Marc Ravalomanana présente ses billets de retour, à Johannesburg, Afrique du Sud, 17 février 2011. REUTERS/Mike Hutchings
C’est presque le bout du tunnel pour Marc Ravalomanana, mais pas pour Madagascar, plongée dans une crise désastreuse et qui paraît sans fin.
En sommet à Sandton, en Afrique du Sud, la Communauté de développement d’Afrique australe (SADC) s’est finalement prononcée le 12 juin 2011 pour le retour sur la Grande Île du président malgache déchu, plus de deux ans après son départ précipité et la prise du pouvoir à Madagascar par Andry Rajoelina le 17 mars 2009 avec le soutien de l'armée.
Dans son communiqué final, la SADC a «exhorté la Haute Autorité de la Transition (HAT) à autoriser les personnes malgaches en exil pour des raisons politiques à retourner dans le pays sans condition». Une mesure qui bénéficie aussi à l’ancien président Didier Ratsiraka, résidant en France. Jusqu’à présent, aucun texte de résolution de la crise malgache proposé ne considérait le retour de Ravalomanana comme un préalable à «un retour à la normalité constitutionnelle», selon l’expression de la SADC.
Un revers pour Rajoelina
En dépit des formules diplomatiques d’usage, le communiqué de la SADC porte un rude coup aux autorités malgaches en place, qui espéraient de ce sommet l’adoption par la communauté internationale d’une feuille de route de sortie de crise conçue par l’émissaire de la SADC Leornardo Simao.
Mais la Communauté a penché du côté de ceux qui dénonçaient le déséquilibre du document en question, jugé trop avantageux pour Andry Rajoelina, alias «TGV». Ce dernier se voyait confirmer aux commandes de la Transition malgache tout ayant les mains libres pour se présenter à la prochaine élection présidentielle —alors que Ravalomanana était mis hors-jeu.
Andry Rajoelina a toujours été farouchement opposé à un retour de son prédécesseur à Madagascar. Tout a été fait pour empêcher une telle perspective. En août 2010, Marc Ravalomanana avait été condamné par contumace aux travaux forcés à perpétuité dans l’affaire de la fusillade du 7 février 2009 devant le palais présidentiel, qui avait coûté la vie à des dizaines de personnes. Une condamnation qui semblait verrouiller les portes du pays à un Ravalomanana exilé en Afrique du Sud. Mais devant les tentatives de retour obstinées de ce dernier, les autorités malgaches avaient publié en février 2011 une notice d'instruction aux compagnies aériennes interdisant formellement de l’embarquer à destination de la Grande Île.
Une feuille de route à amender
Ravalomanana de retour, qu’adviendrait-il après? La SADC laisse entendre que la feuille de route est la voie à suivre, y compris par l’opposition des trois anciens présidents malgaches qui refusaient catégoriquement de le faire en l’état. Ces derniers peuvent se satisfaire du fait que, de l’avis de la SADC, la feuille de route doit d’abord mettre en œuvre des «amendements nécessaires». C’est une fois de plus un désaveu de la part de TGV qui martelait avant le sommet de la SADC que la feuille de route n’était plus à négocier —seulement à signer.Lire la suite sur slateafrique
En sommet à Sandton, en Afrique du Sud, la Communauté de développement d’Afrique australe (SADC) s’est finalement prononcée le 12 juin 2011 pour le retour sur la Grande Île du président malgache déchu, plus de deux ans après son départ précipité et la prise du pouvoir à Madagascar par Andry Rajoelina le 17 mars 2009 avec le soutien de l'armée.
Dans son communiqué final, la SADC a «exhorté la Haute Autorité de la Transition (HAT) à autoriser les personnes malgaches en exil pour des raisons politiques à retourner dans le pays sans condition». Une mesure qui bénéficie aussi à l’ancien président Didier Ratsiraka, résidant en France. Jusqu’à présent, aucun texte de résolution de la crise malgache proposé ne considérait le retour de Ravalomanana comme un préalable à «un retour à la normalité constitutionnelle», selon l’expression de la SADC.
Un revers pour Rajoelina
En dépit des formules diplomatiques d’usage, le communiqué de la SADC porte un rude coup aux autorités malgaches en place, qui espéraient de ce sommet l’adoption par la communauté internationale d’une feuille de route de sortie de crise conçue par l’émissaire de la SADC Leornardo Simao.
Mais la Communauté a penché du côté de ceux qui dénonçaient le déséquilibre du document en question, jugé trop avantageux pour Andry Rajoelina, alias «TGV». Ce dernier se voyait confirmer aux commandes de la Transition malgache tout ayant les mains libres pour se présenter à la prochaine élection présidentielle —alors que Ravalomanana était mis hors-jeu.
Andry Rajoelina a toujours été farouchement opposé à un retour de son prédécesseur à Madagascar. Tout a été fait pour empêcher une telle perspective. En août 2010, Marc Ravalomanana avait été condamné par contumace aux travaux forcés à perpétuité dans l’affaire de la fusillade du 7 février 2009 devant le palais présidentiel, qui avait coûté la vie à des dizaines de personnes. Une condamnation qui semblait verrouiller les portes du pays à un Ravalomanana exilé en Afrique du Sud. Mais devant les tentatives de retour obstinées de ce dernier, les autorités malgaches avaient publié en février 2011 une notice d'instruction aux compagnies aériennes interdisant formellement de l’embarquer à destination de la Grande Île.
Une feuille de route à amender
Ravalomanana de retour, qu’adviendrait-il après? La SADC laisse entendre que la feuille de route est la voie à suivre, y compris par l’opposition des trois anciens présidents malgaches qui refusaient catégoriquement de le faire en l’état. Ces derniers peuvent se satisfaire du fait que, de l’avis de la SADC, la feuille de route doit d’abord mettre en œuvre des «amendements nécessaires». C’est une fois de plus un désaveu de la part de TGV qui martelait avant le sommet de la SADC que la feuille de route n’était plus à négocier —seulement à signer.Lire la suite sur slateafrique
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