L'étude montre le rôle central de l'organisation Ansar al-Charia aujourd'hui interdite, dans le recrutement jihadiste en Tunisie. Fondée en 2011 par des vétérans d'Afghanistan libérés des prisons de Ben Ali, cette vitrine tunisienne d'al-Qaïda fait du jihadisme un vrai mouvement social en quelques mois, à coup d'opérations de charité et de prédication de rues.
La plupart des accusés étudiés par le Centre tunisien de recherches et d’études sur le terrorisme ont prêté allégeance à son émir Abou Ayad qui lui-même répond aux ordres du chef d'Aqmi, l'Algérien Abdelmalek Droukdel. Toutes les régions tunisiennes sont touchées : Tunis en tête, d'où viennent 18% des terroristes, et Sidi Bouzid, berceau de la révolution, 14%.
Dès 2011, les jihadistes investissent les réseaux sociaux mais surtout s'approprient des centaines de mosquées qui servent de lieu d'endoctrinement et de départ vers les terres de jihad : Libye, Syrie, Irak mais aussi Mali à une échelle industrielle. Près de 5500 Tunisiens sont partis selon l'ONU.
En Libye, deux camps d'entraînement sont fondés par des Tunisiens à Derna et à Sabratha. C'est là que sont formés les terroristes de Sousse et du musée du Bardo en 2015. Le groupe se dote d'une branche militaire, d'une brigade armée en Tunisie et assassine deux opposants politiques en 2013. Des jihadistes souvent très jeunes, 75% ont moins de 35 ans et 68% sont célibataires. Seuls 3% étaient chômeurs mais 45% ouvriers, tous embrigadés par une mécanique parfaitement organisée pour profiter au mieux des printemps arabes.
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