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Wade et le dauphinat : une histoire de désamour



Wade et le dauphinat : une histoire de désamour
Le président de la République, Abdoulaye Wade a décidé de légaliser le dauphinat au Sénégal. Un Projet de Loi Constitutionnelle instituant le ticket de l’élection simultanée, au suffrage universel du Président et du Vice Président de la République a été adopté ce jeudi 16 juin 2011 lors de la réunion du Conseil des ministres.

Cet acte intervient des mois voire plus de deux ans après la validation par le Parlement de la création du poste de vice-président au Sénégal. Une fonction qui n’est toujours pas encore fonctionnelle parce que personne n’a été jusqu’ici nommé.

Ce qui peut susciter des interrogations surtout avec l’empressement qui a prévalu lors du vote de la loi instituant le poste de vice-président en juin 2009.

Le président de la République peut-il s’accommoder avec un numéro deux ? Supporte-t-il un dauphin ? Des questions qui trouvent réponse mais aussi toute leur pertinence dans le passé d’Abdoulaye Wade. De l’opposition au pouvoir, il a toujours eu des problèmes avec ses affidés les plus proches jusqu’à ce que séparation s’en suive. De Fara Ndiaye à Idrissa Seck en passant par Ousmane Ngom, Macky Sall, Boubacar Sall entre autres, le «pape du sopi» s’est toujours fait et défait de ses «fils spirituel» comme un habit.

Au commencement du désamour

Wade et le dauphinat : une histoire de désamour
Même si l’histoire n’a pas commencé avec Fara Ndiaye, cela a été l’une des plus médiatisée du temps où il était dans l’opposition. Ce défunt numéro deux du Parti Démocratique Sénégalais (PDS) des années 80 a été presque de tous les combats. Comme il a aussi a vécu toute sorte de guerre larvée avec Abdoulaye Wade avant de claquer la porte du PDS au lendemain des élections de 1988 pour rejoindre le Parti socialiste (PS) qui était au pouvoir.

Fara Ndiaye a, certes, joué les premiers rôles au PDS aux côté de Me Wade, mais pas autant que feu Boubacar Sall. Il fut surnommé «le lion de cayor» tellement il s’est battu et a défendu avec bec et ongle le parti du «sopi». Même s’il n’a jamais quitté cette entité politique de l’opposition, il a, naturellement, vécu des moments de tensions avec son leader, Abdoulaye Wade. Cependant, il faut retenir sa mort a été une grande perte pour le PDS et que même Wade l’a reconnu.

Divorce et remariage

Wade et le dauphinat : une histoire de désamour
Serigne Diop a été l’un des premiers fils spirituel de l’opposant d’alors. Il avait très vite gravi les échelons et occupé une position stratégique au PDS. Mais, il va finalement quitter ce parti à la suite de profondes divergences avec son leader avant de revenir à la faveur de l’alternance. Me Ousmane Ngom va prendre les devants et jouer véritablement le rôle de numéro deux. C’est ainsi qu’il est en train à deux reprise dans le gouvernement socialiste avec Abdoulaye Wade avant de devenir à l’Assemblée nationale, le président du groupe parlementaire du Sopi. L’actuel ministre de l’Intérieur a été aux avants postes de toutes les batailles et fait partie de ceux qui comprennent le mieux le président de la République. Cela n’a toutefois pas empêché le clash entre ces deux hommes. Tellement, leur amour s’est finalement transformé en désamour. Un désamour qui a occasionné ou qui a facilité le départ d’Ousmane Ngom au PS.

Le fils biologique écarta les fils spirituels

Wade et le dauphinat : une histoire de désamour
Le ralliement d’Ousmane Ngom chez les socialistes a propulsé Idrissa Seck au devant de la scène libérale. L’enfant de Thiès de retour aux Etats unis a pris la place du dauphin au PDS. Il n’a pas eu de peine à gérer le parti et à aller conduire la campagne électorale du candidat de la coalition sopi en 2000 qui a consacré la victoire de la Coalition Alternance 2000 qui porte Abdoulaye Wade au pouvoir. Le jardinier des rêves du chef de l’Etat va garder jalousement ce poste. Au palais présidentiel, il fait la pluie et le beau temps en tant que ministre d’Etat, directeur de cabinet du président de la République. Seulement, il va quitter en 2004 cette niche pour la primature qui ne lui réussira pas. Il a été accusé de dualité au sommet de l’Etat. Idrissa Seck est mis en accusation par l’Assemblée nationale qui avalise la résolution. Il a été mis en épingle dans l’affaire des chantiers de Thiès et les fonds politiques. Cette guéguerre entre Abdoulaye Wade et le fils putatif a presque ébranlé la République. Pendant des semaines, ce sont des attaques larvées entre pro Idrissa Seck et responsables libéraux inféodés au «pape du sopi» tandis que le feuilleton judiciaire battait aussi son plein. Finalement, le divorce a été consommé entre Abdoulaye Wade et Idrissa Seck de manière avilissante avec des déballages et des écarts de langage inimaginable.

Je t’aime moi non plus

Wade et le dauphinat : une histoire de désamour
C’est quasiment le même feuilleton qu’on a vécu avec Macky Sall sans la série judiciaire et les déballages de part et d’autres. Le maire de Fatick a été étouffé et isolé dans le PDS alors qu’il a occupé les plus hautes fonctions après le départ de Idrissa Seck. Après avoir ministre de l’Intérieur, il a été Premier ministre, directeur de campagne du candidat de la coalition sopi en 2007 et président de l’Assemblée nationale avant d’être en disgrâce. C’est quand il a été défenestré du perchoir de l’Assemblée nationale qu’il a claqué la porté du Parti Démocratique Sénégalais avant de créer son propre parti l’Alliance pour la République (APR).



Samedi 18 Juin 2011 - 03:01


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