« Un plan de paix de plus », diront les mauvaises langues. Sauf que ce nouveau plan a le mérite de vouloir fusionner les deux armées qui se font face à Juba et de proposer un renforcement de la Mission des Nations unies au Soudan du Sud (Minuss), avec à la fois un mandat beaucoup plus musclé et des effectifs plus nombreux.
L'évocation du déploiement d'une « force régionale de protection » au Soudan du Sud fait suite à la nouvelle éruption de violence le week-end dernier dans la capitale Juba entre les forces du président sud-soudanais Salva Kiir et celles de son vice-président, l'ancien rebelle Riek Machar.
Cette « force régionale de protection » opèrerait donc dans le cadre de la Minuss, dont le mandat serait par conséquent modifié. Le but de cette force serait de protéger les civils, de séparer les parties au conflit et de pacifier la capitale Juba. Les pays de la région réunis au sein de l'IGAD demandent aussi une enquête sur la flambée de violence du week-end dernier.
Idriss Déby met en garde Juba
Dans ce contexte de fortes tensions dans le pays, le président en exercice de l'UA a voulu délivrer un message ferme aux dirigeants du Soudan du Sud. Face à la tragédie que vit leur pays, Idriss Déby rappelle les deux leaders sud-soudanais à leurs responsabilités. « Les violences inouïes qui viennent de se dérouler au Soudan du Sud viennent nous rappeler la nécessité d'une adaptation constante de notre organisation aux réalités de l'heure », a-t-il déclaré.
Idriss Déby a rappelé au passage le lourd bilan des derniers affrontements survenus au Soudan du Sud ces dernières semaines entre l'armée de Salva Kiir et d'ex-rebelles du vice-président Riek Machar : « plus de 300 morts et des milliers de déplacés en l'espace de quelques heures. Et ce, malgré tous les efforts déployés par la communauté internationale pour restaurer la paix dans ce pays longtemps meurtri ». Une situation « inadmissible », dénonce le dirigeant tchadien, alertant qu'elle pouvait se produire « n'importe où » sur le continent africain.
La situation à Juba est certes plus calme, une semaine après les heurts meurtriers, mais « la situation n'en demeure pas moins précaire et volatile », s'inquiète le président de l'UA en exercice. D'où sa volonté de « rappeler au président Salva Kiir et à son vice-président Riek Machar à leur responsabilité dans cette tragédie que traverse leur jeune nation. Les deux leaders sont tenus de respecter et de faire respecter les engagements qu'ils ont pris dans l'accord de paix signé en 2015 à Addis-Abeba. »
■ L'autre question centrale du terrorisme en Afrique
Autre sujet abordé, la question du terrorisme international, toujours aussi d'actualité, surtout en Afrique de l'Ouest, au Mali, au Nigeria et dans les pays voisins. Idriss Déby en a appelé à la mobilisation de l'Union africaine et à la création d'un fonds spécial.
En tant que continent, nous ne pouvons affirmer notre indépendance et clamer notre souveraineté si nous ne pouvons pas prendre en main notre propre destinée. C'est pourquoi nous devons nous préparer en conséquence en mobilisant nos ressources et en multipliant nos efforts pour riposter à toutes les menaces, y compris au terrorisme et à l'extrémisme violent.
Source: Rfi.fr
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