Incrédules, de nombreux amis et confrères de Sofian Chourabi et Nadhir Guetari se sont spontanément réunis au local du SNJT (Syndicat national des journalistes tunisiens). Après la diffusion de la revendication par le groupe Etat islamique de l’assassinat des deux journalistes, les autorités tunisiennes ne sont pas encore en mesure de confirmer officiellement aux familles cette revendication.
Sofiane Chourabi était une figure médiatique en Tunisie. Il faisait partie de ceux que l'on avait appelés en 2011 « les blogueurs de la révolution ». Il n'avait pas n'hésité à se rendre à Sidi Bouzid au cœur des manifestations pour rendre compte des événements sur son blog malgré la répression. Sofiane Chourabi était un jeune activiste déjà sous Ben Ali et qui avait activement participé à la révolution. Il avait ensuite effectué un bref séjour en prison, accusé d'avoir bu de la bière pendant le ramadan, ce qui est interdit en Tunisie. Cet épisode avait donné lieu à une vive mobilisation en sa faveur.
En septembre, avec son confrère Nadhir Guetari, ils avaient décidé de partir en reportage en Libye, au départ pour un sujet sur la frontière tuniso-libyenne, mais ils s’étaient fait enlever à des centaines de kilomètres de là, à l’est du pays, début septembre. Relâchés, ils avaient été à nouveau kidnappés deux jours plus tard. C'est à ce moment que les deux journalistes tunisiens ont été pris en otage par une milice. Laquelle ? Difficile de le savoir. Selon le président du SNJT, les deux hommes étaient détenus à Derna, cette ville de l’est libyen connue pour être un bastion de groupes jihadistes.
Communiqué
C'est en tout cas la branche libyenne de l’organisation Etat islamique qui revendique leur assassinat dans un communiqué diffusé sur internet sous prétexte que les deux jeunes journalistes travaillaient pour un média qualifié par le groupe EI d'ennemi de l'islam. Celle-ci a pourtant été créée en novembre dernier, soit après leur prise d'otage des deux journalistes tunisiens. Sur le communiqué, des photos de Sofian Chourabi et Nadir Ghetari encadrés par un homme armé en treillis militaire.
La Libye est plongée dans le chaos. Déchirée entre deux parlements, deux gouvernements et des centaines de groupes armés, elle échappe à tout contrôle. Si leur exécution était avérée, Sofian Chourabi et Nadir Ghetari deviendraient les deux premiers journalistes étrangers à être assassinés en Libye depuis la fin de la guerre en 2011.
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