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Tchad: «El Djonto», tortionnaire sous le régime d'Hissène Habré, a été arrêté

Un ancien tortionnaire de la police politique de l'ex-dictateur tchadien Hissène Habré, Mahamat Djibrine dit « El Djonto » a été arrêté au Tchad mardi 14 mai. Il est accusé de torture et de centaines d'assassinats d'opposants politiques entre 1982 et 1990, pendant le règne d'Hissène Habré. D'après le procureur général auprès de la cour d'appel, « El Djonto » pourrait être extradé vers le Sénégal qui doit juger les responsables des crimes commis sous la dictature Habré. Portrait d'un bourreau.



L'ancien dictateur tchadien Hissène Habré. Time & Life Pictures/Getty Images
L'ancien dictateur tchadien Hissène Habré. Time & Life Pictures/Getty Images
Pour les victimes de la répression du régime Hissène Habré, le nom de Mahamat Djibrine résonne comme un coup de bâton sur l'échine d'un prisonnier. D'après l'avocate Jacqueline Moudeina qui a interrogé des centaines de victimes, 90 % d'entre elles disent avoir été torturées par celui qui se faisait surnommer « El Djonto ».
Selon le rapport de la Commission d'enquête tchadienne sur les crimes commis à l'époque, le rôle de Mahamat Djibrine était de faire avouer les détenus en recourant de façon systématique à la torture.
Jusqu'au mois de mars de cette année, celui qui fut l'un des plus puissants éléments de la police politique d'Hissène Habré, la tristement célèbre Direction de la documentation et de la sécurité (DDS) coulait des jours paisibles. Il occupait encore des fonctions au sein de la police jusqu'à sa mise en retraite anticipée. Il avait même été envoyé en 2005 par le Tchad au sein de l'opération des Nations unies en Côte d'Ivoire (Onuci), avant d'être dénoncé par les défenseurs des droits de l'homme et rapatrié dans son pays.
Aujourd'hui, les associations de victimes du régime Habré saluent son arrestation et réclament un procès au Tchad. Cependant pour l'organisation Human Rights Watch, d'autres tortionnaires sont encore en liberté et devront être eux aussi interpellés. Les plaintes déposées en 2000 par les associations de victimes visent une quarantaine de bourreaux.
Source: RFI


Mercredi 15 Mai 2013 - 12:14


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