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Une centaine de morts dans une frappe israélienne sur une école à Gaza: le Qatar demande une «enquête urgente»

Au moins 93 personnes ont péri dans une nouvelle frappe israélienne ce samedi 10 août sur une école de la ville de Gaza, selon la Défense civile du territoire palestinien. Le Hamas dénonce une « dangereuse escalade » et Francesca Albanese, rapporteuse spéciale de l'ONU sur la situation dans les territoires palestiniens, accuse Israël de « génocide des Palestiniens » et le Qatar, pays médiateur, demande une enquête urgente.



Une centaine de morts dans une frappe israélienne sur une école à Gaza: le Qatar demande une «enquête urgente»
Ces frappes, dont le bilan ne peut être vérifié de source indépendante, sont parmi les plus meurtrières depuis le début de la guerre à Gaza. Les Palestiniens à Gaza parlent d’un « massacre terrible » et la rapporteuse spéciale de l'ONU, Francesca Albanese, accuse Israël de « génocide des Palestiniens ».
 
Selon la défense civile de la bande de Gaza, un organisme sous contrôle du Hamas, ce sont trois frappes successives qui ont visé l'établissement scolaire, précise notre correspondant à Jérusalem, Michel Paul. Les frappes ont touché l' « école Al-Tabai'een, dans le secteur d'Al-Sahaba à Gaza-Ville », a indiqué à l'AFP le porte-parole de la Défense civile, Mahmoud Bassal. L'attaque a provoqué un incendie et les recherches d’éventuels survivants sous les décombres sont toujours en cours, toujours les sources palestiniennes. 
 
Nos équipes de secours ne sont pas en mesure de reconstituer un corps entier à partir des restes humains. La scène est extrêmement difficile, honnêtement, c’est un massacre. Et ça nous rappelle les premiers jours de la guerre dans la bande de Gaza.
 
L'armée israélienne affirme de son côté avoir « frappé avec précision des terroristes du Hamas qui officiaient au sein d'un centre de commandement et de contrôle du Hamas placé dans l'école Al-Tabai'een ». Ce centre servait de « repaire aux terroristes et aux commandants du Hamas », à partir duquel diverses attaques étaient planifiées et préparées contre l'armée israélienne, selon le communiqué. L'armée israélienne affirme encore avoir utilisé des munitions précises et avoir pris d'autres mesures pour éviter de toucher des civils.
 
Le Qatar demande une enquête internationale
Après cette nouvelle frappe, le Hamas dénonce une « dangereuse escalade » et le Qatar demande une « enquête internationale urgente ». Le ministère des Affaires étrangères a réclamé dans un communiqué « l'envoi d'enquêteurs indépendants de l'ONU afin de mener des investigations sur le ciblage continu par les forces d'occupation israéliennes d'écoles et d'abris pour les personnes déplacées ».
 
Jeudi, les trois pays médiateurs, Qatar, États-Unis et Égypte, ont appelé à la reprise, le 15 août, des discussions indirectes en vue d'une trêve, indiquant qu'un accord-cadre était « maintenant sur la table, et qu'il ne manquait que les détails de son application ». Israël a accepté d'envoyer « le 15 août une délégation de négociateurs à l'endroit qui sera convenu pour conclure les détails de concrétisation d'un accord », a annoncé le Premier ministre, Benyamin Netanyahu.
 
Au Sud, Khan Younès toujours sous le feu israélien
L'armée israélienne a déclaré vendredi être engagée dans des combats « au sol et souterrains » dans la région de Khan Younès, la grande ville du sud du territoire réduite en ruines, où des frappes aériennes ont visé « plus de 30 cibles terroristes du Hamas ». Elle avait appelé jeudi la population à évacuer des quartiers de l'est de la ville. Poussés encore une fois sur les routes, des foules de civils ont fui à pied, en voiture, entassés sur des remorques avec matelas et bagages.
 
Le bureau des affaires humanitaires de l'ONU (Ocha) a estimé vendredi « qu'au moins 60 000 Palestiniens se sont déplacés vers l'ouest de Khan Younès au cours des 72 dernières heures », après également des ordres d'évacuation dans le nord du territoire. Les différentes phases de la guerre menée par Israël à Gaza entraînent d'incessants déplacements d'une population démunie et vulnérable.
 
Des condamnations au Moyen-Orient et en Europe
L'Iran a condamné un « crime de guerre » commis par l'armée israélienne. Cette attaque a « prouvé une fois de plus que le régime d'apartheid d'Israël ne respecte aucune des règles et régulations du droit international ni les principes moraux et humains », a déclaré le porte-parole du ministère iranien des Affaires étrangères, Nasser Kanani, dans un communiqué. L'Arabie saoudite et les Émirats arabes unis ont aussi condamné l'attaque.
 
Le chef de la diplomatie européenne Josep Borell s'est dit « horrifié ». « Au moins 10 écoles ont été ciblées ces dernières semaines. Il n'y a pas de justification à ces massacres », a-t-il écrit sur X.
 
La France a  « condamné (...) avec la plus grande fermeté » cette frappe israélienne. « Depuis plusieurs semaines, des bâtiments scolaires sont visés de manière répétée, avec un nombre de victimes civiles intolérable », s'indigne le ministère français des Affaires étrangères dans un communiqué, rappelant « que le respect du droit international humanitaire s'impose à Israël ».

RFI

Samedi 10 Août 2024 - 16:31


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