Au Sénégal, sur 291 cas de patients testés positifs au coronavirus, 178 sont guéris. Un taux de guérison de 61,17 % jugé excellent, et présenté comme l’un des meilleurs au monde. Un pourcentage satisfaisant qui, depuis quelque temps, serait brandi comme indicateur de l’efficacité du système de riposte contre le Covid-19 mis en place par les autorités sanitaires nationales. Qui ont introduit la chloroquine utilisée dans l’ensemble des sites de traitements mis en place par le ministère de la santé. « Et pour le moment, le protocole thérapeutique semble donner de bons résultats », se satisfait le directeur du Centre des opérations et des urgences sanitaires (Cous), Dr Abdoulaye Bousso, sans tomber dans l’autoglorification.
Mais son collègue médecin, Dr Mamadou Mansour Diouf, pense que ce paramètre n’est pas pertinent pour apprécier l’efficacité d’un système de contrôle de l’épidémie. « Il sert plutôt à montrer une prédominance nette des formes bénignes de cette maladie en dépit de la forte mortalité qui est l’apanage des formes graves qui relèvent de la réanimation, heureusement moindres, si l’on considère globalement le nombre total de cas », a-t-il martelé tout en rappelant que la population sénégalaise est majoritairement jeune. Et que « la très grande majorité des sujets qui contractent le virus sont jeunes, avec une immunité solide, sans comorbidités. C’est-à-dire qu’ils ne présentent pas les facteurs de risque de gravité comme des antécédents de maladies chroniques et de déficience du système immunitaire. Par conséquent, beaucoup parmi ces sujets vont faire des formes bénignes et/ou symptomatiques et guérir spontanément du fait de leur système immunitaire performant parfois même sans savoir qu’ils ont été en contact avec le virus ».
Comme pour dire que ce paramètre lié à la guérison et mis en avant par les autorités sanitaires du pays ne serait qu’ « un trompe l’œil » voire « une fausse sécurité » qui ne devrait pas de sitôt occuper une bonne place dans la communication gouvernementale. De l’avis de cet anesthésiste-réanimateur, toute auto-glorification précoce risquerait potentiellement de conduire à un relâchement dans l’observance des mesures barrières. Lesquelles, du point de vue du Dr Mamadou Mansour Diouf, seraient « encore plus importantes dans le contexte d’augmentation inquiétante des formes communautaires » de la pandémie. A en croire notre interlocuteur, l’enjeu résiderait donc dans la rupture de la chaîne de transmission. Surtout qu’on observe de plus en plus de cas communautaires. « Ce qui est particulièrement inquiétant », a souligné Dr Diouf qui invite à se concentrer sur le contrôle des transmissions par une campagne agressive de promotion des mesures barrières impliquant les chefs religieux et les porteurs de voix.
Des mesures barrières qui, selon le médecin anesthésiste, ont démontré leur efficacité. Une campagne de communication agressive sur le contrôle des transmissions, voilà donc ce que préconise le Dr Mamadou Mansour Diouf. Ce au lieu de se consoler « naïvement » de ce taux de guérison « attribué à tort à une prétendue efficacité du système ».
Le Témoin
Mais son collègue médecin, Dr Mamadou Mansour Diouf, pense que ce paramètre n’est pas pertinent pour apprécier l’efficacité d’un système de contrôle de l’épidémie. « Il sert plutôt à montrer une prédominance nette des formes bénignes de cette maladie en dépit de la forte mortalité qui est l’apanage des formes graves qui relèvent de la réanimation, heureusement moindres, si l’on considère globalement le nombre total de cas », a-t-il martelé tout en rappelant que la population sénégalaise est majoritairement jeune. Et que « la très grande majorité des sujets qui contractent le virus sont jeunes, avec une immunité solide, sans comorbidités. C’est-à-dire qu’ils ne présentent pas les facteurs de risque de gravité comme des antécédents de maladies chroniques et de déficience du système immunitaire. Par conséquent, beaucoup parmi ces sujets vont faire des formes bénignes et/ou symptomatiques et guérir spontanément du fait de leur système immunitaire performant parfois même sans savoir qu’ils ont été en contact avec le virus ».
Comme pour dire que ce paramètre lié à la guérison et mis en avant par les autorités sanitaires du pays ne serait qu’ « un trompe l’œil » voire « une fausse sécurité » qui ne devrait pas de sitôt occuper une bonne place dans la communication gouvernementale. De l’avis de cet anesthésiste-réanimateur, toute auto-glorification précoce risquerait potentiellement de conduire à un relâchement dans l’observance des mesures barrières. Lesquelles, du point de vue du Dr Mamadou Mansour Diouf, seraient « encore plus importantes dans le contexte d’augmentation inquiétante des formes communautaires » de la pandémie. A en croire notre interlocuteur, l’enjeu résiderait donc dans la rupture de la chaîne de transmission. Surtout qu’on observe de plus en plus de cas communautaires. « Ce qui est particulièrement inquiétant », a souligné Dr Diouf qui invite à se concentrer sur le contrôle des transmissions par une campagne agressive de promotion des mesures barrières impliquant les chefs religieux et les porteurs de voix.
Des mesures barrières qui, selon le médecin anesthésiste, ont démontré leur efficacité. Une campagne de communication agressive sur le contrôle des transmissions, voilà donc ce que préconise le Dr Mamadou Mansour Diouf. Ce au lieu de se consoler « naïvement » de ce taux de guérison « attribué à tort à une prétendue efficacité du système ».
Le Témoin
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