Samedi 25 juillet, les islamistes ont commencé à harceler l’armée, attaquant plusieurs villages, Medi, Blarigi et même l’île de Fitiné, qui a été vidée de sa population.
Mais à chaque tentative, ils ont été repoussés par l’armée tchadienne. En se repliant, ils ont laissé ici des morts, là des villages incendiés. Lundi, c’est au sud de Baga Sola, à une vingtaine de kilomètres, qu’une colonne des éléments de l’organisation Etat islamique en Afrique de l’Ouest, ex-Boko Haram, a été interceptée.
Les échanges de tirs ont duré jusqu’à tard dans la soirée de lundi. Aucun bilan n’était disponible. Au cours de leur offensive, les islamistes se sont repliés en emportant une trentaine de personnes dont le sort était encore inconnu lundi soir.
■ Inquiétudes autour d'un projet de loi antiterroriste
Les associations de défense des droits de l’homme et les syndicats sont inquiets. Dans le cadre de la lutte contre le terrorisme, le gouvernement tchadien a introduit une loi qu’ils jugent liberticide et demandent qu’elle ne soit pas adoptée en l’état.
Ce sont la Ligue tchadienne des droits de l’homme, l’Union des syndicats du Tchad et la section N’Djaménoise du syndicat des enseignants du Tchad qui se disent préoccupés à la lecture du projet de loi qui doit être discuté cette semaine à l’Assemblée nationale.
Adoum Mahamat Boukar, président de la Ligue tchadienne des droits de l’homme, craint le pire : « cette loi pose énormément de problèmes. Quand on parle de tout ce qui empêche le fonctionnement régulier du service public, ça veut dire qu’on porte atteinte au droit de grève, au droit de manifester ou bien à la lutte citoyenne d’une manière générale. Nous sommes très préoccupés par cette loi liberticide déposée sur la table de l’Assemblée nationale. C’est une loi anticonstitutionnelle. Donc c’est pourquoi nous demandons que ce projet de loi ne soit pas adopté en l’état. »
La semaine dernière, c’est l’opposition qui a protesté, expliquant que, telle quelle, le projet de loi portant lutte contre le terrorisme ne permettra même plus aux retraités de faire grève quand leurs pensions ne sont pas versées. « C’est un recul important des libertés publiques qu’il faut absolument éviter », a déclaré l’opposition.
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