Le temps passe. Et les élus de la ville sont les seuls à ne pas le voir. A une certaine époque, ceux qui passaient leurs vacances entre le Thiossane, le Kili, le Sahel, l’Aldo et le Play Club ont aujourd’hui besoin d’autres types de loisirs ? Les bals, ce ne sont plus leurs affaires. Leurs enfants ont pris le relais pour cette forme de distraction. Monaco Plage et la Voile d’or, trop exigües, ne sont pas toujours à leur goût. « Terrou Baye Sogui » et l’Anse Bernard, aux antipodes, seuls quelques nostalgiques se mettent encore à l’heure de ces anciens espaces de liberté. Dur quand on décide de ne pas coller au chapelet et d’être le plus ponctuel à la mosquée. A quarante ans passés, se disent certains, il y a pourtant une vie. Mais laquelle à Dakar ? Trop chers même pendant la basse saison, les hôtels de la ville, ne sont pas accessibles au grand nombre et même à la classe moyenne.
Les restaurants, pâtisseries et fast food, tout cela que ne fera qu’accélérer la dégradation de la vie des jeunes. L’obésité, nouvelle maladie des pays pauvres, le diabète et l’hypertension, conduisent à un vieillissement prématuré. Et, pourtant, il n’y a que cela aujourd’hui quand au vu de l’état d’abandon dont souffre le seul parcours sportif de Dakar en face de la mer. Assaillie de toutes parts par vacanciers et commerçants en tous genres, « La pointe des Almadies » est devenue un « bunker » quasiment inaccessible. Encombrée, complètement laissée à elle–même, cette pointe de la ville de Dakar, est sous la menace d’une autre forme de pollution, celle de la saleté amenée par les occupants. Et l’on se met à regretter la baie de Hann.
Beaucoup plus grande que les autres, cette plage parmi les polluées d’Afrique de l’ouest, n’est toujours pas propice à la baignade. Hier, très belle, la saleté, en dépit de l’amélioration notée ces dernières années depuis l’arrivée de l’association Sen Environnement, chargée de nettoyer les lieux, n’est visible que sur le bord du rivage. Le problème de la baie de Hann est au fond de la mer. Malgré les études, le travail de sensibilisation opéré au cours de ces dernières années, jusqu’à l’obtention du Prix décerné en 2008 comme la Plage la plus propre de la région de Dakar, par le Groupe Recherche Environnement et Presse (Grep), avec l’appui de l’Ambassade des Pays bas et du Fonds Mondial pour la Nature (Wwf), Hann n’est pas l’endroit de rêve qu’il aurait dû être. Le mal semble être fait.
Alors pour parler de vacances où aller donc pour les moins jeunes dans Dakar ? La réponse est qu’il faut désormais y penser. La santé des habitants en dépend, car dans la ville, qu’on soit de Grand Yoff, de Grand Dakar, de Niary Tally, de la Sicap ou encore du Plateau et de la Banlieue, la situation est la même. La seule forme d’exercice de la citoyenneté est d’aller voter le jour d’une élection. Dans ce jeu, élus comme Etat ont chacun leur responsabilité. Aujourd’hui, que les gens se bousculent sur les plages, et le bout de corniche encore laissé libre, cela ne semble intéresser personne. L’Etat et les élus, jusqu’à une date récente, avaient la tête ailleurs. Sur la terre. Non sur les terrains encore vierges de la ville. Ce qui soulève autant de tollés dans le pays où maintenant, il n’est pas rare comme à Rebeuss, de voir les jeunes se révolter contre les dérives d’un régime qui prend tous les espaces libres de jeu. Le cas le plus frappant est celui du stade Assane Diouf où toutes les contrevérités ont été dites ces derniers jours entre le recul « définitif » de l’Etat, le jour ; et son retour « la nuit » sous la menace. Mais qu’est-ce que l’Etat en Afrique d’ailleurs ?
Les nantis vont toujours à Paris
Dans la gestion du pays comme celle de la cité, il existe deux types de Sénégalais : ceux qui détiennent le pouvoir et ceux qui « aboient en vain » sans se faire entendre. Dans le premier lot, les choses sont claires, il faut survivre à toutes humiliations pour garder les privilèges. De peur, pour certains de se faire « appauvrir » en étant renvoyés de leur poste qu’ils occupent par pur clientélisme.
Dans ce nouveau Sénégal des « bana bana » politiciens, les anciens senghoriens et les dioufistes, les plus visibles à l’époque se sont transformés en griots du régime d’un Wade, qu’ils ont haï au moment où il était encore l’un des Sénégalais les plus beaux et parmi les plus brillants. Aujourd’hui vieux, il a la chance de tenir les leviers du pouvoir. De peur d’être privés de certains biens mal acquis, ils ont appris de manière éhontée, à vénérer le « roi ». Ils sont dans tous les voyages, profitent de la vie comme aux premières heures du parti socialiste.
« Terriens », ils le furent. « Terriens », ils sont restés. Pour dire que tant qu’à faire, il ne faut jamais arrêter de s’enrichir, au péril de la construction de l’avenir pour les plus jeunes. De là à répéter la même phrase, « où aller pendant les vacances à Dakar », il n’y a qu’un pas. Alors dans le lot, on trouve du tout. Il y a d’un côté, ceux qui suivent le père et de l’autre, les partisans du fils. Ces gens semblent vivre aujourd’hui dans une autre planète et refusent d’écouter les complaintes du peuple et sa demande de bien être. Seul compte la vie au sommet.
La classe moyenne a choisi le Maroc…
Pour exister, la classe moyenne et famille ont fait d’autres choix plus réalistes. La survie d’une autre façon. Ceux qui ont les moyens, pour ne pas s’empêtrer dans les tracasseries d’ambassades ( la France par exemple), ont fait le choix d’aller maintenant dans des pays d’Afrique. A ce jeu, le Maroc tout proche, rafle la mise et menace des destinations comme Paris, pour les vacances de la classe moyenne. Paris et ses environs ( Evry, Villejuif, Argenteuil etc.) et Marseille, trop compliquées ces destinations. Le Maroc c’est à côté. Et des localités comme Casablanca, Mohammedia, Agadir, Marrakech, c’est moins de contrainte. Pas de visa. Pas de tracasseries. Pas de racisme. La vie quoi, au Maroc. Et puis, il y a les oranges et tous ces fruits qui font la réputation de l’agriculture de ce pays. Tout pour faire de bonnes vacances quand on y ajoute l’hospitalité.
Les autres la mosquée…
Alors, quoi donc pour le grand nombre qui ne peut ni aller à la plage, ni au Maroc. Paris étant hors de leur portée. Eh bien, après quarante ans et à plus de soixante ans, les seuls espaces, restent les Grand-Place, la mosquée ou l’église. Comme pour se rapprocher de Dieu et préparer sa mort.
Le pire, c’est d’être à la retraite totale dans la ville de Dakar. Rien à faire contre la routine. La voie est tracée pour passer la journée, assis sur un banc public en n’attendant rien du tout. Sinon fuir les charges de la maison que ne se sont pas amincies (factures d’eau, de téléphone et d’électricité arrivent en même temps). Au même moment, les espaces d’hier qui faisaient beaux à voir se retirent sous vos pieds. Ceux qui aimaient le sport et le football, ne se rendent plus stades. Les matches de Demba Diop, stade mythique de Jeux de l’Amitié en 1963, ne font plus rêver. Leurs stars d’antan, sont à la retraite comme eux. Loin de leurs yeux, Edouard Gnacadia, Bamba Diarra, Matar Niang, Alpha Touré, Assane Mboup, El Hadji Malick Sy (Souris), ne sont plus là. C’est la préhistoire du football sénégalais. Et même des périodes plus proches où l’on voyait jouer, les Badou Gaye, Boubacar Sarr Locotte, Christophe Sagna, Séga Sakho, Christophe Sagna, Grand Mbodji, ou Assane Paye, jusqu’au grand Casa Sport des Bassirou Ndiaye, Demba Ramata Ndiaye, Ibrahima Bayo, c’est encore loin.
Alors tout le monde est assis sur un banc de nostalgie, se remémorant des images mortes. Comme d’un match entre l’équipe des Almadies de l’époque et le Dial Diop au milieu des années 1970 dans un stade Demba Diop au complet. Rien que de la nostalgie. La vie d’aujourd’hui, ne semble plus attirer. Pour cette partie du peuple qui a choisi la vie d’ici, au lieu d’émigrer, le poids des ans, côtoie difficilement celle de la société sans loisirs. Sans politique de promotion humaine, après la retraite.
Le plus beau des métiers que le croyant va trouver dans ce mouvement, sera la mosquée. Espace où la profession de muezzin, chargé d’appeler aux heures de prières lui est tout droit destiné. Comme perdu dans ces pensées, lui ne parle plus de vacances, mais prépare le peuple à la vie de l’au-delà. Pour lui, les seules vacances qui vaillent semblent désormais au paradis.
Les restaurants, pâtisseries et fast food, tout cela que ne fera qu’accélérer la dégradation de la vie des jeunes. L’obésité, nouvelle maladie des pays pauvres, le diabète et l’hypertension, conduisent à un vieillissement prématuré. Et, pourtant, il n’y a que cela aujourd’hui quand au vu de l’état d’abandon dont souffre le seul parcours sportif de Dakar en face de la mer. Assaillie de toutes parts par vacanciers et commerçants en tous genres, « La pointe des Almadies » est devenue un « bunker » quasiment inaccessible. Encombrée, complètement laissée à elle–même, cette pointe de la ville de Dakar, est sous la menace d’une autre forme de pollution, celle de la saleté amenée par les occupants. Et l’on se met à regretter la baie de Hann.
Beaucoup plus grande que les autres, cette plage parmi les polluées d’Afrique de l’ouest, n’est toujours pas propice à la baignade. Hier, très belle, la saleté, en dépit de l’amélioration notée ces dernières années depuis l’arrivée de l’association Sen Environnement, chargée de nettoyer les lieux, n’est visible que sur le bord du rivage. Le problème de la baie de Hann est au fond de la mer. Malgré les études, le travail de sensibilisation opéré au cours de ces dernières années, jusqu’à l’obtention du Prix décerné en 2008 comme la Plage la plus propre de la région de Dakar, par le Groupe Recherche Environnement et Presse (Grep), avec l’appui de l’Ambassade des Pays bas et du Fonds Mondial pour la Nature (Wwf), Hann n’est pas l’endroit de rêve qu’il aurait dû être. Le mal semble être fait.
Alors pour parler de vacances où aller donc pour les moins jeunes dans Dakar ? La réponse est qu’il faut désormais y penser. La santé des habitants en dépend, car dans la ville, qu’on soit de Grand Yoff, de Grand Dakar, de Niary Tally, de la Sicap ou encore du Plateau et de la Banlieue, la situation est la même. La seule forme d’exercice de la citoyenneté est d’aller voter le jour d’une élection. Dans ce jeu, élus comme Etat ont chacun leur responsabilité. Aujourd’hui, que les gens se bousculent sur les plages, et le bout de corniche encore laissé libre, cela ne semble intéresser personne. L’Etat et les élus, jusqu’à une date récente, avaient la tête ailleurs. Sur la terre. Non sur les terrains encore vierges de la ville. Ce qui soulève autant de tollés dans le pays où maintenant, il n’est pas rare comme à Rebeuss, de voir les jeunes se révolter contre les dérives d’un régime qui prend tous les espaces libres de jeu. Le cas le plus frappant est celui du stade Assane Diouf où toutes les contrevérités ont été dites ces derniers jours entre le recul « définitif » de l’Etat, le jour ; et son retour « la nuit » sous la menace. Mais qu’est-ce que l’Etat en Afrique d’ailleurs ?
Les nantis vont toujours à Paris
Dans la gestion du pays comme celle de la cité, il existe deux types de Sénégalais : ceux qui détiennent le pouvoir et ceux qui « aboient en vain » sans se faire entendre. Dans le premier lot, les choses sont claires, il faut survivre à toutes humiliations pour garder les privilèges. De peur, pour certains de se faire « appauvrir » en étant renvoyés de leur poste qu’ils occupent par pur clientélisme.
Dans ce nouveau Sénégal des « bana bana » politiciens, les anciens senghoriens et les dioufistes, les plus visibles à l’époque se sont transformés en griots du régime d’un Wade, qu’ils ont haï au moment où il était encore l’un des Sénégalais les plus beaux et parmi les plus brillants. Aujourd’hui vieux, il a la chance de tenir les leviers du pouvoir. De peur d’être privés de certains biens mal acquis, ils ont appris de manière éhontée, à vénérer le « roi ». Ils sont dans tous les voyages, profitent de la vie comme aux premières heures du parti socialiste.
« Terriens », ils le furent. « Terriens », ils sont restés. Pour dire que tant qu’à faire, il ne faut jamais arrêter de s’enrichir, au péril de la construction de l’avenir pour les plus jeunes. De là à répéter la même phrase, « où aller pendant les vacances à Dakar », il n’y a qu’un pas. Alors dans le lot, on trouve du tout. Il y a d’un côté, ceux qui suivent le père et de l’autre, les partisans du fils. Ces gens semblent vivre aujourd’hui dans une autre planète et refusent d’écouter les complaintes du peuple et sa demande de bien être. Seul compte la vie au sommet.
La classe moyenne a choisi le Maroc…
Pour exister, la classe moyenne et famille ont fait d’autres choix plus réalistes. La survie d’une autre façon. Ceux qui ont les moyens, pour ne pas s’empêtrer dans les tracasseries d’ambassades ( la France par exemple), ont fait le choix d’aller maintenant dans des pays d’Afrique. A ce jeu, le Maroc tout proche, rafle la mise et menace des destinations comme Paris, pour les vacances de la classe moyenne. Paris et ses environs ( Evry, Villejuif, Argenteuil etc.) et Marseille, trop compliquées ces destinations. Le Maroc c’est à côté. Et des localités comme Casablanca, Mohammedia, Agadir, Marrakech, c’est moins de contrainte. Pas de visa. Pas de tracasseries. Pas de racisme. La vie quoi, au Maroc. Et puis, il y a les oranges et tous ces fruits qui font la réputation de l’agriculture de ce pays. Tout pour faire de bonnes vacances quand on y ajoute l’hospitalité.
Les autres la mosquée…
Alors, quoi donc pour le grand nombre qui ne peut ni aller à la plage, ni au Maroc. Paris étant hors de leur portée. Eh bien, après quarante ans et à plus de soixante ans, les seuls espaces, restent les Grand-Place, la mosquée ou l’église. Comme pour se rapprocher de Dieu et préparer sa mort.
Le pire, c’est d’être à la retraite totale dans la ville de Dakar. Rien à faire contre la routine. La voie est tracée pour passer la journée, assis sur un banc public en n’attendant rien du tout. Sinon fuir les charges de la maison que ne se sont pas amincies (factures d’eau, de téléphone et d’électricité arrivent en même temps). Au même moment, les espaces d’hier qui faisaient beaux à voir se retirent sous vos pieds. Ceux qui aimaient le sport et le football, ne se rendent plus stades. Les matches de Demba Diop, stade mythique de Jeux de l’Amitié en 1963, ne font plus rêver. Leurs stars d’antan, sont à la retraite comme eux. Loin de leurs yeux, Edouard Gnacadia, Bamba Diarra, Matar Niang, Alpha Touré, Assane Mboup, El Hadji Malick Sy (Souris), ne sont plus là. C’est la préhistoire du football sénégalais. Et même des périodes plus proches où l’on voyait jouer, les Badou Gaye, Boubacar Sarr Locotte, Christophe Sagna, Séga Sakho, Christophe Sagna, Grand Mbodji, ou Assane Paye, jusqu’au grand Casa Sport des Bassirou Ndiaye, Demba Ramata Ndiaye, Ibrahima Bayo, c’est encore loin.
Alors tout le monde est assis sur un banc de nostalgie, se remémorant des images mortes. Comme d’un match entre l’équipe des Almadies de l’époque et le Dial Diop au milieu des années 1970 dans un stade Demba Diop au complet. Rien que de la nostalgie. La vie d’aujourd’hui, ne semble plus attirer. Pour cette partie du peuple qui a choisi la vie d’ici, au lieu d’émigrer, le poids des ans, côtoie difficilement celle de la société sans loisirs. Sans politique de promotion humaine, après la retraite.
Le plus beau des métiers que le croyant va trouver dans ce mouvement, sera la mosquée. Espace où la profession de muezzin, chargé d’appeler aux heures de prières lui est tout droit destiné. Comme perdu dans ces pensées, lui ne parle plus de vacances, mais prépare le peuple à la vie de l’au-delà. Pour lui, les seules vacances qui vaillent semblent désormais au paradis.
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