Walf-Eglise : Jamra et Mban Gaccé prennent leur bâton de médiateur

L’épisode en cours entre le Président Directeur Général (PDG) du groupe Walf Fadjri et l’Eglise catholique n’agrée pas Jamra (organisation islamique) et Mban Gaccé (observatoire de veille et de défense des valeurs culturelles et religieuses qui tranchent. « Ce quiproquo gagnerait à être rapidement enterré, en même temps que l’année qui s’achève ! ».


« Notre pays, le Sénégal, ne serait pas mal avisé de s’enorgueillir de figurer parmi les rares pays du continent où règne une admirable coexistence pacifique interconfessionnelle séculaire. Dans certains cimetières du pays, consécutivement au brassage culturel et ethnique dont nos ancêtres avaient fait leur credo pour mieux consolider les liens familiaux multiformes qui ont toujours caractérisé la société sénégalaise, il est devenu une banalité de voir des communautés confessionnelles différentes y ensevelir concomitamment leurs défunts. Aussi, dans un continent aujourd’hui déchiré par de sanglants conflits interreligieux (redoutablement contagieux !), il est devenu vital de veiller, comme à la prunelle de nos yeux, à la préservation de ce patrimoine quasi-idyllique, qu’est cette coexistence interconfessionnelle multiséculaire, qui nous est enviée même au-delà de nos frontières » disent ces organisations qui poursuivent.


« De grands dirigeants de nos mosquées, vénérables hommes de Dieu, se faisaient un point d’honneur d’inculquer à la multitude ce précieux rappel coranique du Prophète de l’Islam :"Lakkum dinikum wal yaddinn" (vous avez votre religion, j’ai ma religion), en souscrivant pleinement, à travers leurs actes quotidiens, à la nécessité vitale de préserver ce précieux legs. A cet égard, l’acte historique qu’eût à poser dans ce sens, il y a plus d’un demi-siècle, l’honorable Khalife Seydi Ababacar Sy est toujours digne d’intérêt ». Avant d’indiquer.


« Recevant en compagnie de ses homologues le Légat du Pape Pie XII, le Cardinal Verdier, à l’Hôtel de Ville de Dakar, le 05 février 1936, à l’occasion de l’inauguration de la Cathédrale du Souvenir africain de Dakar (actuelle "Notre Dame des Victoires", sise à l’avenue de la République à Dakar), Seydi Ababacar Sy eut l’heur d’imprimer une marque indélébile dans les rapports fraternels et profondément humains qui ont toujours caractérisé la coexistence entre chrétiens et musulmans dans notre pays. Lorsque l’émissaire du Pape fit irruption dans la Salle de délibération de la Mairie de Dakar, il fut visiblement surpris par la diversité confessionnelle entourant le Maire, Alfred Goux. Ce fut au Khalife Seydi Ababacar Sy ibn Seydil Haj Malick, que revint l’honneur de souhaiter, au nom de ses pairs, la bienvenue à l’envoyé du Chef de l’Eglise catholique romaine. Entouré de tout ce que Dakar comptait de chefs religieux et coutumiers, le Khalife eut ces mots : "Je suis le représentant de la Tijania, de Dakar à Saint-Louis. Vous êtes ici l’hôte du gouvernement territorial, mais vous êtes également notre hôte. A ce titre, c’est avec joie que nous vous accueillons, aux cotés des autorités coloniales. J’en profite pour témoigner ici que ces autorités respectent l’Eglise autant qu’elles honorent nos Mosquées. Ce qui est rassurant". Et, se tournant vers les autorités coloniales, le Khalife ajouta : "Le Cardinal n’est pas plus votre hôte que le nôtre". (cf. Pv du 08 fèv.1936 – Direction des Affaires Politiques et administratives, de l’Administration coloniale - Archives nationales) ».

L’Organisation islamique Jamra et l’Observatoire de Veille et de Défense des Valeurs Cultuelles et Religieuses "Mbañ Gacce", souhaitent vivement que le malheureux quiproquo, suscité par l’émission du frère Sidy Lamine Niasse, intitulée «Sortie», diffusée sur Walf TV, le vendredi 27 décembre 2013, soit rapidement transcendé par les différents protagonistes. L’Imam Massamba Diop et Cie prendront, au besoin, leur bâton de pèlerin pour que de nécessaires concessions soient faites de part et d’autre, afin cette pénible parenthèse soit rapidement enterré, en même temps que l’année qui s’achève.