Des supporters du président Omar el-Béchir manifestent à Khartoum contre le mandat d'arrêt international émis, ce mercredi 4 mars 2009. (Photo: Reuters)
Omar el-Béchir, le président soudanais, fait depuis mercredi l'objet d'un mandat d'arrêt de la CPI pour crimes contre l'humanité et crimes de guerre au Darfour. La procédure a été engagée il y a huit mois pour aboutir ce mercredi. Il était un peu plus de 14 heures (13H00 T.U.) quand Laurence Blairon, la porte-parole de la CPI, s'est exprimée depuis La Haye, aux Pays-Bas, où se trouve le siège de la Cour pénale internationale.
Sept chefs d'accusation ont été retenus par la CPI contre Omar el-Béchir : meurtres, exterminations, transferts forcés de population, tortures, viols, pillages, attaques contre des civils ; des crimes commis depuis 2003 au Darfour par le gouvernement soudanais dans sa campagne contre les rebelles du Mouvement pour la justice et l’égalité (MJE) et du Mouvement de libération du Soudan (SLM), entre autres. En tant que président et commandant en chef de l'armée, Omar el-Béchir est accusé d'avoir organisé et mis en œuvre cette campagne anti-insurrectionnelle dans cette région de l’ouest du Soudan.
Pour les juges de la CPI, il y a donc des raisons de penser que le président soudanais est indirectement auteur ou co-auteur de ces crimes de guerre et crimes contre l'humanité. En ce sens, les juges donnent raison au procureur de la CPI, Luis Moreno-Ocampo, qui enquête depuis trois ans sur cette guerre qui a fait plus de 300 000 morts et près de 3 millions de déplacés. C'est ce procureur qui, il y a huit mois, a réclamé un mandat d'arrêt contre Omar el-Béchir.
En revanche, les juges n'ont pas retenu l'accusation de génocide, qu'avait aussi réclamé le procureur. La Chambre reconnaît que les ethnies Four, Massalite et Zagawa ont été les principales cibles de l'armée soudanaise et des janjawids, les milices arabes. Mais, pour l'instant, la CPI dit manquer de preuves selon lesquelles il y aurait eu une « intention génocidaire », c'est-à-dire une intention spécifique du régime soudanais de détruire en partie ou en totalité ces trois ethnies du Darfour. La CPI appelle, en tout cas, le Soudan lui même, tous les pays qui ont ratifié les statuts de cette cour internationale, et tous les pays membres des Nations unies, à arrêter le président soudanais. La CPI rappelle que personne, pas même un chef d'Etat, ne bénéficie d'une immunité devant sa juridiction.
En début d'après-midi de mercredi, le procureur de la CPI, l'Argentin Luis Moreno-Ocampo a expliqué que « le gouvernement soudanais est obligé, par le droit international, d'exécuter le mandat d'arrêt sur son territoire » et il laisse entendre que la Cour n'a pas dit son dernier mot en ce qui concerne les accusations de génocide.
Réactions à Khartoum
Dès l’annonce de ce mandat d’arrêt international lancé contre le président Béchir, il y a eu des centaines, puis des milliers de manifestants qui sont venus le soutenir. Certains arboraient des portraits du président, qu’ils montraient comme martyr. D’autres ont choisi de mettre en avant le « diable », mais un diable aux traits du président de la CPI, Luis Moreno-Ocampo.
Alors toute la fin d’après-midi, toujours à Khartoum, des politiques aussi ont défilé sur le toit de l’immeuble du conseil des ministres. Plusieurs d’entre eux sont venus défendre le président soudanais, en jugeant la décision de la Cour pénale internationale « inique ». Parmi eux, il y avait aussi Nafi Ali Nafie, l’éminence grise du régime, qui est venu fustiger les Américains et Israël, responsables selon lui, de cette « propagande anti-soudanaise ». De leur côté, les organisations humanitaires et les Nations unies, avaient décidé d’arrêter leurs activités deux heures avant la décision.
Cette réaction donne un petit peu le ton des positions de la classe politique soudanaise : plusieurs agences humanitaires ont été révoquées par le gouvernement de Khartoum, notamment Médecins sans frontières (MSF). Ce personnel international est invité à quitter le Soudan dans les vingt-quatre heures. Cette riposte risque donc d’être douloureuse pour les organisations non-gouvernementales et on s’attend, jeudi, à de grosses manifestations dans les rues de la capitale soudanaise.
Du côté des victimes, on se réjouit bien évidemment de cette décision de la CPI d'inculper Omar el-Béchir. Les rebelles du Darfour considèrent cette inculpation comme une « victoire ». Khalil Ibrahim est le président du Mouvement pour la justice et l'égalité (MJE) qui, il y a près d’un an, avait mené la bataille jusqu’aux portes de la capitale soudanaise, avant de battre en retraite.
Source: RFI
Sept chefs d'accusation ont été retenus par la CPI contre Omar el-Béchir : meurtres, exterminations, transferts forcés de population, tortures, viols, pillages, attaques contre des civils ; des crimes commis depuis 2003 au Darfour par le gouvernement soudanais dans sa campagne contre les rebelles du Mouvement pour la justice et l’égalité (MJE) et du Mouvement de libération du Soudan (SLM), entre autres. En tant que président et commandant en chef de l'armée, Omar el-Béchir est accusé d'avoir organisé et mis en œuvre cette campagne anti-insurrectionnelle dans cette région de l’ouest du Soudan.
Pour les juges de la CPI, il y a donc des raisons de penser que le président soudanais est indirectement auteur ou co-auteur de ces crimes de guerre et crimes contre l'humanité. En ce sens, les juges donnent raison au procureur de la CPI, Luis Moreno-Ocampo, qui enquête depuis trois ans sur cette guerre qui a fait plus de 300 000 morts et près de 3 millions de déplacés. C'est ce procureur qui, il y a huit mois, a réclamé un mandat d'arrêt contre Omar el-Béchir.
En revanche, les juges n'ont pas retenu l'accusation de génocide, qu'avait aussi réclamé le procureur. La Chambre reconnaît que les ethnies Four, Massalite et Zagawa ont été les principales cibles de l'armée soudanaise et des janjawids, les milices arabes. Mais, pour l'instant, la CPI dit manquer de preuves selon lesquelles il y aurait eu une « intention génocidaire », c'est-à-dire une intention spécifique du régime soudanais de détruire en partie ou en totalité ces trois ethnies du Darfour. La CPI appelle, en tout cas, le Soudan lui même, tous les pays qui ont ratifié les statuts de cette cour internationale, et tous les pays membres des Nations unies, à arrêter le président soudanais. La CPI rappelle que personne, pas même un chef d'Etat, ne bénéficie d'une immunité devant sa juridiction.
En début d'après-midi de mercredi, le procureur de la CPI, l'Argentin Luis Moreno-Ocampo a expliqué que « le gouvernement soudanais est obligé, par le droit international, d'exécuter le mandat d'arrêt sur son territoire » et il laisse entendre que la Cour n'a pas dit son dernier mot en ce qui concerne les accusations de génocide.
Réactions à Khartoum
Dès l’annonce de ce mandat d’arrêt international lancé contre le président Béchir, il y a eu des centaines, puis des milliers de manifestants qui sont venus le soutenir. Certains arboraient des portraits du président, qu’ils montraient comme martyr. D’autres ont choisi de mettre en avant le « diable », mais un diable aux traits du président de la CPI, Luis Moreno-Ocampo.
Alors toute la fin d’après-midi, toujours à Khartoum, des politiques aussi ont défilé sur le toit de l’immeuble du conseil des ministres. Plusieurs d’entre eux sont venus défendre le président soudanais, en jugeant la décision de la Cour pénale internationale « inique ». Parmi eux, il y avait aussi Nafi Ali Nafie, l’éminence grise du régime, qui est venu fustiger les Américains et Israël, responsables selon lui, de cette « propagande anti-soudanaise ». De leur côté, les organisations humanitaires et les Nations unies, avaient décidé d’arrêter leurs activités deux heures avant la décision.
Cette réaction donne un petit peu le ton des positions de la classe politique soudanaise : plusieurs agences humanitaires ont été révoquées par le gouvernement de Khartoum, notamment Médecins sans frontières (MSF). Ce personnel international est invité à quitter le Soudan dans les vingt-quatre heures. Cette riposte risque donc d’être douloureuse pour les organisations non-gouvernementales et on s’attend, jeudi, à de grosses manifestations dans les rues de la capitale soudanaise.
Du côté des victimes, on se réjouit bien évidemment de cette décision de la CPI d'inculper Omar el-Béchir. Les rebelles du Darfour considèrent cette inculpation comme une « victoire ». Khalil Ibrahim est le président du Mouvement pour la justice et l'égalité (MJE) qui, il y a près d’un an, avait mené la bataille jusqu’aux portes de la capitale soudanaise, avant de battre en retraite.
Source: RFI
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