Lors d’un conseil présidentiel sur les inondations tenu le mercredi 19 septembre dernier, le président de la République, Macky Sall, a approuvé le Programme décennal (2012-2022) d'un coût de 767 milliards de francs CFA destiné à régler de façon durable le phénomène sous réserve du montant du financement qui ne sera définitif qu’à l’issue d’une prochaine table ronde des bailleurs.
Ce programme articulé en trois phases a été dévoilé par le ministre de l’Hydraulique et de l’Assainissement, Oumar Guèye, qui, au nom du gouvernement, a fait le diagnostic, décrit suffisamment le problème et donné des ébauches de solutions séquencées dans le temps.
«C’est un programme qui va être déroulé sur dix années (2012-2022). Il va comprendre une phase urgente de 66 milliards, un volet à court terme de 250 milliards et une autre phase à moyen et long terme qui coûtera 450 milliards. Le tout fera 767 milliards CFA».
Déjà, la phase d’urgence (2012-2013) qui doit démarrer dès la fin de l’hivernage sera supportée par le budget 2013 qui va l’intégrer dans la loi de finances à venir. Elle est évaluée à 66 milliards F Cfa pour libérer les zones sous l’emprise des eaux par un système de drainage et de déguerpissement-relogement des populations vivant dans des sites condamnés. Toutefois, il faudra en «extirper le volet programme gestion des eaux pluviales déjà engagé par le gouvernement et la Banque mondiale ainsi que d’autres partenaires», a garanti le chef de l’Etat.
Donc, il s’agit d’une mesure de fermeté visant à déguerpir les sinistrés condamnés en vue de les reloger, après un recensement très précis permettant de définir les zones des populations à déplacer et celles qui ne demandent juste qu’une restructuration et un assainissement. «Avec ce plan d’assainissement d’urgence nous sauverons plus de 65% de l’espace concerné par les inondations aujourd’hui», a-t-il souligné.
Mieux, l’Agence de développement municipal (Adm), de concert avec l’Etat, dans le cadre du Projet de gestion des eaux pluviales (Progep) a prévu, dans la période 2013-2017, la construction de 150 km de réseau de canalisation dans les départements de Pikine et Guédiawaye pour un montant de 110 milliards. Cette gestion des eaux pluviales va prendre en compte celle des ordures aussi.
Au même moment, la réhabilitation des 6 forages de Dakar dont celui de Thiaroye et la construction de 2 autres est prévue. La reprise des pompes entraînerait un rabattement de la nappe et par ricochet une augmentation de la capacité d’infiltration des eaux. Aussi le réseau d’assainissement de Grand Yoff sera-t-il réhabilité alors que d’autres travaux seront réalisés à Touba et dans d’autres villes pour le stockage et le drainage des eaux de pluie. D’ailleurs un observatoire national sur les inondations sera créé et logé à la Primature.
Auparavant, dès la première forte pluie qui a entraîné la mort de 10 personnes dont six (6) dans l’effondrement du mur d’un entrepôt sur un taudis à Hann village, le ministre de l’Intérieur, Mbaye Nidaye, avait annoncé 500 millions de francs CFA pour les mesures d’urgence. Quelques jours plus tard, le Premier ministre Abdoul Mbaye, à l’issue d’un conseil interministériel sur les inondations, a décidé que le gouvernement va mobiliser 800 autres millions F Cfa pour le même objectif.
Cette mesure sera suivie du déclanchement du Plan organisation de secours (Plan Orsec) sur l’étendue du territoire national. Au début du mois de septembre, les autorités dénombraient déjà 40 000 familles sinistrées, soit 400 000 personnes affectées. Suffisant pour qu’elles annoncent la mise en place d’un «Plan directeur d’assainissement de Dakar» encore en phase d’étude jusqu’en avril 2013 (soit 14 mois avant d’aller à la recherche de financement) et évalué à 440 milliards de F Cfa, dont 14 milliards en phase d'urgence pour les eaux pluviales.
Cependant tout n’est pas rose dans cette gestion des inondations. Les inondations 2012 ont coûté la vie à des dizaines de personnes dont une dizaine d’enfants morts noyés dans les eaux. En banlieue, en plus des eaux et l’insalubrité (ordures non collectés) qui dictent leur loi dans nombre de quartiers, les populations font face à la prolifération des mouches et moustiques qui désormais font partie de leur vie au quotidien.
INFRASTRUCTURES ROUTIERES ET TRANSPORT : Le parent pauvre
Pour ce qui est du volet infrastructures routières et transports, le nouveau centre de visite technique n’y fera rien, les accidents de la circulation avec à la clé des morts d’hommes (à cause de défaillance technique, indiscipline, état des routes…) sont fréquents. La gestion des routes surtout les voiries urbaines constitue un grand problème.
Dans la région de Dakar, aucune route n’est praticable en banlieue. Si le département de Guédiawaye peut se contenter de nouvelles routes même si elles sont pour la plupart inondées après chaque forte pluie, à Pikine le déplacement relève d’un véritable parcours du combattant. De Pikine à Keur Massar en passant par Thiaroye, Yeumbeul, Boune et Malika, aucun axe n’est praticable.
Pis, depuis bientôt plus d’un an, la route Malika/Keur Massar est coupé par les eaux à hauteur de la montagne de Mbebeuss. En attendant sa réfection qui tarde encore, les populations peuvent faire confiance à leurs pieds et les automobilistes à différents détours à l’intérieur des quartiers. Mais c’est sans compter avec la détermination des habitants à barrer toutes les rues de contournement à ces automobilistes qui finissent par s’embourber à défaut de rebrousser chemin tout court.
Que dire des routes des Niayes (Parcelles Assainies de Dakar- Poste Thiaroye, Keur Massar-Niague-Lac Rose ou Ndiakhirat, Rufisque-Sangalkam, etc.) ?
L’intérieur du pays n’est pas mieux loti. Les axes Fatick Kaolack, la route de Matam, Matam-Bakel, la route du Sud avec ses nids-de-poule et nombreux ponts coupés etc,. Et d’autres routes secondaires et pistes de production sur l’étendu du territoire attendent encore des coups de pioches de l’Etat.
INSECURITE : Agressions et meurtres en hausse
Concernant la sécurité des biens et des personnes, le gouvernement semble en difficulté. Il peine encore à prendre à bras-le-corps les agressions et autres formes de violence exercées sur les citoyens. Depuis le début de l’hivernage, les agressions et meurtres sur de paisibles citoyens ont pris des proportions inquiétantes. Même les quartiers jusque-là considérés épargnés par le phénomène (Point E, Sacré-Cœur, Nord Foire, Ouest Foire, etc.) en ont pris pour leur dose.
Le renforcement du déploiement des forces de l’ordre à travers des artères et quartiers de la capitale à certaines heures de la journée et la nuit et les «rafles» quasi quotidiens ne dissuaderont pas les malfrats. Il ne se passe pas de semaines sans que des cas d’agression et même des meurtres ne soient enregistrés dans des quartiers, notamment en banlieue. Au même moment, des voleurs de bétail empêchent les éleveurs de dormir en paix dans les régions.
EN ATTENDANT LA MAITRISE DE L’ASSIETTE FONCIERE : Construction de 6.000 logements sociaux entre 2014 et 2016
Les mesures d’urgence, c’est aussi l’achèvement de 2 000 logements du «Plan Jaxaay», la relance de la politique d’habitat social adaptée en aux exigences et pressions foncières tout en évitant des ghettos à Dakar et dans les régions. Le gouvernement a annoncé la construction, chaque année, de 1000 logements à Dakar et 875 dans les autres régions. 4 500 parcelles seront viabilisées et attribuées, avec compensation, pour la période 2014-2016. A cela, s’ajoute la construction de 6.000 logements sociaux entre 2014 et 2016.
Pour cela, il faut faire face à la pression foncière. C’est pourquoi, le président de la République qui a invité les Sénégalais à vivre en hauteur a préconisé l’achèvement au préalable de l’actualisation et la validation du Plan national d’aménagement du territoire, qui sera un plan global avec différents volets. Les privés, les promoteurs immobiliers, la Caisse des dépôts et consignation, la Caisse de sécurité sociale et l’Ipres peuvent y participer, mais gare aux spéculateurs fonciers.
En attendant, des immeubles menaçant ruines, recensés un peu partout, de véritable dangers pour les riverains, attendent toujours d’être démolis par les autorités qui tergiversent encore. Pendant ce temps l’on continue d’enregistrer des effondrements avec des pertes en vies humaines et des blessés graves.
Source : Sud Quotidien
Ce programme articulé en trois phases a été dévoilé par le ministre de l’Hydraulique et de l’Assainissement, Oumar Guèye, qui, au nom du gouvernement, a fait le diagnostic, décrit suffisamment le problème et donné des ébauches de solutions séquencées dans le temps.
«C’est un programme qui va être déroulé sur dix années (2012-2022). Il va comprendre une phase urgente de 66 milliards, un volet à court terme de 250 milliards et une autre phase à moyen et long terme qui coûtera 450 milliards. Le tout fera 767 milliards CFA».
Déjà, la phase d’urgence (2012-2013) qui doit démarrer dès la fin de l’hivernage sera supportée par le budget 2013 qui va l’intégrer dans la loi de finances à venir. Elle est évaluée à 66 milliards F Cfa pour libérer les zones sous l’emprise des eaux par un système de drainage et de déguerpissement-relogement des populations vivant dans des sites condamnés. Toutefois, il faudra en «extirper le volet programme gestion des eaux pluviales déjà engagé par le gouvernement et la Banque mondiale ainsi que d’autres partenaires», a garanti le chef de l’Etat.
Donc, il s’agit d’une mesure de fermeté visant à déguerpir les sinistrés condamnés en vue de les reloger, après un recensement très précis permettant de définir les zones des populations à déplacer et celles qui ne demandent juste qu’une restructuration et un assainissement. «Avec ce plan d’assainissement d’urgence nous sauverons plus de 65% de l’espace concerné par les inondations aujourd’hui», a-t-il souligné.
Mieux, l’Agence de développement municipal (Adm), de concert avec l’Etat, dans le cadre du Projet de gestion des eaux pluviales (Progep) a prévu, dans la période 2013-2017, la construction de 150 km de réseau de canalisation dans les départements de Pikine et Guédiawaye pour un montant de 110 milliards. Cette gestion des eaux pluviales va prendre en compte celle des ordures aussi.
Au même moment, la réhabilitation des 6 forages de Dakar dont celui de Thiaroye et la construction de 2 autres est prévue. La reprise des pompes entraînerait un rabattement de la nappe et par ricochet une augmentation de la capacité d’infiltration des eaux. Aussi le réseau d’assainissement de Grand Yoff sera-t-il réhabilité alors que d’autres travaux seront réalisés à Touba et dans d’autres villes pour le stockage et le drainage des eaux de pluie. D’ailleurs un observatoire national sur les inondations sera créé et logé à la Primature.
Auparavant, dès la première forte pluie qui a entraîné la mort de 10 personnes dont six (6) dans l’effondrement du mur d’un entrepôt sur un taudis à Hann village, le ministre de l’Intérieur, Mbaye Nidaye, avait annoncé 500 millions de francs CFA pour les mesures d’urgence. Quelques jours plus tard, le Premier ministre Abdoul Mbaye, à l’issue d’un conseil interministériel sur les inondations, a décidé que le gouvernement va mobiliser 800 autres millions F Cfa pour le même objectif.
Cette mesure sera suivie du déclanchement du Plan organisation de secours (Plan Orsec) sur l’étendue du territoire national. Au début du mois de septembre, les autorités dénombraient déjà 40 000 familles sinistrées, soit 400 000 personnes affectées. Suffisant pour qu’elles annoncent la mise en place d’un «Plan directeur d’assainissement de Dakar» encore en phase d’étude jusqu’en avril 2013 (soit 14 mois avant d’aller à la recherche de financement) et évalué à 440 milliards de F Cfa, dont 14 milliards en phase d'urgence pour les eaux pluviales.
Cependant tout n’est pas rose dans cette gestion des inondations. Les inondations 2012 ont coûté la vie à des dizaines de personnes dont une dizaine d’enfants morts noyés dans les eaux. En banlieue, en plus des eaux et l’insalubrité (ordures non collectés) qui dictent leur loi dans nombre de quartiers, les populations font face à la prolifération des mouches et moustiques qui désormais font partie de leur vie au quotidien.
INFRASTRUCTURES ROUTIERES ET TRANSPORT : Le parent pauvre
Pour ce qui est du volet infrastructures routières et transports, le nouveau centre de visite technique n’y fera rien, les accidents de la circulation avec à la clé des morts d’hommes (à cause de défaillance technique, indiscipline, état des routes…) sont fréquents. La gestion des routes surtout les voiries urbaines constitue un grand problème.
Dans la région de Dakar, aucune route n’est praticable en banlieue. Si le département de Guédiawaye peut se contenter de nouvelles routes même si elles sont pour la plupart inondées après chaque forte pluie, à Pikine le déplacement relève d’un véritable parcours du combattant. De Pikine à Keur Massar en passant par Thiaroye, Yeumbeul, Boune et Malika, aucun axe n’est praticable.
Pis, depuis bientôt plus d’un an, la route Malika/Keur Massar est coupé par les eaux à hauteur de la montagne de Mbebeuss. En attendant sa réfection qui tarde encore, les populations peuvent faire confiance à leurs pieds et les automobilistes à différents détours à l’intérieur des quartiers. Mais c’est sans compter avec la détermination des habitants à barrer toutes les rues de contournement à ces automobilistes qui finissent par s’embourber à défaut de rebrousser chemin tout court.
Que dire des routes des Niayes (Parcelles Assainies de Dakar- Poste Thiaroye, Keur Massar-Niague-Lac Rose ou Ndiakhirat, Rufisque-Sangalkam, etc.) ?
L’intérieur du pays n’est pas mieux loti. Les axes Fatick Kaolack, la route de Matam, Matam-Bakel, la route du Sud avec ses nids-de-poule et nombreux ponts coupés etc,. Et d’autres routes secondaires et pistes de production sur l’étendu du territoire attendent encore des coups de pioches de l’Etat.
INSECURITE : Agressions et meurtres en hausse
Concernant la sécurité des biens et des personnes, le gouvernement semble en difficulté. Il peine encore à prendre à bras-le-corps les agressions et autres formes de violence exercées sur les citoyens. Depuis le début de l’hivernage, les agressions et meurtres sur de paisibles citoyens ont pris des proportions inquiétantes. Même les quartiers jusque-là considérés épargnés par le phénomène (Point E, Sacré-Cœur, Nord Foire, Ouest Foire, etc.) en ont pris pour leur dose.
Le renforcement du déploiement des forces de l’ordre à travers des artères et quartiers de la capitale à certaines heures de la journée et la nuit et les «rafles» quasi quotidiens ne dissuaderont pas les malfrats. Il ne se passe pas de semaines sans que des cas d’agression et même des meurtres ne soient enregistrés dans des quartiers, notamment en banlieue. Au même moment, des voleurs de bétail empêchent les éleveurs de dormir en paix dans les régions.
EN ATTENDANT LA MAITRISE DE L’ASSIETTE FONCIERE : Construction de 6.000 logements sociaux entre 2014 et 2016
Les mesures d’urgence, c’est aussi l’achèvement de 2 000 logements du «Plan Jaxaay», la relance de la politique d’habitat social adaptée en aux exigences et pressions foncières tout en évitant des ghettos à Dakar et dans les régions. Le gouvernement a annoncé la construction, chaque année, de 1000 logements à Dakar et 875 dans les autres régions. 4 500 parcelles seront viabilisées et attribuées, avec compensation, pour la période 2014-2016. A cela, s’ajoute la construction de 6.000 logements sociaux entre 2014 et 2016.
Pour cela, il faut faire face à la pression foncière. C’est pourquoi, le président de la République qui a invité les Sénégalais à vivre en hauteur a préconisé l’achèvement au préalable de l’actualisation et la validation du Plan national d’aménagement du territoire, qui sera un plan global avec différents volets. Les privés, les promoteurs immobiliers, la Caisse des dépôts et consignation, la Caisse de sécurité sociale et l’Ipres peuvent y participer, mais gare aux spéculateurs fonciers.
En attendant, des immeubles menaçant ruines, recensés un peu partout, de véritable dangers pour les riverains, attendent toujours d’être démolis par les autorités qui tergiversent encore. Pendant ce temps l’on continue d’enregistrer des effondrements avec des pertes en vies humaines et des blessés graves.
Source : Sud Quotidien
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