"20 ans d’emprisonnement, dix ans d’interdiction de jouir de ses droits civiques" pour les faits "d’atteinte à l’autorité de l’Etat, trouble à l’ordre public, participation à un mouvement insurrectionnel", est le verdict rendu par Dembélé Tahirou, président de la Cour du tribunal d’Abidjan-Plateau (centre des Affaires).
Pour Me Rodrigue Dadjé, avocat de Mme Gbagbo, la condamnation de sa cliente "répond à des projets" pour "l’écarter du jeu politique", n'étant pas basée sur des "éléments de preuves" qu’il dit "ne pas exister".
Pour lui, il ne faut compter sur "aucune grâce présidentielle" mais "pourvoir en cassations" espérant que la "Cour au-dessus prenne ses responsabilités" et déclare tous les condamnés "non coupables parce qu’ils n’ont rien fait".
Le vice-amiral Vagba Faussignaux et le général Bruno Dogbo Blé, ex-commandant de la garde républicaine, ont écopé de "20 ans d’emprisonnement (et) dix ans d’interdiction de jouir" de leurs droits civiques pour "atteinte à l’autorité de l’Etat, troubles à l’ordre publique, participation à un mouvement insurrectionnel".
L’ex-présidente des "femmes patriotes" de Côte d’Ivoire, Géneviève Bro Grébé, a été condamnée à "dix ans d’emprisonnement et cinq ans de privation des droits civiques", tandis que le "milicien" Jean-Marius Keipo alias "Petit marteau" a reçu "15 ans d’emprisonnement et de privation des droits civiques".
"Cinq ans d’emprisonnement et de privation de droits civiques" ont été prononcés à l’encontre de l’ex-ministre des Affaires étrangères Abou Dramane Sangaré, l’ancien gouverneur de la Banque centrale des Etats de l'Afrique de l'ouest (BCEAO) basée à Dakar au Sénégal, Philippe-Henri Dacoury-Tabley et le fils de l’ex-président ivoirien détenu à La Haye depuis 2011, Michel Gbagbo.
L’ensemble des membres du gouvernement Aké N’Gbo et d’autres proches de l’ex-président déchu, parmi lesquels l’ex-ministre des Affaires étrangères Alcide Djédjé, le président du parti de Laurent Gbagbo, Affi N’Guessan, ont écopé d’une peine de 18 mois d’emprisonnement avec sursis.
Pour Me Mathurin Dirabou, avocat à la défense, que ce procès ait été "politique ou syndicaliste, le droit n’a pas été dit", estimant que les condamnations ont été faites à la "tête du client" et les "peines ont été distribuées comme à la loterie".
Me Coulibaly, avocat de la partie civile, s’est dit "satisfait des décisions rendus".
Quinze accusés dont Guiboni Sinsin, opérateur économique, Lorougnon Maurice et Armand Bohui ont été acquittés par la Cour.
Les condamnés ont un délai de cinq jours pour faire appel en cassations.
Mardi à 15H00 GMT (heure locale), la Cour devra statuer sur les 2.000 milliards de Fcfa requis comme dommages et intérêts par les avocats de la partie civile dans leur réquisitoire, une demande jugée "irrecevable" par la défense.
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