Le premier tour du Mondial a livré ses vérités. Les équipes sud-américaines ont flambé. La France et l'Italie se sont crashées. Et l'Afrique ne compte plus qu'un représentant.
Le rêve américain
Mis à part le Honduras, toutes les sélections américaines sont encore indemnes. L'Uruguay et le Mexique n'ont eu aucun mal à écarter la France et l'Afrique du Sud. Les Etats-Unis ont démontré une force de caractère pour le moins pugnace, le Paraguay, s'il n'est pas là pour le spectacle, est d'une remarquable solidité alors que le Chili a du caractère et un collectif à l'unisson. Le Brésil devra s'en méfier, lundi. La Seleçao de Dunga, sélectionneur mal-aimé et critiqué pour son jeu défensif et ses relations exécrables avec la bouillonnante presse du pays, monte en puissance et possède une rigueur et des individualités, comme Robinho, Kaka, Elano, Luis Fabiano ou encore Maicon, capables de débloquer un match sur un geste, une accélération. Quant à l'Argentine de Maradona, c'est la grosse cote. Elle a fait sauter les nombreuses interrogations et avance avec des certitudes. Devant, Messi régale et Higuain, auteur d'un triplé contre la Corée du Sud, cartonne.
L'avis de Raynald Denoueix : «Le Brésil et l'Argentine, c'est vraiment costaud. Les Brésiliens n'ont pas besoin de cinquante occasions pour marquer un but. C'est leur force. Ils sont aussi forts tactiquement que techniquement. L'Argentine a également un gros potentiel. Mais l'équipe risque de se couper en deux. Derrière, c'est moyen. Mascherano va sans doute se retrouver seul très bientôt. Le Chili est très mobile en attaque. Et ils ont un côté droit très performant. Le latéral monte et ça fonctionne bien. Cette sélection m'a bien plu. Le Paraguay, de ce que j'ai vu, c'est costaud. L'Uruguay n'est pas spectaculaire mais ils ont un joueur comme Forlan, qui travaille beaucoup. Va-t-il tenir la cadence ? Pas sûr. Mes deux favoris pour la finale sont le Brésil et l'Argentine.»
L'Europe, mi-figue mi-raisin
Ensemble et en blanc avec l'équipe d'Angleterre, Rooney et Gerrard vont-ils revêtir ensemble le Blan
Passons la déroute de l'équipe de France, qui s'est humiliée toute seule. Désastreuse de bout en bout, elle est rentrée dare-dare suivie par l'autre finaliste de 2006, l'Italie. La Nazionale est arrivée vieillissante, sans défense, sans attaque et au final sans inspiration. L'Angleterre est passée par un trou de souris grâce à un but de Defoe lors du dernier match. Rooney, Lampard et Gerrard, qui ont cavalé toute la saison sur les éprouvantes pelouses de Premier League, n'ont plus les jambes. Certains choix de maître Capello interpellent, comme s'entêter à parier sur Emile Heskey. L'Allemagne, son prochain adversaire en huitièmes, a réalisé un feu d'artifice d'entrée face à l'Australie (4-0) avant de rentrer dans le rang. Les Pays-Bas possèdent un extraordinaire arsenal offensif mais les Van Persie, Van der Vaart, Sneijder et Robben n'ont pas encore donné la pleine mesure de leur talent et surtout de leur complémentarité. Pas brillant lors des qualifications, le Portugal s'est régalé face à la Corée du Nord (7-0), le carton du tournoi. Cristiano Ronaldo et sa troupe ont également le mérite de s'être extirpés d'un groupe relevé.
L'avis de Raynald Denoueix : «L'Espagne ne m'a pas surpris, elle est restée assez fidèle à sa philosophie. Elle a certes quelques soucis d'efficacité mais il y a peu d'équipes qui se créent autant d'occasions, c'est rassurant. Le Portugal a des caractéristiques inverses. Ils jouent plus groupés, jouent en contre avec un joueur comme Cristiano Ronaldo... Pour réussir, il est essentiel de bien s'entendre sur comme en dehors du terrain. Et l'équipe de France a eu des relations difficiles. A partir de là, l'échec était inévitable... L'Italie, c'est un peu pareil, les joueurs ne se sont pas trouvés. La maîtrise et les enchaînements ont été défaillants. Ça manquait de repères, elel était impuissante. Et Pirlo est arrivé trop tard. L'Angleterre me fait penser à l'Italie. Ils ont du mal à se trouver. Ça manque de pêche. Et le coach cherche encore la bonne formule. L'Allemagne a au contraire une organisation claire. Elle m'a beaucoup plu, a beaucoup d'arguments. Elle est complète, efficace et spectaculaire. Je pense que c'est l'équipe européenne qui ira la plus loin.»
L'Afrique a séché
Pour la première Coupe du monde organisée sur le sol africain, les équipes du continent ont fait long feu. Une véritable hécatombe puisque cinq sur six sont passées à la trappe lors du 1er tour. Mention médiocre pour le Cameroun de Paul Le Guen, qui termine le tournoi avec un zéro pointé. Un fiasco pour Eto'o et son orchestre mal accordé, qui s'était un temps imaginé comme finaliste potentiel. Ils ont vite déchanté. Le Nigeria a trop vendangé. L'Algérie s'est montrée trop frileuse. Un petit point pour chacun. L'Afrique du Sud a mis du coeur mais elle peut regretter son entame nerveuse face au Mexique (1-1). La Côte d'Ivoire de Drogba a eu le malheur de tomber avec le Brésil et le Portugal. Les Black Stars du Ghana ont sauvé l'honneur. Mais ils doivent encore apprendre à marquer.
L'avis d'Alain Giresse : «Les équipes africaines ont des lacunes et elles ont encore besoin de progresser. On s'aperçoit qu'il leur manque encore tout ce qui permet de faire la différence. Il n'y a qu'à voir comment le Nigeria a galvaudé ses occasions de but. Il faut de l'expérience, de la maîtrise, ce qui fait qu'au moment précis il faut faire le bon geste. C'est dommage car, dans l'ensemble, il y a de la qualité, elles sont bien en place, elles jouent. Mais elles gèrent mal les temps forts. Et défensivement, il y a eu de grosses fautes de faites. Le Cameroun a eu le tort d'avoir raté son premier match, et face au Danemark, ils doivent mener très largement à la pause et la partie aurait été pliée. Les Lions ne peuvent s'en prendre qu'à eux-mêmes. L'Afrique du Sud a été en-dessous des autres équipes du continent. Elle a fait tout ce qu'elle a pu mais elle a manqué de moyens. Les équipes africaines n'ont pas été portées par un élan. Ce Mondial en Afrique, c'était symbolique. Les symboles c'est bien mais la réalité du terrain les a rattrapées... »
Mis à part le Honduras, toutes les sélections américaines sont encore indemnes. L'Uruguay et le Mexique n'ont eu aucun mal à écarter la France et l'Afrique du Sud. Les Etats-Unis ont démontré une force de caractère pour le moins pugnace, le Paraguay, s'il n'est pas là pour le spectacle, est d'une remarquable solidité alors que le Chili a du caractère et un collectif à l'unisson. Le Brésil devra s'en méfier, lundi. La Seleçao de Dunga, sélectionneur mal-aimé et critiqué pour son jeu défensif et ses relations exécrables avec la bouillonnante presse du pays, monte en puissance et possède une rigueur et des individualités, comme Robinho, Kaka, Elano, Luis Fabiano ou encore Maicon, capables de débloquer un match sur un geste, une accélération. Quant à l'Argentine de Maradona, c'est la grosse cote. Elle a fait sauter les nombreuses interrogations et avance avec des certitudes. Devant, Messi régale et Higuain, auteur d'un triplé contre la Corée du Sud, cartonne.
L'avis de Raynald Denoueix : «Le Brésil et l'Argentine, c'est vraiment costaud. Les Brésiliens n'ont pas besoin de cinquante occasions pour marquer un but. C'est leur force. Ils sont aussi forts tactiquement que techniquement. L'Argentine a également un gros potentiel. Mais l'équipe risque de se couper en deux. Derrière, c'est moyen. Mascherano va sans doute se retrouver seul très bientôt. Le Chili est très mobile en attaque. Et ils ont un côté droit très performant. Le latéral monte et ça fonctionne bien. Cette sélection m'a bien plu. Le Paraguay, de ce que j'ai vu, c'est costaud. L'Uruguay n'est pas spectaculaire mais ils ont un joueur comme Forlan, qui travaille beaucoup. Va-t-il tenir la cadence ? Pas sûr. Mes deux favoris pour la finale sont le Brésil et l'Argentine.»
L'Europe, mi-figue mi-raisin
Ensemble et en blanc avec l'équipe d'Angleterre, Rooney et Gerrard vont-ils revêtir ensemble le Blan
Passons la déroute de l'équipe de France, qui s'est humiliée toute seule. Désastreuse de bout en bout, elle est rentrée dare-dare suivie par l'autre finaliste de 2006, l'Italie. La Nazionale est arrivée vieillissante, sans défense, sans attaque et au final sans inspiration. L'Angleterre est passée par un trou de souris grâce à un but de Defoe lors du dernier match. Rooney, Lampard et Gerrard, qui ont cavalé toute la saison sur les éprouvantes pelouses de Premier League, n'ont plus les jambes. Certains choix de maître Capello interpellent, comme s'entêter à parier sur Emile Heskey. L'Allemagne, son prochain adversaire en huitièmes, a réalisé un feu d'artifice d'entrée face à l'Australie (4-0) avant de rentrer dans le rang. Les Pays-Bas possèdent un extraordinaire arsenal offensif mais les Van Persie, Van der Vaart, Sneijder et Robben n'ont pas encore donné la pleine mesure de leur talent et surtout de leur complémentarité. Pas brillant lors des qualifications, le Portugal s'est régalé face à la Corée du Nord (7-0), le carton du tournoi. Cristiano Ronaldo et sa troupe ont également le mérite de s'être extirpés d'un groupe relevé.
L'avis de Raynald Denoueix : «L'Espagne ne m'a pas surpris, elle est restée assez fidèle à sa philosophie. Elle a certes quelques soucis d'efficacité mais il y a peu d'équipes qui se créent autant d'occasions, c'est rassurant. Le Portugal a des caractéristiques inverses. Ils jouent plus groupés, jouent en contre avec un joueur comme Cristiano Ronaldo... Pour réussir, il est essentiel de bien s'entendre sur comme en dehors du terrain. Et l'équipe de France a eu des relations difficiles. A partir de là, l'échec était inévitable... L'Italie, c'est un peu pareil, les joueurs ne se sont pas trouvés. La maîtrise et les enchaînements ont été défaillants. Ça manquait de repères, elel était impuissante. Et Pirlo est arrivé trop tard. L'Angleterre me fait penser à l'Italie. Ils ont du mal à se trouver. Ça manque de pêche. Et le coach cherche encore la bonne formule. L'Allemagne a au contraire une organisation claire. Elle m'a beaucoup plu, a beaucoup d'arguments. Elle est complète, efficace et spectaculaire. Je pense que c'est l'équipe européenne qui ira la plus loin.»
L'Afrique a séché
Pour la première Coupe du monde organisée sur le sol africain, les équipes du continent ont fait long feu. Une véritable hécatombe puisque cinq sur six sont passées à la trappe lors du 1er tour. Mention médiocre pour le Cameroun de Paul Le Guen, qui termine le tournoi avec un zéro pointé. Un fiasco pour Eto'o et son orchestre mal accordé, qui s'était un temps imaginé comme finaliste potentiel. Ils ont vite déchanté. Le Nigeria a trop vendangé. L'Algérie s'est montrée trop frileuse. Un petit point pour chacun. L'Afrique du Sud a mis du coeur mais elle peut regretter son entame nerveuse face au Mexique (1-1). La Côte d'Ivoire de Drogba a eu le malheur de tomber avec le Brésil et le Portugal. Les Black Stars du Ghana ont sauvé l'honneur. Mais ils doivent encore apprendre à marquer.
L'avis d'Alain Giresse : «Les équipes africaines ont des lacunes et elles ont encore besoin de progresser. On s'aperçoit qu'il leur manque encore tout ce qui permet de faire la différence. Il n'y a qu'à voir comment le Nigeria a galvaudé ses occasions de but. Il faut de l'expérience, de la maîtrise, ce qui fait qu'au moment précis il faut faire le bon geste. C'est dommage car, dans l'ensemble, il y a de la qualité, elles sont bien en place, elles jouent. Mais elles gèrent mal les temps forts. Et défensivement, il y a eu de grosses fautes de faites. Le Cameroun a eu le tort d'avoir raté son premier match, et face au Danemark, ils doivent mener très largement à la pause et la partie aurait été pliée. Les Lions ne peuvent s'en prendre qu'à eux-mêmes. L'Afrique du Sud a été en-dessous des autres équipes du continent. Elle a fait tout ce qu'elle a pu mais elle a manqué de moyens. Les équipes africaines n'ont pas été portées par un élan. Ce Mondial en Afrique, c'était symbolique. Les symboles c'est bien mais la réalité du terrain les a rattrapées... »
Rédigé par L'Equipe.fr le Samedi 26 Juin 2010 à 13:33
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