Le président vise l'opposition sans le dire frontalement. Depuis le retour de l'ancien premier ministre Raila Odinga, l'atmosphère politique est tendue. L'opposition menace d'organiser des manifestations dans tout le pays pour obtenir un dialogue national, mais le gouvernement du Jubilé s'y refuse. Uhuru Kenyatta voit des implications politiques, ce qui pour beaucoup d'observateurs est un jeu dangereux, qui peut attiser les violences.
Tous les experts estiment que l'implication du mouvement shebab ne fait aucun doute, d'autant qu'au-delà des déclarations, le président n'a apporté aucune preuve de ce qu'il avance. Il affirme que des officiers locaux ont été suspendus, car ils n'ont pas agi après avoir reçu des informations sur l'attaque, mais il ne fait pas mention de ceux qui sont à la tête des services de sécurité.
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Dans son discours, il a aussi salué la réponse des forces de sécurité. Or, à Mpeketoni on s'insurge contre leur inefficacité. Les renforts ont mis plusieurs heures à arriver, malgré des appels de détresse lancés dès 21h. Le lendemain, alors que le gouvernement promettait un renforcement de la sécurité, deux villages des alentours ont été à nouveau ciblés par le commando, qui est parvenu à se cacher pendant la journée avant de saisir l'opportunité de cibler des habitants sans défense.
Complicités locales
Alors ces commandos ont-ils bénéficié de complicités locales ? Oui pense le chercheur norvégien Stig Hansen, auteur du livre «les shebabs en Somalie» paru aux éditions universitaires d'Oxford.
« Il est très important que les Kényans commencent à accepter l'idée que les shebabs ou les jihadistes ne sont pas obligatoirement des Somalis, estime ce chercheur. Ils peuvent provenir de tous les groupes ethniques du Kenya.» Selon lui, il est probable que des d'autres groupes et d'autres structures kényanes aient eu des liens avec les shebabs. « Il semble qu'ils aient renforcé leur réseau ces dernières années. Et cela crée un environnement dans lequel les shebabs peuvent recruter. »
Des réseaux qui auraient pu aider les responsables de l’attaque de Mpeketoni. « Dans le cas de Mpeketoni, ils ont fort bien pu avoir des contacts locaux, des appuis locaux, qui connaissent bien le terrain, qui peuvent les guider, les aider à planifier. C’est plus que probable. »
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