Pas de doute. Le président sénégalais aime la polémique. La visite qu'il entreprend aujourd'hui en Côte d'Ivoire exhale déjà un parfum de souffre. Le programme d'Abdoulaye Wade prévoit en effet, au-delà de l'exécutif, des rencontres avec les partis politiques et la Commission électorale indépendante (Cei). Ce qui laisse transparaître clairement une incursion dans le marigot… électoral ivoirien, domaine réservé à son homologue burkinabé, Blaise Compaoré, depuis la signature à Ouagadougou de l'Accord politique de paix entre le camp présidentiel et l'ex-rébellion des Forces nouvelles. De quoi réveiller certains commentaires sur la survie de l'Apo.
Il est vrai que cette virée abidjanaise du père du « sopi » a de quoi effaroucher, à première vue, le palais de Kosyam. Mais, de source bien informée, le président Gbagbo a déjà rassuré son homologue burkinabé sur ses bonnes intentions. Wade vient juste parler aux différents acteurs pour faciliter la mise en application de l'Apo. Ouaga a pris bonne note. Toutefois, le programme élargi de Wade continue à troubler la facilitation burkinabé. Car, il ressemble à celui d'une médiation qui ne dit pas son nom. Exactement du genre de celle qui a conduit le facilitateur à Abidjan en février pour résoudre la crise de la double dissolution de la Cei et du gouvernement. Les observateurs s'interrogent sur le message que le président sénégalais portera aux partis politiques et à la structure chargée des élections d'autant qu'il n'a ni l'onction de l'Uemoa, ni celle de la Cedeao.
Certes, la guerre du leadership régional entre Wade et Compaoré est un secret de Polichinelle. L'on peut penser que le premier ne se priverait pas, s'il en avait l'occasion, de porter un coup en dessous de la ceinture à son rival, en venant marcher sur ses plates-bandes. Laurent Gbagbo est-il prêt à lui faire cette passe décisive ? Pas si sûr.
Gbagbo prépare ses arrières
Des observateurs avertis de la scène politique ivoirienne notent que le candidat de La Majorité présidentielle vient de recevoir le chef de la Guinée, le Général Konaté. Il est donc engagé dans une vraie offensive diplomatique sous-régionale qui touche aussi le Mali et le Ghana. De quoi s'assurer un soutien régional et une marge de manœuvre qui peuvent se révéler utiles dans la phase actuelle du processus électoral. Car, faut-il le rappeler, le chef de l’Etat, le président sortant est fortement mis à l'index par la communauté internationale qui a fini par se rallier à la position de l'opposition, faisant de lui le principal obstacle à la présidentielle tant de fois reportée. C'est ainsi que lors de la dernière réunion du Conseil de Sécurité, la France et surtout les Etats-Unis ont rudoyé l'ambassadeur ivoirien. Le régime est comparé aux régimes voyous et illégitimes. Il est désormais sous la menace d'une résolution très dure en cas de non tenue de l'élection présidentielle. C'est donc pour se prémunir contre un éventuel retour en force de la communauté internationale que le président ivoirien élargit son cercle d'amitié. Il fallait donc renouer avec Wade qui peut être un allié utile au sein de l'Uemoa, de la Cedeao et de l'Ua. Un peu à l'image du parapluie africain que le soudanais Omar El Béchir s'est offert face aux assauts de la Cour pénale internationale, actionnée par les grands pays.
Si le réchauffement de l'axe Abidjan-Dakar se faisait au détriment de l'axe Abidjan-Ouagadougou, le candidat de La majorité présidentielle risque aussi de voir le dossier repris en main par l'Onu qui a déjà endossé l'Apo, de même que l'Ua. Il ouvrirait encore la voie à une résolution de l'Onu tout en gérant une crise ouverte avec son puissant voisin du Nord à qui il a déroulé le tapis rouge, allant jusqu'à une alliance entre leurs deux partis politiques. La crise diplomatique avec Blaise Compaoré pourrait s'aggraver avec la bataille pour le secrétariat général de la Cedeao, poste laissé vacant par le nigérian Mohamed Ibn Chambas. Laurent Gbagbo aurait déjà donné sa parole à Ouagadougou pour une candidature burkinabé alors que Wade fait le forcing pour imposer un des siens. Du côté des Forces nouvelles, l'on aborde la question avec beaucoup de circonspection. Une source proche du mouvement rappelle que le président sénégalais avait déjà tenté de dénouer la crise. Il avait obtenu le premier cessez-le-feu entre les ex-belligérants, un répit qui avait été de courte durée. Très vite, Wade n'avait pas obtenu la confiance de tous les camps qui auraient fait de lui le médiateur qu'il voulait être.
Wade-Soro : le froid
Il était notamment désavoué par le camp présidentiel qui voyait en lui un ami de l'ex-rébellion. Aujourd'hui, selon une source bien informée, les rapports entre le président sénégalais et son « fils » Guillaume Soro ne sont plus au beau fixe. Ce qui limite la possibilité de son intrusion dans le processus en cours. Une intrusion qui ne peut venir que de l'une des parties au conflit.
Du coup, l'on perçoit la visite de Wade comme une confusion des genres au moment où le processus de paix entre dans une phase cruciale avec la relance du contentieux d'ici la fin avril ou le début mai. « Un mauvais signal », lâche un cadre du mouvement. Pour qui, cette façon de troubler le jeu pourrait se retourner contre l'autre signataire de l'Apo. Car, elle pourrait être tout simplement interprétée comme un obstacle artificiel sur la route des élections. De quoi accroître le sentiment que Laurent Gbagbo fait traîner les choses à dessein. Une image peu reluisante.
Source: Abidjan.net
Il est vrai que cette virée abidjanaise du père du « sopi » a de quoi effaroucher, à première vue, le palais de Kosyam. Mais, de source bien informée, le président Gbagbo a déjà rassuré son homologue burkinabé sur ses bonnes intentions. Wade vient juste parler aux différents acteurs pour faciliter la mise en application de l'Apo. Ouaga a pris bonne note. Toutefois, le programme élargi de Wade continue à troubler la facilitation burkinabé. Car, il ressemble à celui d'une médiation qui ne dit pas son nom. Exactement du genre de celle qui a conduit le facilitateur à Abidjan en février pour résoudre la crise de la double dissolution de la Cei et du gouvernement. Les observateurs s'interrogent sur le message que le président sénégalais portera aux partis politiques et à la structure chargée des élections d'autant qu'il n'a ni l'onction de l'Uemoa, ni celle de la Cedeao.
Certes, la guerre du leadership régional entre Wade et Compaoré est un secret de Polichinelle. L'on peut penser que le premier ne se priverait pas, s'il en avait l'occasion, de porter un coup en dessous de la ceinture à son rival, en venant marcher sur ses plates-bandes. Laurent Gbagbo est-il prêt à lui faire cette passe décisive ? Pas si sûr.
Gbagbo prépare ses arrières
Des observateurs avertis de la scène politique ivoirienne notent que le candidat de La Majorité présidentielle vient de recevoir le chef de la Guinée, le Général Konaté. Il est donc engagé dans une vraie offensive diplomatique sous-régionale qui touche aussi le Mali et le Ghana. De quoi s'assurer un soutien régional et une marge de manœuvre qui peuvent se révéler utiles dans la phase actuelle du processus électoral. Car, faut-il le rappeler, le chef de l’Etat, le président sortant est fortement mis à l'index par la communauté internationale qui a fini par se rallier à la position de l'opposition, faisant de lui le principal obstacle à la présidentielle tant de fois reportée. C'est ainsi que lors de la dernière réunion du Conseil de Sécurité, la France et surtout les Etats-Unis ont rudoyé l'ambassadeur ivoirien. Le régime est comparé aux régimes voyous et illégitimes. Il est désormais sous la menace d'une résolution très dure en cas de non tenue de l'élection présidentielle. C'est donc pour se prémunir contre un éventuel retour en force de la communauté internationale que le président ivoirien élargit son cercle d'amitié. Il fallait donc renouer avec Wade qui peut être un allié utile au sein de l'Uemoa, de la Cedeao et de l'Ua. Un peu à l'image du parapluie africain que le soudanais Omar El Béchir s'est offert face aux assauts de la Cour pénale internationale, actionnée par les grands pays.
Si le réchauffement de l'axe Abidjan-Dakar se faisait au détriment de l'axe Abidjan-Ouagadougou, le candidat de La majorité présidentielle risque aussi de voir le dossier repris en main par l'Onu qui a déjà endossé l'Apo, de même que l'Ua. Il ouvrirait encore la voie à une résolution de l'Onu tout en gérant une crise ouverte avec son puissant voisin du Nord à qui il a déroulé le tapis rouge, allant jusqu'à une alliance entre leurs deux partis politiques. La crise diplomatique avec Blaise Compaoré pourrait s'aggraver avec la bataille pour le secrétariat général de la Cedeao, poste laissé vacant par le nigérian Mohamed Ibn Chambas. Laurent Gbagbo aurait déjà donné sa parole à Ouagadougou pour une candidature burkinabé alors que Wade fait le forcing pour imposer un des siens. Du côté des Forces nouvelles, l'on aborde la question avec beaucoup de circonspection. Une source proche du mouvement rappelle que le président sénégalais avait déjà tenté de dénouer la crise. Il avait obtenu le premier cessez-le-feu entre les ex-belligérants, un répit qui avait été de courte durée. Très vite, Wade n'avait pas obtenu la confiance de tous les camps qui auraient fait de lui le médiateur qu'il voulait être.
Wade-Soro : le froid
Il était notamment désavoué par le camp présidentiel qui voyait en lui un ami de l'ex-rébellion. Aujourd'hui, selon une source bien informée, les rapports entre le président sénégalais et son « fils » Guillaume Soro ne sont plus au beau fixe. Ce qui limite la possibilité de son intrusion dans le processus en cours. Une intrusion qui ne peut venir que de l'une des parties au conflit.
Du coup, l'on perçoit la visite de Wade comme une confusion des genres au moment où le processus de paix entre dans une phase cruciale avec la relance du contentieux d'ici la fin avril ou le début mai. « Un mauvais signal », lâche un cadre du mouvement. Pour qui, cette façon de troubler le jeu pourrait se retourner contre l'autre signataire de l'Apo. Car, elle pourrait être tout simplement interprétée comme un obstacle artificiel sur la route des élections. De quoi accroître le sentiment que Laurent Gbagbo fait traîner les choses à dessein. Une image peu reluisante.
Source: Abidjan.net
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