"L'ONU est extrêmement préoccupée par les informations selon lesquelles un grand nombre de jeunes armés pourraient être en train d'avancer vers la capitale de l'État du Jonglei, Bor", a déclaré à l'AFP le porte-parole de la Minuss Joseph Contreras. "Ces jeunes se déplaceraient à travers l’État depuis quelque temps, avec la possible intention d'attaquer d'autres communautés", a-t-il ajouté.
"La Minuss a suivi les informations sur ces mouvements de jeunes armés depuis plusieurs jours mais ne peut pas encore confirmer, de façon indépendante, la taille ni la position de ces groupements", a-t-il poursuivi.
Sur la base de vols de reconnaissance de l'ONU, il a cependant confirmé la présence, sans en estimer le nombre, de jeunes armés à une cinquantaine de km au nord-est de Bor.
Le gouvernement sud-soudanais accuse l'ex-vice président Riek Machar de lui-même mobiliser jusqu'à 25 000 de ces jeunes miliciens, membres, toujours selon Djouba, de l"Armée blanche", un groupe d'ethnie Lou Nuer synonyme de terreur au Soudan du Sud.
Difficile cependant de déterminer le contrôle qu'exerce Riek Machar sur eux. Le porte-parole de la rébellion Moses Ruai Lat affirme que l'ex-vice président n'est jamais allé les chercher. "Nous n'avons pas de preuve de coordination entre les opérations des forces militaires anti-gouvernementales menées par l'ex-vice président et ces larges groupements de jeunes armés", a de son côté indiqué M. Contreras, sans lui-même prononcer le nom d'"Armée blanche".
Le porte-parole a simplement appelé "les parties ayant une influence sur ces groupes armés de les convaincre d'immédiatement arrêter leur avancée pour éviter un autre bain de sang". "Ces jeunes devraient retourner dans leur ville, leur village, leur campement de bétail pour éviter une nouvelle escalade de la crise au Soudan du Sud", a-t-il ajouté.
Le Soudan du Sud est déchiré depuis le 15 décembre par d'intenses combats alimentés par une rivalité entre le président Salva Kiir et son ancien vice-président Riek Machar, limogé en juillet. Le premier accuse le second de tentative de coup d'État. Riek Machar nie et reproche à Salva Kiir de chercher à éliminer ses rivaux. Les rebelles ont pris en quelques jours le contrôle de capitales régionales comme Bentiu, dans l'État pétrolier d'Unité (nord), et Bor, reprise par l'armée.
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