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Soudan: l'armée annonce sa jonction au cœur de Khartoum

Des troupes de l'armée soudanaise venant du sud ont rejoint lundi 17 mars 2025 les forces déjà présentes dans le centre de la capitale Khartoum, près du palais présidentiel, toujours aux mains des paramilitaires, a annoncé un porte-parole militaire. Les combats font rage dans la capitale soudanaise, dont l'armée tente de reprendre le contrôle face aux paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR).



Le porte-parole militaire, le général Nabil Abdullah, a indiqué lundi que le Corps blindé venant du sud avait rejoint les forces du Commandement général déjà dans le centre de Khartoum, après s'être emparées d'un hôpital tenu jusqu'à présent par les paramilitaires, en guerre contre l'armée depuis avril 2023.
 
Le Corps blindé avait brisé en octobre 2024 le siège imposé par les paramilitaires pendant plusieurs mois autour de sa base, dans le sud de Khartoum, et avait commencé à progresser vers le centre de la capitale cette année.
 
Contrôle renforcé de l'armée sur la capitale
En janvier, l'armée avait reconquis son quartier général à Khartoum. Avec cette avancée, l'armée renforce son contrôle sur une grande partie du centre de la capitale soudanaise et accroît la pression sur les combattants des FSR positionnés près du palais présidentiel, les soldats approchant désormais par le sud et l'est.
 
Ce lundi aussi, à Omdurman, ville jumelle de Khartoum, une nouvelle attaque des FSR a tué 10 personnes. Un bombardement avait déjà endeuillé la ville dimanche. La veille, un bombardement mené par les FSR y a tué six civils, dont deux enfants, et fait 36 blessés, dont la moitié sont des enfants, a indiqué lundi à l'AFP un médecin de l'hôpital Al-Nao sous couvert d'anonymat. Le bombardement de dimanche a endommagé des zones habitées dans le nord d'Omdurman, touchant des civils à l'intérieur de leurs maisons ainsi que des enfants qui jouaient sur un terrain de football, a indiqué le bureau gouvernemental des médias à Khartoum.
 
Hemedti menace d'élargir le conflit à d'autres régions
Malgré ces avancées, le général Mohamed Hamdane Daglo alias Hemedti, à la tête des paramilitaires FSR, a promis que ses troupes ne se retireraient pas de la capitale. Il a même menacé d'intensifier la guerre qui dure depuis près de deux ans et de l’élargir « sur tous les fronts ». Le général Hemedti est apparu en habit traditionnel, sans treillis et sans grades militaires, ce qui indique, selon des observateurs, qu'il est prêt à intensifier les affrontements.
 
Le général Mohamed Hamdan Daglo, alias Hemedti, jure que ses troupes ne se retireront pas de la capitale. Il menace d'élargir les fronts de guerre à l’état du Nil Bleu et à l’est du Soudan, là où se situe actuellement la capitale administrative du pays, à Port-Soudan, sur la mer Rouge. Il promet à ses troupes une proche victoire.
 
Ses forces, affirme-t-il, sont déterminées et ne reculeront pas devant l'armée : « Si Dieu le veut, nous serons victorieux, la guerre dure depuis presque deux ans et vous résistez toujours. L'armée a perdu entre 60 à 80% de son aviation, et nous allons nous débarrasser de cette bande au pouvoir. Nous n'allons pas les laisser, ni à Chandi, ni à Atbara, ni à Marwa, ni à Dabba ni à Dandaro. Nous allons avancer vers les villes de l’est, nous ne laisserons pas notre peuple à l'est du Soudan sous leur pouvoir. Vous allez voir la victoire, inch'Allah prochainement. »
 
Selon plusieurs observateurs, ces menaces du général Daglo indiquent qu'il pourrait recevoir de nouvelles armes sophistiquées, qui pourraient faire entrer la guerre dans une nouvelle phase. Le chef des FSR a mis en garde, par ailleurs, les pays qui aident l'armée soudanaise. Il a remercié le Kenya pour avoir accueilli la signature de la constitution de transition entre les FSR et leurs alliés. Il a salué « un État démocratique exemplaire ».
 
La guerre qui oppose le général Abdel Fattah al-Burhan, chef de l'armée, au général Daglo, son ex-adjoint, a fait des dizaines de milliers de morts, déraciné plus de 12 millions de personnes et provoqué une crise humanitaire majeure. À Khartoum, au moins 3,5 millions de personnes ont été contraintes de quitter leur domicile en raison des combats, selon les chiffres des Nations unies. Les paramilitaires contrôlent une grande partie du Darfour et du sud du Soudan, tandis que l'armée a consolidé son emprise sur le nord et l'est.

RFI

Mardi 18 Mars 2025 - 10:53


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