Quatre ans après le début de la crise financière, l'économie mondiale demeure fragile et la croissance des pays riches faible. La Banque mondiale estime que la croissance du PIB mondial est de 2,3% pour 2012. En juin dernier, on espérait pourtant qu'elle serait de 2,5%. Elle devrait stagner un an puis atteindre 3,1% en 2014 et 3,4% en 2015.
Principale cause de ce ralentissement, la crise de la zone euro, qui ne devrait d'ailleurs retrouver une croissance positive qu'en 2014. Les pays en développement en revanche, restent encore les principaux moteurs de la croissance mondiale. Leur PIB a augmenté de 5,1% en 2012 et poursuivra son ascension jusqu'à 5,8% en 2014. En 2012, ces pays ont au final contribué pour plus de la moitié à la croissance mondiale.
« La croissance anémique des pays à revenu élevé freine la croissance des pays en développement, mais la conjugaison d'une forte demande intérieure et d'un renforcement des relations économiques Sud-Sud, a soutenu la capacité de résistance de ces pays », explique Hans Timmer, directeur du groupe de perspectives de développement à la Banque mondiale. A ce titre, 35% des exportations de l'Afrique subsaharienne ont été destinés au marché chinois l'année dernière.
L'Afrique subsaharienne tire son épingle du jeu
L'Afrique subsaharienne est la seule région du monde où la croissance sera plus forte au cours des trois prochaines années qu'en 2011-2012. Elle est portée par des pays riches en ressources naturelles comme le Ghana, le Mozambique, le Nigeria et le Congo. Et d'autres économies pourtant moins gâtées par la nature, comme l'Ethiopie ou le Rwanda, affichent aussi des croissances tournant autour des 7 à 8%.
L'Afrique subsaharienne peut s'appuyer sur une forte demande intérieure. L'augmentation de la consommation privée, soutenue par de meilleurs revenus et par des dépenses d'infrastructures visant à améliorer la productivité, soutiennent la croissance. Le renchérissement des matières premières et l'amélioration de la stabilité politique ont également attiré les capitaux étrangers. L'Afrique subsaharienne reste la seule région au monde où les investissements directs étrangers ont augmenté en 2012. Une hausse de 6%, quand ils ont chuté de 5% partout ailleurs.
Une économie mondiale toujours fragile
Si les pays en développement semblent sortis de la crise, plusieurs risques de détérioration subsistent. D'abord, il faut que la zone euro confirme ses progrès. D'autre part, les problèmes de la dette et du budget aux Etats-Unis, la possibilité d'un ralentissement brutal de l'investissement en Chine, ainsi qu'une éventuelle perturbation des approvisionnements mondiaux en pétrole laissent planer un doute sur l'évolution de l'économie mondiale.
Si les pays en développement veulent continuer de surfer au sommet de la vague de croissance, ils doivent impérativement s'orienter vers des politiques d'investissement à long terme. « Pour résister face aux risques de dégradation de la situation, les pays en développement doivent reconstituer graduellement les ressources budgétaires et monétaires nécessaires pour amortir les chocs et améliorer leurs filets de protection sociale et la sécurité alimentaire », conclut Andrew Burns, principal auteur du rapport.
Source : Rfi.fr
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