Pendant plus de 9 heures d’interrogatoire, Moussa Dadis Camara a dit « sa part de vérité » sur les trois chefs d’inculpation retenus contre lui, selon son avocat Me Jean-Baptiste Jocamey Haba : « Complicité d’assassinat, meurtre, pillage, énumère-t-il. Tout ce que vous pouvez imaginer par rapport à ce qui s’est passé au stade le 28 septembre 2009. Il est également poursuivi pour non-assistance à personne en danger. Il est enfin poursuivi pour la responsabilité de commandement en tant que chef militaire ou supérieur hiérarchique conformément à l’article 22 du statut de Rome. C’est sur la base donc de ces trois chefs d’inculpation qu’il a été entendu aujourd’hui. »
Depuis l’interrogatoire de première comparution, Moussa Daddis Camara a toujours rejeté tous les faits qu’on lui reproche dans le massacre du stade du 28 septembre. Ce jour-là de 2009, jour de fête nationale, des partis d'opposition appellent à un rassemblement pacifique dans un stade de Conakry. Mais des militaires et des forces de sécurité répriment brutalement cette manifestation. Le bilan est lourd : il y a au moins 156 personnes tuées et 109 victimes de viols.
Selon son avocat, seule sa responsabilité morale peut être engagée, car il était le président de la République et commandant en chef des forces armées à l’époque des faits. Quant au procureur de Conakry, il s’est seulement contenté de dire que « la procédure s’était bien déroulée ».
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