Au cours de la passation de services, le DG de l'ARTP me remit en présence de l'Inspecteur général d'État supervisant la séance une petite brochure de quelques pages qu'il présente de manière emphatique "je vous laisse un patrimoine considérable; outre l'immeuble de la Rue Amadou Assane Ndiaye, vous allez bientôt réceptionner de nouvelle acquisitions qui vont considérablement améliorer les conditions de travail des agents". Au chapitre précédent nous avons vu que l'immeuble de la Rue Amadou Assane Ndoye n'a pu être pris en possession par l'ARTP occupé qu'il a par MTL (Magal Holding Limited, ndlr) qui disposait d'un bail sans toutefois s'acquitter des charges locatives. J'entrepris de faire résilier le bail: cependant eu égard à la procédure fastidieuse prévue par la législation sénégalaise, j'ai quitté l'ARTP sans que MTL ait restitué les locaux. L'histoire autour de ces deux immeubles est encore plus révoltante. On retrouve deux des principaux protagonistes quand il s'agit de l'ARTP le président Wade et l'ancien DG Ndongo Diao, mais aussi d'autres figures de la galaxie wadienne l'homme d'affaires Papa Cheikh Amar et un architecte qui avait ses entrées au Palais.
La visite que j'effectuerai sur le site des immeubles dans le quartier de Ouakam, dans un domaine qui, il n'y a guère longtemps, faisait partie du périmètre de l'aéroport, fut renversante. En lieu et place des deux immeubles annoncés, des terrains vagues et un semblant de début de fondation de l'un des deux bâtiments, sans aucune activité visible aux alentours ! Bienvenu dans les bureaux censés « améliorer considérablement le travail des agents ! Sur le coup j'ai imaginé n'avoir pas bien compris les paroles de mon prédécesseur au moment de la passation de service et j'ai interrogé à ce sujet certains des directeurs et responsables qui m'accompagnaient. Aucun d'entre eux ne paraissait être plus informé que moi. C'est sur ces terrains vagues, face à un chantier à l'arrêt sur lequel personne parmi la délégation qui m'accompagnait ne pouvait (ou ne voulait) me fournir des explications, que j'ai éprouvé une colère froide et résolue. Car, autant pour le contrat ARTP/MTL il a fallu un peu de temps pour se faire une idée de la machination monstrueuse, autant ce terrain nu, à l'exception de fondations abandonnées, constituait un témoignage outrageant de la politique de la table rase que pratiqua allègrement Wade. Je n'aurais de répit qu'en démontant l'écheveau de cette arnaque.
A la genèse de cet autre scandale en effet, le mauvais génie par qui la Nation sénégalaise, dans un instant de faiblesse, s'est laissé séduire pour paraphraser Marx. Le modus operandi nous est, à ce point du récit, familier. A nouveau le point de départ consiste en un décret, car Wade avait découvert ce qu'il pouvait faire avec un décret et il trouvait que c'était décidément facile et bénéfique pour lui et ses ouailles, quoiqu'il il en coûte à la multitude pauvre et affamée qui formait l'essentiel du peuple. Le Président Wade avait en personne négocié le prix à payer par la Sonatel pour l'extension de sa licence à l'exploitation des services de la 3G.
La somme finalement convenue s'élevait à 3.5 milliards. La Sonatel, qui avait lancé la 3G en phase de test à l'occasion du sommet de l'Organisation de la conférence islamique, défendait le principe de la neutralité technologique pour poursuivre le déploiement national sans bourse déliée. Wade qui ne l'entendait pas de cette oreille fera des pressions fortes sur la direction générale de la Sonatel. Le compromis trouvé, Wade en personne prescrit l'entité à l'ordre de laquelle le chèque devait être libellé. Quelle impérieuse urgence tenaillait Wade pour conduire de son chef des négociations à ce niveau et avec ténacité ? Les priorités font légion au Sénégal partout où se pose le regard, partout où se pose le pied des urgences insoutenables demandent des solutions. L'imagination féconde de Wade avait trouvé un besoin impérieux doter l'ARTP (décidément) d'un siège. N'étant pas Président à faire les choses à moitié, Wade nomme l'expert immobilier pour déterminer le coût de l'immeuble, le promoteur pour le construire et les délais de livraison.
Il ficela le contrat entre tout ce beau monde dans les termes d'un décret N°2011648 du 23 mai 2011. Ce décret, qui est une aberration juridique, comporte trois articles. Il ne m'a pas été possible, en l'état actuel de mes recherches, d'en retrouver la trace dans le site du Journal officiel.
Ce décret introuvable mériterait d'être porté à l'attention de tous les cadres de l'administration et de tous les enseignants des facultés de Droit comme le parfait exemple du détournement des règlements à des fins d'enrichissement d'un clan.
La visite que j'effectuerai sur le site des immeubles dans le quartier de Ouakam, dans un domaine qui, il n'y a guère longtemps, faisait partie du périmètre de l'aéroport, fut renversante. En lieu et place des deux immeubles annoncés, des terrains vagues et un semblant de début de fondation de l'un des deux bâtiments, sans aucune activité visible aux alentours ! Bienvenu dans les bureaux censés « améliorer considérablement le travail des agents ! Sur le coup j'ai imaginé n'avoir pas bien compris les paroles de mon prédécesseur au moment de la passation de service et j'ai interrogé à ce sujet certains des directeurs et responsables qui m'accompagnaient. Aucun d'entre eux ne paraissait être plus informé que moi. C'est sur ces terrains vagues, face à un chantier à l'arrêt sur lequel personne parmi la délégation qui m'accompagnait ne pouvait (ou ne voulait) me fournir des explications, que j'ai éprouvé une colère froide et résolue. Car, autant pour le contrat ARTP/MTL il a fallu un peu de temps pour se faire une idée de la machination monstrueuse, autant ce terrain nu, à l'exception de fondations abandonnées, constituait un témoignage outrageant de la politique de la table rase que pratiqua allègrement Wade. Je n'aurais de répit qu'en démontant l'écheveau de cette arnaque.
A la genèse de cet autre scandale en effet, le mauvais génie par qui la Nation sénégalaise, dans un instant de faiblesse, s'est laissé séduire pour paraphraser Marx. Le modus operandi nous est, à ce point du récit, familier. A nouveau le point de départ consiste en un décret, car Wade avait découvert ce qu'il pouvait faire avec un décret et il trouvait que c'était décidément facile et bénéfique pour lui et ses ouailles, quoiqu'il il en coûte à la multitude pauvre et affamée qui formait l'essentiel du peuple. Le Président Wade avait en personne négocié le prix à payer par la Sonatel pour l'extension de sa licence à l'exploitation des services de la 3G.
La somme finalement convenue s'élevait à 3.5 milliards. La Sonatel, qui avait lancé la 3G en phase de test à l'occasion du sommet de l'Organisation de la conférence islamique, défendait le principe de la neutralité technologique pour poursuivre le déploiement national sans bourse déliée. Wade qui ne l'entendait pas de cette oreille fera des pressions fortes sur la direction générale de la Sonatel. Le compromis trouvé, Wade en personne prescrit l'entité à l'ordre de laquelle le chèque devait être libellé. Quelle impérieuse urgence tenaillait Wade pour conduire de son chef des négociations à ce niveau et avec ténacité ? Les priorités font légion au Sénégal partout où se pose le regard, partout où se pose le pied des urgences insoutenables demandent des solutions. L'imagination féconde de Wade avait trouvé un besoin impérieux doter l'ARTP (décidément) d'un siège. N'étant pas Président à faire les choses à moitié, Wade nomme l'expert immobilier pour déterminer le coût de l'immeuble, le promoteur pour le construire et les délais de livraison.
Il ficela le contrat entre tout ce beau monde dans les termes d'un décret N°2011648 du 23 mai 2011. Ce décret, qui est une aberration juridique, comporte trois articles. Il ne m'a pas été possible, en l'état actuel de mes recherches, d'en retrouver la trace dans le site du Journal officiel.
Ce décret introuvable mériterait d'être porté à l'attention de tous les cadres de l'administration et de tous les enseignants des facultés de Droit comme le parfait exemple du détournement des règlements à des fins d'enrichissement d'un clan.
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