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Traque des biens mal acquis : Aminata Touré rivalise-t-elle avec les collecteurs du trésor ?

La traque des biens mal acquis est en passe de devenir une panacée pour garnir les ressources publiques. L’Etat du Sénégal ou du moins le département de la Justice a maintenant comme slogan : «transiger ou aller en prison». Pour faire simple, c’est la «loi» de la médiation pénale qui prévaut. Le ministre de la Justice, Garde des sceaux, Aminata Touré a récupéré et remis des chèques au ministère du Budget, tandis qu’à la CREI comme chez le procureur ou les autres démembrements de la Justice, il faut impérativement mettre la main à la poche pour recouvrer la liberté. La compromission, la transaction ou encore la médiation pénale avec des autorités de l’ancien régime ciblées dans cette procédure se fait à coup de milliards.



Traque des biens mal acquis : Aminata Touré rivalise-t-elle avec les collecteurs du trésor ?
Le cas de Tahibou Ndiaye est très éloquent. Que les responsables libéraux visés par la justice se le tiennent pour dit. Pour éviter la prison, il faudra se délester de tout ou d’une partie de sa fortune. L’ancien directeur du Cadastre était à deux pas de la prison de Reubeuss. Il a dû son salut à la masse d’informations compromettantes qu’il était prêt à balancer mais aussi à ses dispositions à verser 3,6 milliards. Le procureur spécial près de la Cour de Répression de l’Enrichissement Illicite (CREI) aurait reçu un coup de fil du ministre de la Justice pour transiger avec Tahibou Ndiaye.
 
Cette nouvelle posture de Aminata Touré est de plus en plus affichée depuis fin mai quand elle a remis un chèque de trois milliards au ministre du Budget. Elle avait affirmé tout haut les personnes et entreprises poursuivies ont deux issues : «Transiger ou aller en prison». Ce sont des entreprises impliquées dans la procédure de la traque des biens supposés mal acquis qui auraient accepté de transiger.
 
Dans l’affaire Dubaï Port World, malgré le tiraillement au sommet de l’Etat, la décision de la mettre sous administration provisoire a été levée à la suite de «négociations très serrées» en haut lieu avec le Sultan Ahmed Bin Sulayem. Ce dernier a convaincu le président de la République lors d’une entrevue le jeudi 6 juin à Paris. Il avait ainsi accepté de verser 24,6 milliards de francs CFA correspondant au remboursement du ticket d’entrée de DP World.
 
La presse a fait état jeudi matin d’un maintien de l’ancien Directeur général de l’Agence de Régulation des Télécommunications et des Postes sera lié au cautionnement de Moustapha Yacine Gueye qui serait introuvable. Le patron de MTL a affirmé avoir donné l’argent au département de la justice qui l’a versé au trésor public. Or, la chambre d’accusation réclame aux avocats de Moustapha Yacine Gueye un document attestant de la caution a été versée à la Caisse de Dépôt et de consignation (CDC). L’argent recupéré par le ministère de la Justice serait estimé à plus d’un milliard de francs CFA.
 
Cette trouvaille de l’Etat sera justifiée par des tensions de trésorerie du trésor public. L’argent collecté est souvent destiné à des secteurs spécifiques. Comme c’est le cas du chèque de trois milliards que Aminata Touré a versé en mai au ministère du Budget. Ces fonds devraient servir à la mise en place de l’Agence nationale de la sécurité de proximité. 

Jean Louis DJIBA

Jeudi 29 Août 2013 - 14:14


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