« Retournez à votre véhicule », ordonne un policier. C’est désormais la phrase type quand une voiture tente de contourner le barrage ou de se garer à proximité des accès à Qunu. Depuis l’annonce de la mort de Nelson Mandela, policiers et militaires font le pied de grue pour empêcher quiconque de s’approcher de la maison du héros de la lutte antiapartheid ou du cimetière où il doit être enterré et, en particulier, les journalistes.
« Les caméras ne sont pas autorisées ici. Pas de journalistes ici. Vous devez aller là-bas, vers cette tente. C’est pour des raisons de sécurité. Tous les journalistes ne sont pas autorisés à aller plus loin », explique une policière à l’entrée du village. La presse n’aura donc pas accès à la cérémonie de dimanche. Les médias sont parqués à côté du musée Nelson-Mandela, sur la colline en face du cimetière où sera enterré l’ancien président. Le chapiteau qui va accueillir environ 5 000 personnes a déjà été monté, des camions continuent d’y arriver. Les journalistes du monde entier qui commencent à affluer à Qunu et dans les environs devraient donc être réunis sous deux tentes à plus d’un kilomètre du lieu de la cérémonie. Sauf la SABC, la télévision nationale.
Ce vendredi, les deux tentes sont en place, mais c’est à peu près tout. Pas de parking, ni pour la presse, ni pour les invités. Et la pluie qui est tombée abondamment ces derniers jours n’aide pas à l’avancée des travaux : « Ici, c’est boueux. Et il y a même des voitures qui se sont déjà enlisées. On essaie de tout faire pour que tout se déroule pour le mieux. Il y aura beaucoup de voitures, explique Godwin, l’un des ouvriers qui travaillent d’arrache-pied afin que tout soit prêt dimanche. Je ne sais pas combien de personnes sont attendues, mais je crois que cet espace ne sera pas assez grand. Tout le monde ne pourra pas se garer dans ce parking. Parce que Madiba était un grand homme. On est vraiment sous pression. La mort de Nelson Mandela, on ne s’y attendait pas. C’est arrivé d’un coup. C’est une course contre la montre ».
Au cœur du clan Mandela
Qunu, c’est un endroit très particulier où l’on vit avec les Mandela. C’est ce que nous confie Benjamin. Il travaille à Johannesburg, mais il est originaire du village où il a une maison, de la famille ; il y passe traditionnellement le mois de décembre. Il se trouvait d’ailleurs à Qunu au moment de l’annonce de la mort de Nelson Mandela : « Madiba est originaire d’ici, nous sommes ses proches voisins. Il avait toujours l’habitude de se promener librement ici, de son vivant. Il allait à pied de la colline là-haut jusqu’au village, saluant tout le monde sur son passage. La maison de Nelson Mandela, c’est celle que vous voyez là-bas, près de la grande tente blanche. La famille en cette période si particulière doit être réunie, mais vous savez, la plupart des gens d’ici sont des parents de Nelson Mandela ».
En effet, Qunu est un petit village qui compte moins de 500 habitants. Ces dernières années, un certain nombre d’infrastructures ont été réalisées, probablement en prévision de cet événement si particulier : des routes de contournement, des ponts. Les habitants parlent aussi de l’arrivée à l’électricité.
La mort de Nelson Mandela, c’est donc un événement à plus d’un titre. Des milliers de personnes, journalistes, visiteurs, affluent et continuent d’affluer. Et ce n’est pas sans conséquence économique. Les prix explosent. Ceux des chambres d’hôtel ou d’hôte sont multipliés par deux ou par quatre. Dans les villes environnantes, des particuliers louent leurs maisons. Et à l’entrée du village, des jeunes vendent des T-shirts dans leurs voitures. Des T-shirts à l’effigie de Nelson Mandela disponibles à prix d’or.
Source : Rfi.fr
-
Côte d'Ivoire: Tidjane Thiam auprès de ses partisans pour célébrer sa première année à la tête du PDCI
-
Tchad : le Président Mahamat Idriss Déby promu maréchal
-
Mali: 26 personnes tuées dans des attaques jihadistes près de Bandiagara
-
Le Burkina Faso adopte une loi d’amnistie pour les auteurs du putsch de 2015
-
Guerre au Soudan: plus de 780 civils tués par des paramilitaires à El-Fasher, selon l'ONU