Cette application permet de visionner sur son téléphone portable ou sur une tablette électronique des petits films d’animation avec des instructions pour parer aux situations d’urgence : que ce soit une hémorragie, des complications dans la délivrance du placenta, la réanimation d’un nouveau-né, un accouchement qui se prolonge. Autant de complications qui peuvent s’avérer mortelles dans des pays comme l’Ethiopie, où 85 % des femmes accouchent à la maison et le plus souvent avec, au mieux, l’aide d’une sage-femme ou d’une guérisseuse qui n’ont pas de formation médicale poussée.
Cette application est très visuelle, facile à comprendre, très accessible, beaucoup plus qu’un livre médical. Et on peut facilement la mettre à jour. En Ethiopie, l’application mobile est testée dans la région de Guimbi et dans la région oromo, en langue oromifa. Elle a, pour l’instant, été distribuée à une petite centaine de sages-femmes.
Un vrai progrès
Les résultats du test sont très prometteurs. La Maternity Foundation, l’ONG danoise qui a développé cette application, constate qu’après un an d’utilisation, 60 % des personnes sont capables de gérer une hémorragie, alors qu’elles n’étaient que 20 % auparavant. La capacité de ressusciter un nouveau-né passe de 30 à 70 %. Il y a donc un vrai progrès.
Les sages-femmes éthiopiennes ont des connaissances, elles ont de l’expérience, mais elles ne savent pas toujours faire face à des situations d’urgence. En Ethiopie, les hôpitaux sont parfois très éloignés. Dans les zones rurales, il n’y a pas de transports, il n’y a pas de routes, et cette application, pour laquelle d’ailleurs il n’y a pas besoin d’être connecté à Internet, fournit une aide précieuse.
Un million de femmes africaines visées
Encore faut-il avoir un téléphone portable, et c’est de plus en plus le cas en Afrique. La Maternity Foundation compte en fait sur le développement du téléphone portable, même dans des zones reculées, pour déployer cette application mobile beaucoup plus largement. L’ONG donne aussi des téléphones portables. C’est le cas pour ce test en Ethiopie.
L’application est testée également au Ghana. Elle va bientôt être déployée en Guinée, en Tanzanie puis au Mali. L’objectif c’est d’avoir 10 000 utilisateurs d’ici deux ans. Cela permettrait, dit la Maternity Foundation, d’assurer un accouchement plus sûr à un million de femmes africaines.
Source : Rfi.fr
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