Avec vingt cas recensés, pour huit morts, le Nigeria est loin d'avoir été le pays le plus touché par Ebola. Cependant, l'annonce de l'Organisation mondiale de la santé vient reconnaître que le dispositif mis en place par le pays dans sa lutte contre la fièvre hémorragique a porté ses fruits. Une réussite rendue possible par le fait que le Nigeria possédait déjà un système de santé suffisamment robuste avant que l'épidémie ne se déclare.
Tout d'abord, une campagne de communication très efficace a été mise en place à destination de la population, pour lui expliquer les gestes à suivre en cas de doute, mais également vers les professionnels de santé. Ensuite, un principe de précaution constant a prévalu. Tous les malades et les cas suspects ont été mis dans des centres de quarantaine pour une durée supérieure à vingt-et-un jours. Toutes les personnes en contact avec eux antérieurement ont fait l'objet d'une surveillance étroite, jusqu'à ce qu'il soit certain qu'elles n'avaient pas développé le virus.
« La réussite du Nigeria aura un impact sur le monde entier »
Tout ceci n'a été possible que grâce à une grande coordination des moyens de l'Etat et ceux des partenaires internationaux. Un grand centre opérationnel a ainsi été mis en place à Lagos. Les autorités fédérales ont pu y travailler à côté des personnels de l'OMS, de l'ONG Médecin sans frontières (MSF) et de nombreuses autres organisations. « La réussite du Nigeria va avoir un impact sur le monde entier. La façon dont on a traité Ebola a été un succès, parce qu'on avait déjà des structures fortes en place », a déclaré, à RFI le docteur Kayode Obembe, président de l'association nigériane de médecine.
« Par exemple, ajoute-t-il, quand le premier cas a été suspecté, il a tout de suite été évident que nous devions créer des centres d'isolation et mettre les patients en quarantaine pour plus de vingt-et-un jours. Et après ça, diagnostiquer pour être sûr qu'il n'y a pas d'Ebola. Il a fallu également mettre en place des unités de surveillance partout où la maladie aurait pu être transmise. A Lagos par exemple, mais aussi dans les autres régions du pays, on a mis en place des groupes pour surveiller les mouvements de ceux qui ont été en contact avec des malades d'Ebola jusqu'à ce qu'il soit clair que ces personnes n'étaient pas infectées ou bien qu'elles étaient négatives », a précisé le docteur Kayode Obembe.
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