Le parfum de scandale entourant les premiers actes du « Fonds Force Covid19 », notamment dans l’attribution du marché de la distribution de l’aide alimentaire aux couches les plus vulnérables de notre pays, n’a pas laissé indifférentes les organisations de la Société civile. La cacophonie notée au sein du gouvernement à propos notamment du coût du transport de cette aide a poussé des organisations de la Société civile réunies au sein du Collectif des organisations de la Société civile pour les élections (Cosce) à monter au créneau pour stopper ce qu’elles appellent une « dérive qui pourrait remettre en cause le consensus national obtenu par le chef de l’Etat après son discours à la Nation du 03 Avril.
Les signataires de cette déclaration sont la RADDHO, l’ONG 3D, le Forum du Justiciable, le Réseau Siggil Jigueen, AJED, l’URAC, Y EN A MARRE, la Plateforme ANE, l’OSIDEA, Handicap Formeduc, ENDA TIERS MONDE, la COSYDEP, CONASUB et Africa Jom Center. « Dans son adresse à la nation du 03 avril 2020, le président de la République avait annoncé entre autres la mise en place d’un comité de pilotage qui sera chargé de superviser la gestion du fonds « Force Covid19 ». Pour plus d’inclusion et de transparence, ce comité serait notamment composé de représentants de l’État, de l’Assemblée nationale, toutes sensibilités politiques confondues, et de la société civile. Pour préserver cet élan de solidarité nationale et dans ce souci de transparence et d’éthique, la société civile interpelle le président de la République sur l’urgence de la mise en place du comité de pilotage chargé de la supervision du fonds « Force Covid19 » indiquent les 14 organisations membres de la Société civile dans leur déclaration.
VALDIODIO NDIAYE, MEMBRE DU COSCE « Macky Sall doit corriger le tir très rapidement »
« La demande de mettre en place rapidement ce Comité va en droite ligne des orientations que le président de la République avait fixées dès le départ, c’est-à-dire une démarche inclusive avec tous les segments de la nation pour une grande mobilisation autour de la riposte contre le covid19 » explique Valdiodio Ndiaye, membre du COSCE. Joint au téléphone, il nous a confié ce qui suit : « maintenant, nous arrivons à la phase opérationnelle après le plan stratégique où tout a été bien orienté, alors ce qui est en train de se passer, si nous ne prenons pas garde, nous risquons d’être distraits de l’essentiel. Et sous ce rapport, nous pensons que s’il y avait cette approche totalement inclusive avec la mise en place du Comité de pilotage que le président avait lui-même annoncé, nous ne serions pas à cette polémique sur le choix des opérateurs qui vont fournir le riz. Nous attirons l’attention des autorités sur ce dossier. Il faut que le président de la République corrige le tir très rapidement en ne s’amusant pas à laisser les choses en l’état c’est-à-dire une situation où un ministre gère tout comme si c’était une affaire de ministère ».
Selon Valdiodio Ndiaye, en effet, « on n’est plus dans une question d’un ministre avec ses prérogatives de solidarité nationale… On est sur une question de riposte nationale, faire face à une crise sans précédent. Depuis que le Sénégal est Sénégal, on n’a jamais fermé les écoles ou instauré un état d’urgence pour des raisons de santé. Pour vous dire la gravité de la situation. En demandant une mobilisation totale de toute la population autour de la question, je pense qu’il faudrait une démarche conséquente sur ce genre d’approches, c’est-à-dire changer de paradigmes dans la démarche et la manière de gérer les choses. Sous ce rapport, nous demandons, avec toute la force requise, la mise en place de ce comité que le président avait annoncé dans son discours du 03 avril. Il doit être conséquent avec lui-même parce qu’un ministre tout seul ne peut pas s’enfermer, s’adosser sur un décret présidentiel, cela fout en l’air tous les efforts consentis par les Sénégalais. Il ne faut pas oublier que nos compatriotes se sont cotisés pour mobiliser cet argent. Il faut vraiment du respect, et arrêter net ce qui est en train de se faire et remettre les choses à l’état et dans une dynamique consensuelle très forte pour atteindre les résultats attendus » conclut Valdiodio Ndiaye.
Moundiaye Cissé membre du COSCE « Si des mesures de correction ne sont pas prises, la Société civile pourrait se démarquer… »
Un autre membre du COSCE Moundiaye Cissé, patron de l’ONG 3D, s’offusque ouvertement lui aussi e la tournure prise par la gestion de ce dossier de l’aide alimentaire. « Aujourd’hui, le président de la République doit rectifier le tir et bien choisir ses lieutenants pour ce combat. Il ne faut qu’il y ait un décalage entre le discours du président de la République et les faits sur le terrain. Le président de la République a eu à prendre des mesures républicaines, il faut qu’il y ait une application républicaine de ces dites mesures. C’est toute la République qui a donné au chef de l’Etat sa caution, donc l’application de ces mesures doit être républicaine. Mais à la lumière de ce qui se passe, on a l’impression que certains collaborateurs du président de la République travaillent pour eux-mêmes et non pour Macky Sall et le peuple. Il ne faudrait pas qu’il y ait une application opportuniste des mesures du Président qui ont fait l’unanimité. Si l’application de ces mesures installe une polémique et beaucoup de contestations, c’est qu’il y a problème dans la démarche, dans le casting des lieutenants du chef de l’Etat. Il y une urgence pour Macky Sall de rectifier le tir. Du point de vue symbolique, le fait de confier la gestion du dossier au ministre Mansour Faye qui est le beau-frère du chef de l’Etat pose problème. Le chef de l’Etat devait tout faire pour qu’il n’y ait pas dérives dans ce dossier. C’est regrettable ce qui se passe aujourd’hui avec des soupçons de détournement, de concussion, de mauvaise gestion » s’offusque Moundiaye Cissé, par ailleurs président de l’ONG 3 D.
Et notre interlocuteur d’ajouter que « la Société civile exige qu’il y ait une adéquation entre les mesures consensuelles annoncées avec les pratiques. Si le président de la République ne rectifie pas le tir, la Société civile et, éventuellement, toute la classe politique pourraient se démarquer de l’élan de solidarité. La seule réponse attendue de Macky Sall, c’est de mettre en place ce comité de pilotage qu’il l’a annoncé dans son discours du 03 avril qui permettra de calmer les ardeurs des uns et des autres, mais surtout de mettre fin aux soupçons de malversations ». A bon entendeur…
Le Témoin
Les signataires de cette déclaration sont la RADDHO, l’ONG 3D, le Forum du Justiciable, le Réseau Siggil Jigueen, AJED, l’URAC, Y EN A MARRE, la Plateforme ANE, l’OSIDEA, Handicap Formeduc, ENDA TIERS MONDE, la COSYDEP, CONASUB et Africa Jom Center. « Dans son adresse à la nation du 03 avril 2020, le président de la République avait annoncé entre autres la mise en place d’un comité de pilotage qui sera chargé de superviser la gestion du fonds « Force Covid19 ». Pour plus d’inclusion et de transparence, ce comité serait notamment composé de représentants de l’État, de l’Assemblée nationale, toutes sensibilités politiques confondues, et de la société civile. Pour préserver cet élan de solidarité nationale et dans ce souci de transparence et d’éthique, la société civile interpelle le président de la République sur l’urgence de la mise en place du comité de pilotage chargé de la supervision du fonds « Force Covid19 » indiquent les 14 organisations membres de la Société civile dans leur déclaration.
VALDIODIO NDIAYE, MEMBRE DU COSCE « Macky Sall doit corriger le tir très rapidement »
« La demande de mettre en place rapidement ce Comité va en droite ligne des orientations que le président de la République avait fixées dès le départ, c’est-à-dire une démarche inclusive avec tous les segments de la nation pour une grande mobilisation autour de la riposte contre le covid19 » explique Valdiodio Ndiaye, membre du COSCE. Joint au téléphone, il nous a confié ce qui suit : « maintenant, nous arrivons à la phase opérationnelle après le plan stratégique où tout a été bien orienté, alors ce qui est en train de se passer, si nous ne prenons pas garde, nous risquons d’être distraits de l’essentiel. Et sous ce rapport, nous pensons que s’il y avait cette approche totalement inclusive avec la mise en place du Comité de pilotage que le président avait lui-même annoncé, nous ne serions pas à cette polémique sur le choix des opérateurs qui vont fournir le riz. Nous attirons l’attention des autorités sur ce dossier. Il faut que le président de la République corrige le tir très rapidement en ne s’amusant pas à laisser les choses en l’état c’est-à-dire une situation où un ministre gère tout comme si c’était une affaire de ministère ».
Selon Valdiodio Ndiaye, en effet, « on n’est plus dans une question d’un ministre avec ses prérogatives de solidarité nationale… On est sur une question de riposte nationale, faire face à une crise sans précédent. Depuis que le Sénégal est Sénégal, on n’a jamais fermé les écoles ou instauré un état d’urgence pour des raisons de santé. Pour vous dire la gravité de la situation. En demandant une mobilisation totale de toute la population autour de la question, je pense qu’il faudrait une démarche conséquente sur ce genre d’approches, c’est-à-dire changer de paradigmes dans la démarche et la manière de gérer les choses. Sous ce rapport, nous demandons, avec toute la force requise, la mise en place de ce comité que le président avait annoncé dans son discours du 03 avril. Il doit être conséquent avec lui-même parce qu’un ministre tout seul ne peut pas s’enfermer, s’adosser sur un décret présidentiel, cela fout en l’air tous les efforts consentis par les Sénégalais. Il ne faut pas oublier que nos compatriotes se sont cotisés pour mobiliser cet argent. Il faut vraiment du respect, et arrêter net ce qui est en train de se faire et remettre les choses à l’état et dans une dynamique consensuelle très forte pour atteindre les résultats attendus » conclut Valdiodio Ndiaye.
Moundiaye Cissé membre du COSCE « Si des mesures de correction ne sont pas prises, la Société civile pourrait se démarquer… »
Un autre membre du COSCE Moundiaye Cissé, patron de l’ONG 3D, s’offusque ouvertement lui aussi e la tournure prise par la gestion de ce dossier de l’aide alimentaire. « Aujourd’hui, le président de la République doit rectifier le tir et bien choisir ses lieutenants pour ce combat. Il ne faut qu’il y ait un décalage entre le discours du président de la République et les faits sur le terrain. Le président de la République a eu à prendre des mesures républicaines, il faut qu’il y ait une application républicaine de ces dites mesures. C’est toute la République qui a donné au chef de l’Etat sa caution, donc l’application de ces mesures doit être républicaine. Mais à la lumière de ce qui se passe, on a l’impression que certains collaborateurs du président de la République travaillent pour eux-mêmes et non pour Macky Sall et le peuple. Il ne faudrait pas qu’il y ait une application opportuniste des mesures du Président qui ont fait l’unanimité. Si l’application de ces mesures installe une polémique et beaucoup de contestations, c’est qu’il y a problème dans la démarche, dans le casting des lieutenants du chef de l’Etat. Il y une urgence pour Macky Sall de rectifier le tir. Du point de vue symbolique, le fait de confier la gestion du dossier au ministre Mansour Faye qui est le beau-frère du chef de l’Etat pose problème. Le chef de l’Etat devait tout faire pour qu’il n’y ait pas dérives dans ce dossier. C’est regrettable ce qui se passe aujourd’hui avec des soupçons de détournement, de concussion, de mauvaise gestion » s’offusque Moundiaye Cissé, par ailleurs président de l’ONG 3 D.
Et notre interlocuteur d’ajouter que « la Société civile exige qu’il y ait une adéquation entre les mesures consensuelles annoncées avec les pratiques. Si le président de la République ne rectifie pas le tir, la Société civile et, éventuellement, toute la classe politique pourraient se démarquer de l’élan de solidarité. La seule réponse attendue de Macky Sall, c’est de mettre en place ce comité de pilotage qu’il l’a annoncé dans son discours du 03 avril qui permettra de calmer les ardeurs des uns et des autres, mais surtout de mettre fin aux soupçons de malversations ». A bon entendeur…
Le Témoin
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