Adoubé par le président américain Barack Obama à Varsovie quelques jours avant de prêter serment, Petro Porochenko a également bénéficié de la « diplomatie du Débarquement » en Normandie. Les efforts du président français François Hollande lui ont facilité la rencontre avec l'homme fort de Moscou, Vladimir Poutine.
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C'est d'ailleurs le porte-parole du Kremlin qui a annoncé le premier la teneur de la rencontre, affirmant que le président russe et son homologue ukrainien avaient décidé de mettre fin au plus vite à l'effusion de sang dans l'est de l'Ukraine. Mais il faudra voir si cette déclaration de Moscou sera réellement suivie d'effet sur le terrain. Jusqu'à présent Vladimir Poutine a toujours affirmé qu'il n'avait pas de prise sur les rebelles pro-russes.
Faible marge de manœuvre
De son côté, jusqu'où pourra aller Petro Porochenko ? Quelles concessions est-il prêt à faire à la Russie, qui demande entre autres un changement de Constitution en Ukraine dans le sens d'une fédéralisation du pays ?
Le nouvel homme fort de Kiev devra en outre faire face à une situation économique extrêmement difficile. Le pays est rongé par la corruption et son industrie est en piteux état. Le problème du gaz, notamment, de la dette envers Moscou, devra être réglé rapidement, car Moscou ne semble toujours pas disposé à faire des cadeaux à l'Ukraine.
■ La Russie représentée à l'investiture
D’après François Hollande, la Russie va envoyer un ambassadeur pour représenter la Russie à la cérémonie d’investiture de Petro Porochenko, rapporte Muriel Pomponne, la correspondante de RFI à Moscou. Depuis fin février, Moscou est représenté à Kiev par un chargé d’affaires, après que la Russie a rappelé son ambassadeur. Jusqu’alors Vladimir Poutine n’avait pas encore reconnu formellement la légitimité du nouveau chef d’Etat ukrainien.
La porte du dialogue était entrouverte depuis une semaine, après les déclarations du président russe : « Nous respecterons le choix des Ukrainiens, nous travaillerons avec celui que les Ukrainiens auront choisi », avait assuré Vladimir Poutine. De plus, Moscou, qui, face à la violence des combats des derniers jours dans l’est de l’Ukraine, avait tenu des propos très durs à l’égard de Kiev, s’était gardé d’inclure dans ses critiques Petro Porochenko. Vladimir Poutine avait même déclaré que le président élu n’avait pas de sang sur les mains.
La rencontre entre Vladimir Poutine et Petro Porochenko en France hier, vendredi, va plus loin. Quand le président russe dit, parlant de son homologue : « Son approche m'a paru juste dans l'ensemble, elle m'a plu », on peut enfin parler d’un début de dialogue entre Kiev et Moscou
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