mamadou Sina Sidibé par balle, c’est la chasse à l’homme à Kédougou. Les éléments du Groupement d’Intervention de la Gendarmerie Nationale (GIGN) qui sont déployés sur le terrain au lendemain de la furie des jeunes, font de fracassantes perquisitions et arrestations. «Les gendarmes descendent dans les maisons pour chercher les soi-disant responsables de ces évènements. Et quant ils ne trouvent pas la personne qu’ils cherchent, il faut impérativement qu’ils amènent quelqu’un, un membre de la famille. Ils y procèdent sans aucun respect et avec violence. Ils le tabassent avant de le mettre dans la fourgonnette et l’amener directement à la brigade de gendarmerie», a témoigné le responsable de l’observatoire des droits de l’homme de Kédougou et représentant de la RADDHO sur les ondes de la RFM. Mor Khouma s’est insurgé contre ces agissements avant de souligner : «ils n’ont pas le droit de prendre en otage des gens».

Le responsable de l’Observatoire de Kédougou a, ensuite, explique que «ils (les éléments du GIGN) entrent dans les maisons, perquisitionnent les maisons soi-disant à la recherche d’armes qui sont perdues. Ils n’y vont pas dans les règles de l’art. C’est-à-dire qu’ils ne présentent aucun document légal leur permettant de procéder de la sorte. Ils n’ont pas de mandat de perquisition. Le comble, c’est qu’ils entrent dans les maisons sans même saluer les gens. Ils défoncent les portes, ils entrent dans les chambres, ils dévalisent tout puis ils sortent et s’en vont». Ce que Mor Khouma et ses collègues condamnent vivement.

Le présentant de la RADDHO a, en outre, évoqué les conditions de détention de ces jeunes. «Ils sont très mal, traités parce qu’on est en train de les tabasser pour qu’ils révèlent où se trouvent ces armes disparues à la BMS lors des émeutes ou pour les amener à dénoncer leurs camarades. C’est comme ça que ça se passe», a révélé Mor Khouma. Il a, ainsi, rendu compte de sa visite à la famille de Samuel Talibou Boubane, le jeune étudiant dont on dit qu’il est du Parti de l’Indépendance et du Travail (PIT) et qu’il serait l’instigateur des émeutes. «C’est sa sœur qui a été prise en otage depuis vendredi dernier. Et quand la famille a eu écho de son arrestation, Samuel Talibou Boubane s’est rendu pour qu’on libère sa sœur. Il a été tabassé. Ils lui ont même cassé la jambe gauche», a souligné le responsable de l’Observatoire.

Mor Khouma ne semble plus avoir de mots pour qualifier ce qui se passe présentement à Kégougou. «On n’arrive plus à comprendre. Ce qu’ils font, c’est vraiment de la torture. Ils manquent de respect des droits de l’homme», a-t-il martelé.

Un responsable de la gendarmerie sénégalaise, interrogé par la RFM dans l’anonymat a nié «toute pratique de torture à l’encontre des personnes interpelées à la suite des émeutes». Cette source de nos confrères a affirmé que «les arrestations ont été faites dans le respect des règles de droit».
A ce jour, trente deux (32) personnes ont été arrêtées et déférées au parquet à la suite de l’ouverture d’une information judiciaire par le procureur de Tambacounda. Le bilan officiel des manifestations de mardi dernier à Kédougou fait état de deux (2) morts dont un (1) par balles et de trente cinq (35) blessés.




Lundi 29 Décembre 2008 - 16:34


div id="taboola-below-article-thumbnails">

Nouveau commentaire :
Facebook Twitter