Trois cérémonies ont été organisées à Bruxelles ce 22 mars par les autorités belges en présence du roi Philippe et de la reine. Elles seront ouvertes uniquement aux victimes des attentats et aux invités officiels mais retransmises en direct. Le programme suit à la minute le déroulement des attaques.
La première commémoration est celle de l’aéroport de Zaventem où une minute de silence a été observée à 7h58, là où a retenti la double explosion dans le hall des départs. La deuxième minute de silence aura lieu à 9h11 dans la station de métro Maelbeek, en plein centre du quartier européen.
De son côté, la régie des transports de Bruxelles a décidé d’organiser une minute de bruit en demandant à ses chauffeurs de bus et ses conducteurs de tramway de faire le plus de bruit possible pendant une minute, et aux voyageurs d’applaudir. La dernière cérémonie officielle est organisée à 10h30, toujours dans le quartier européen de Bruxelles où sera dévoilée une stèle en l’honneur de toutes les victimes d’attentat.
En dehors du programme officiel, il existe aussi plusieurs commémorations ou initiatives ponctuelles comme ce monument de la forêt de Soignes, aux portes de Bruxelles, qui consiste en un banc circulaire de 32 blocs de granit, entourés de 32 bouleaux fraichement plantés en l’hommage aux morts des attentats.
« Bruxelles restera Bruxelles »
« La vie a repris son cours, estime l'eurodéputé belge Claude Rolin. Bruxelles restera toujours Bruxelles, Bruxelles l'Européenne, avec son joyeux melting-pot, symbole d'ouverture et de diversité. Les terroristes nous imposent de mieux concevoir nos protections mais ils ont échoué et échoueront toujours dans leur tentative d'imposer leur vision totalitaire. Les identités ne peuvent s'exclure. Elles doivent s'additionner. C'est la condition du vivre-ensemble ».
« La radicalisation qui conduit au terrorisme sont des phénomènes complexes, qui nous imposent d'agir sur tous les terrains pour garantir la sécurité en préservant notre humanisme, a poursuivi l'élu. Avec son père journaliste à la radio publique, Lauriane partageait des valeurs de justice, de démocratie et de tolérance. Elle est l'une des victimes de cet acte odieux. Après ce drame, son père, Michel Visart, nous livrait un message d'espoir. Je reprends ses paroles : "Construire des murs d'exclusion ou cultiver la haine ne servira à rien. Si nous voulons un monde différent, il faut ce respect, cette tolérance et cet amour" ».
« Se reconstruire »
Originaire de République démocratique du Congo (RDC), Roger Bassiala, bientôt 57 ans, porte toujours des manches longues. Il n'aime pas montrer ses blessures. Le 22 mars dernier, il accompagnait sa soeur qui devait rentrer à Kinshasa, à l'aéroport de Zaventem, lorsqu'une des explosions l'a touché au bras droit. Un an plus tard, Roger Bassiala n'ira pas aux commémorations.
« Aujourd'hui, j'essaye de me reconstruire, petit à petit et ce n'est pas facile, raconte-t-il. Moi, je n'irais pas à Zaventem et j'ai peur d'y aller. Souvent, j'en parle puisque partout où je passe, les gens qui savent que j'étais là à Zaventem me posent des questions, c'est difficile de vivre avec. C'est quelque chose qui ne partira pas ».
Le Congolais ne voit plus Bruxelles de la même manière. Il vit ici depuis plus de quinze ans, mais aimerait désormais retourner en RDC. Ce qui est impossible pour le moment car il doit subir des soins chaque semaine. « Je vais voir des spécialistes, explique-t-il. Je continue toujours à aller à l’hôpital pour me faire soigner. Donc je suis suivi par des spécialistes des bras et de l’épaule ». En attendant de pouvoir un jour rentrer, Roger Bassiala peut compter sur l'aide de ses enfants en Belgique.
Un an après, l'enquête est toujours en cours. Une vingtaine de personnes ont été arrêtées et neuf sont inculpées. Les enquêteurs ont réussi à mettre la main sur les terroristes survivants, mais recherchent toujours les commanditaires de l'Etat islamique (EI), et notammentcelui qui est soupçonné d'être le donneur d'ordre, un certain Abou Ahmad.
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