L'Afrique du Sud compte environ 350 stylistes professionnels. Ces dernières années, des structures se sont mises en place pour les accompagner dans leurs démarches commerciales. Les opportunités et les débouchés se sont multipliés ces dernières années pour les créateurs.
« Nous avons vu de plus en plus de créateurs ouvrir leurs propres boutiques. Certains se sont associés pour vendre dans un espace commun. Ce sont des plateformes très importantes pour qu'ils puissent vendre et avoir un point d'accès au marché. Enfin, la vente en ligne a vraiment démultiplié les opportunités pour les jeunes créateurs », explique Anita Stanbury, qui est à la tête du South African Fashion Council.
Un secteur encore réservée à quelques Sud-Africains
Sauf que les boutiques de créateurs implantées au Cap ou à Johannesburg restent assez confidentielles. Mais pour la première fois cette année, la célèbre enseigne sud-africaine Woolworths s'est associée à la Fashion Week pour promouvoir le travail de six créateurs locaux dans ses magasins.
Et c’est une avancée dont se réjouit Lucilla Booyzen, qui a fondé la South African Fashion Week il y a plus de 20 ans : « ces créateurs seront présents dans cinq des plus grands magasins Woolworths. L'enseigne a acheté leurs accessoires et leurs vêtements et les a aidés à développer leurs produits. Ca a été possible parce que nos stylistes avaient le niveau. S’il n'y avait pas de formation professionnelle dans notre pays, ce serait beaucoup plus difficile d'avoir ce genre de collaboration. »
Un coup de pouce aux jeunes créateurs
Maria Mccloy fait partie des créateurs sélectionnés par Woolworths. Grâce à ce partenariat, ses chaussures seront disponibles à la vente dans plusieurs centres commerciaux du pays. La créatrice de mode apprécie cette exposition : « C'est très mignon d'être dans les magazines, de donner des conférences, d'être connue pour sa marque et de collectionner les « likes » sur Instagram. Mais la mode en réalité, c'est un business. Et nous devons survivre en vendant nos créations. Il y a tellement de fashion weeks (en Afrique du Sud), mais combien de ces produits sont disponibles dans les magasins ? Donc, que Woolworths m'achète un peu moins de 500 paires de chaussures, ce n'est pas une très grosse commande, mais pour moi, c'est énorme ! C'est la plus belle chose qui soit jamais arrivée dans ma vie de créatrice. »
Pour Lucilla Booyzen, cette collaboration avec Woolworths en dit long sur les transformations socio-économiques à l'oeuvre en Afrique du Sud : « Je crois vraiment que le développement de la classe moyenne a une immense influence sur l'industrie de la mode. Plus la classe moyenne aura envie de qualité, de pièces qui les font se sentir unique, plus nous pourrons créer de petites entreprises et créer de l'emploi. »
La clientèle locale est d'autant plus importante que très peu de créateurs sud-africains exportent à l'étranger.
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