Qu’importe l’objet, qu’importe qu’il lui soit adressé ou non, il était prêt à proposer ses services. Que vous soyez au resto, partageant un pot ou un repas, le voilà prompt à régler l’addition. Grand Seigneur, il arborait une générosité sans frontière. Alors, fallait le voir en rédaction avec les jeunes stagiaires, les jeunes journalistes. Avenant, disponible, toujours prompt à aider, rechignant à l’engueulade mais plus disposé à la discussion et à l’encadrement de proximité. Alors, comme dans une ruche, ça grouillait autour de lui, à coup de Tonton Madior par-ci, tonton Madior par-là, qui avaient le chic d’illuminer son visage et de le remplir d’aise.
C’était Madior : une promptitude à rendre service. Et il était sollicité. Affable, l’homme avait ce carnet d’adresses fourni qui fait les journalistes de renom. Des hommes politiques aux petites gens. Aussi était-il toujours accroché au téléphone. Il avait en permanence deux ou trois portables qui ne cessaient de sonner si lui n’appelait. Il semble que c’est le lot des hommes importants. Et puis, journaliste, il avait cette passion de l’information chevillée au corps. Toujours prêt à aller dans les studios de radio ou les plateaux de télévision pour débattre, défendre un point de vue. Enfant de la République, il en avait un amour tyrannique et montait au créneau quand il la sentait menacée. Et voilà qu’un jour, par un de ces basculements dont le destin a le secret, il a été victime d’un car rapide.
Par une nuit de dimanche, au sortir de la rédaction, alors qu’il rentrait chez lui dans sa voiture. Ce sera donc le lit d’hôpital où il subira une opération à la suite de fractures à la jambe. Et quel courage face à l’épreuve ! Jamais il ne s’est plaint. Bercé dans un optimisme fondamental, infiltré par l’avenir, il pensait à demain, avec toujours en tête un papier à produire, un sujet à traiter. La première fois qu’il a appelé pour proposer un papier, je me suis surpris à lui demander de gérer sa santé, de se remettre complètement pour nous revenir en pleine forme, car sa patte manquait au journal, surtout qu’on se dirigeait vers les élections législatives. Il a fallu négocier, essayer de convaincre. Mais, fallait-il d’ailleurs ? A l’évidence, Madior se retrouvait dans un reposant tête-à-tête avec lui-même en écrivant, en produisant.
Un jour, j’entends une stagiaire dire à ses camarades que Tonton Madior était en bas dans sa voiture. Comme quelqu’un qui venait humer une atmosphère qui lui manquait. Revenant de ses séances de massage, il ne pouvait pas monter avec ses béquilles. Le message était clair, en dépit des papiers qu’il envoyait, il lui tardait de rejoindre son bureau et de replonger dans l’atmosphère si particulière de la rédaction. Cette rédaction qu’il a tenue à bout de bras durant les années difficiles, la foi en bandoulière et la ferme volonté de triompher du Monstre.
En vrai Red/chef. Aussi, l’activité journalistique exerçait-elle sur lui une charge psycho thérapeutique salvatrice. Issu du milieu associatif et de la militance politique, homme à la culture éclectique pétrie dans un vécu riche, Madior avait à coeur de participer au combat démocratique du Sénégal et de l’Afrique. Adieu l’ami ; que la terre de Yoff te soit légère.
C’était Madior : une promptitude à rendre service. Et il était sollicité. Affable, l’homme avait ce carnet d’adresses fourni qui fait les journalistes de renom. Des hommes politiques aux petites gens. Aussi était-il toujours accroché au téléphone. Il avait en permanence deux ou trois portables qui ne cessaient de sonner si lui n’appelait. Il semble que c’est le lot des hommes importants. Et puis, journaliste, il avait cette passion de l’information chevillée au corps. Toujours prêt à aller dans les studios de radio ou les plateaux de télévision pour débattre, défendre un point de vue. Enfant de la République, il en avait un amour tyrannique et montait au créneau quand il la sentait menacée. Et voilà qu’un jour, par un de ces basculements dont le destin a le secret, il a été victime d’un car rapide.
Par une nuit de dimanche, au sortir de la rédaction, alors qu’il rentrait chez lui dans sa voiture. Ce sera donc le lit d’hôpital où il subira une opération à la suite de fractures à la jambe. Et quel courage face à l’épreuve ! Jamais il ne s’est plaint. Bercé dans un optimisme fondamental, infiltré par l’avenir, il pensait à demain, avec toujours en tête un papier à produire, un sujet à traiter. La première fois qu’il a appelé pour proposer un papier, je me suis surpris à lui demander de gérer sa santé, de se remettre complètement pour nous revenir en pleine forme, car sa patte manquait au journal, surtout qu’on se dirigeait vers les élections législatives. Il a fallu négocier, essayer de convaincre. Mais, fallait-il d’ailleurs ? A l’évidence, Madior se retrouvait dans un reposant tête-à-tête avec lui-même en écrivant, en produisant.
Un jour, j’entends une stagiaire dire à ses camarades que Tonton Madior était en bas dans sa voiture. Comme quelqu’un qui venait humer une atmosphère qui lui manquait. Revenant de ses séances de massage, il ne pouvait pas monter avec ses béquilles. Le message était clair, en dépit des papiers qu’il envoyait, il lui tardait de rejoindre son bureau et de replonger dans l’atmosphère si particulière de la rédaction. Cette rédaction qu’il a tenue à bout de bras durant les années difficiles, la foi en bandoulière et la ferme volonté de triompher du Monstre.
En vrai Red/chef. Aussi, l’activité journalistique exerçait-elle sur lui une charge psycho thérapeutique salvatrice. Issu du milieu associatif et de la militance politique, homme à la culture éclectique pétrie dans un vécu riche, Madior avait à coeur de participer au combat démocratique du Sénégal et de l’Afrique. Adieu l’ami ; que la terre de Yoff te soit légère.
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