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USA: Obama concrétise le changement

Barack Obama a tenu lundi soir sa première conférence de presse en tant que président investi des Etats-Unis. Il a voulu marquer sa rupture, fustigeant la politique "passive et inactive" de l'administration Bush, tant en termes d'économie que d'affaires étrangères. Après avoir défendu son plan de relance coûteux, il a confirmé sa stratégie d'ouverture à l'égard de l'Iran.



Barack Obama a exposé avec détermination sa méthode à la presse. (Reuters)
Barack Obama a exposé avec détermination sa méthode à la presse. (Reuters)
Lundi soir, lors de sa première conférence de presse en tant que président investi des Etats-Unis, Barack Obama a sorti le grand jeu. Assénant des phrases marquantes - et mûrement réfléchies par ses équipes de communication -, il a voulu marquer une rupture totale avec son prédécesseur qu'il n'a jamais nommé. Iran, crise boursière et économique, réforme administrative, Afghanistan, impôts, terrorisme... Tout y est passé. Et la séance des questions des journalistes a été deux fois plus longue qu'au temps de George W. Bush. L'objectif de Barack Obama est clair: faire comprendre, avec pédagogie, que "désormais, ça va changer".

L'économie a été au centre de cette intervention retransmise en direct à la télévision. Dès sa première phrase, le président a estimé que "seul le gouvernement fédéral disposait des moyens de ranimer une économie atone". Il veut ainsi maintenir la pression sur le Congrès qui tergiversait la semaine dernière sur le plan destiné à relancer l'activité et la consommation dans le pays. Quelques heures avant l'apparition d'Obama sur les écrans, le Sénat a écarté le dernier obstacle de procédure en convenant de se prononcer mardi sur l'adoption du programme d'urgence de 838 milliards de dollars. Le plan, qui prévoit des réductions d'impôts combinés avec une hausse des dépenses publiques, a de très fortes chances d'être adopté.

Le président veut avant tout responsabiliser les organes centraux de l'Etat, qu'il a qualifié d'"inactifs" jusqu'alors. "Ce n'est pas une récession ordinaire, comme nous avons pu en connaître. Nous traversons la plus grave crise économique depuis la Grande Dépression", a-t-il ainsi expliqué, suggérant qu'il se calquait sur le New Deal interventionniste mis en place par Roosevelt dans les années 30. Barack Obama se place en rupture avec la doctrine du "gouvernement minimal" - soutenir le libéralisme et faire confiance à la reprise des marchés -, mis en place par Ronald Reagan et reprise en héritage par George W. Bush. "La fête est terminée", a-t-il encore lâché, en évoquant le décalage entre l'administration américaine et la réalité économique.

Une main tendue à l'Iran

Cette rupture a trouvé un deuxième champ d'application dans la diplomatie. Le nouveau président s'est longuement épanché sur l'Iran lors de ses réponses aux questions des journalistes. Ces derniers ont abordé l'existence d'une lettre que le secrétariat d'Etat, chargé des Affaires étrangères, pourrait adresser à la République islamique dans les prochaines semaines. Barack Obama a déclaré qu'il entrevoyait la possibilité, sous conditions, d'ouvertures diplomatiques dans les mois à venir.

Un langage qui n'est pas autant conciliant envers "le terrorisme qui sévit au Moyen-Orient". Il a estimé qu'une meilleure coordination avec les alliés des Etats-Unis tant sur le plan militaire que diplomatique était nécessaire pour remporter des victoires en Afghanistan. Dans ce combat qui devient une priorité de Washington, Obama a jugé qu'il ne faisait aucun doute que les terroristes bénéficiaient de sanctuaires sûrs dans les régions tribales du Pakistan: "Nous devons nous assurer que le Pakistan est un allié exemplaire dans la bataille que nous menons", a-t-il insisté.

La polémique sur les drones américains, qui bombardent au nom de la lutte contre les taliban des villages isolés au nord-ouest d'Islamabad, n'a toutefois pas été abordée. Autre thème esquivé malgré une question d'un journaliste: le Proche-Orient et les élections israéliennes pour lesquelles Obama dit "être dans l'attente des résultats". Même s'il veut se détacher de la politique de Bush, le nouveau président doit composer avec l'empreinte durable laissée par l'administration républicaine sur la communauté internationale.
Source: lejdd

lejdd.fr

Mardi 10 Février 2009 - 17:52


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