Parmi les chefs d’Etats invités à la Conférence internationale de Tokyo pour le développement de l’Afrique, figurent des présidents accusés de dérives contre les droits de l’homme, contestés dans leur quête d’un nouveau mandat et parfois au pouvoir depuis plusieurs dizaines d'années. Un changement dans la diplomatie et l’économie japonaise, qui se bornait autrefois à investir dans des pays stables et transparents, considérés comme plus démocratiques.
Des négociations avec des présidents accusés d’atteintes aux droits de l’homme
Car sur la photo de famille du sommet Japon-Afrique du 27-28 août à Nairobi, tous avaient le sourire : le président de Guinée équatoriale Teodoro Obiang, l’Ougandais Yoweri Museveni, le Tchadien Idriss Déby et même le président zimbabwéen, nonagénaire, Robert Mugabe. Tous ces chefs d’Etat, au pouvoir depuis vingt ou trente ans, sont accusés d’atteintes aux droits de l’homme. Le Soudanais Omar el-Béchir, poursuivi pour crimes contre l’humanité, aurait lui aussi été convié. Mais, il n’a finalement pas fait le déplacement.
C’est un gros changement. Jusqu’à présent, Tokyo n’investissait que dans des pays jugés transparents, démocratiques, comme l’Afrique du Sud ou le Kenya, marquant une grosse différence avec la Chine. Mais ça, c’était avant 2012 et l’arrivée de Shinzo Abe au pouvoir. En mars dernier, le Premier ministre japonais avait accueilli déjà, et avec les honneurs, Robert Mugabe à Tokyo. Le président zimbabwéen y avait été qualifié « d’estimé patriarche africain » par Shinzo Abe, prêt à faire du business avec tout le monde.
73 accords commerciaux conclus entre le Japon et l’Afrique
Pari gagné à Nairobi : 73 accords commerciaux ont été signés ce week-end, et ce, avec presque tous les pays du continent. Jusqu’à présent, les investissements japonais en Afrique étaient surtout le fait de l’Etat.
Le Japon souhaite cette fois-ci faire entrer les entreprises privées japonaises sur les différents marchés du continent africain, explique Katsumi Hirano, vice-président de l’Organisation japonaise du commerce extérieur (Jetro), contacté par Laetitia Bezain : « Une grande variété de secteurs est engagée dans ces investissements privés. Il y a, bien sûr, l’exploration des ressources naturelles. Dans le cas du Japon, l’investissement dans ce domaine est plutôt faible comparé aux Etats Unis, à la Grande-Bretagne ou encore à la Chine. Donc aujourd’hui, ce dont nous avons besoin, c’est clairement d’avoir un approvisionnement plus stable des ressources naturelles. Nous tenons aussi à investir dans d’autres secteurs, notamment le secteur de la production industrielle, la construction de pipelines et la production d’électricité. Nous nous sommes aussi engagés dans le secteur des services et des joint-ventures (co-entreprises). Ce sont des investissements utiles qui contribuent au développement du continent africain. Mais nous espérons aussi fortement que cela contribuera à l’économie japonaise. »
Source: Rfi.fr
Des négociations avec des présidents accusés d’atteintes aux droits de l’homme
Car sur la photo de famille du sommet Japon-Afrique du 27-28 août à Nairobi, tous avaient le sourire : le président de Guinée équatoriale Teodoro Obiang, l’Ougandais Yoweri Museveni, le Tchadien Idriss Déby et même le président zimbabwéen, nonagénaire, Robert Mugabe. Tous ces chefs d’Etat, au pouvoir depuis vingt ou trente ans, sont accusés d’atteintes aux droits de l’homme. Le Soudanais Omar el-Béchir, poursuivi pour crimes contre l’humanité, aurait lui aussi été convié. Mais, il n’a finalement pas fait le déplacement.
C’est un gros changement. Jusqu’à présent, Tokyo n’investissait que dans des pays jugés transparents, démocratiques, comme l’Afrique du Sud ou le Kenya, marquant une grosse différence avec la Chine. Mais ça, c’était avant 2012 et l’arrivée de Shinzo Abe au pouvoir. En mars dernier, le Premier ministre japonais avait accueilli déjà, et avec les honneurs, Robert Mugabe à Tokyo. Le président zimbabwéen y avait été qualifié « d’estimé patriarche africain » par Shinzo Abe, prêt à faire du business avec tout le monde.
73 accords commerciaux conclus entre le Japon et l’Afrique
Pari gagné à Nairobi : 73 accords commerciaux ont été signés ce week-end, et ce, avec presque tous les pays du continent. Jusqu’à présent, les investissements japonais en Afrique étaient surtout le fait de l’Etat.
Le Japon souhaite cette fois-ci faire entrer les entreprises privées japonaises sur les différents marchés du continent africain, explique Katsumi Hirano, vice-président de l’Organisation japonaise du commerce extérieur (Jetro), contacté par Laetitia Bezain : « Une grande variété de secteurs est engagée dans ces investissements privés. Il y a, bien sûr, l’exploration des ressources naturelles. Dans le cas du Japon, l’investissement dans ce domaine est plutôt faible comparé aux Etats Unis, à la Grande-Bretagne ou encore à la Chine. Donc aujourd’hui, ce dont nous avons besoin, c’est clairement d’avoir un approvisionnement plus stable des ressources naturelles. Nous tenons aussi à investir dans d’autres secteurs, notamment le secteur de la production industrielle, la construction de pipelines et la production d’électricité. Nous nous sommes aussi engagés dans le secteur des services et des joint-ventures (co-entreprises). Ce sont des investissements utiles qui contribuent au développement du continent africain. Mais nous espérons aussi fortement que cela contribuera à l’économie japonaise. »
Source: Rfi.fr
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