« Le président, c'est moi », a affirmé vendredi soir l'opposant gabonais Jean Ping, réclamant un recomptage des voix bureau de vote par bureau de vote, lors de sa première déclaration depuis la proclamation de la victoire du président sortant Ali Bongo.
« Le monde entier connaît qui est le président de la République : c'est moi, Jean Ping », a-t-il déclaré lors d'une conférence de presse à son domicile de Libreville. « En tant que président élu, je suis naturellement très préoccupé par la situation de notre pays qui évolue vers un chaos généralisé. Aussi j'en appelle à la responsabilité des uns et des autres, afin que le pays retrouve le chemin de l'apaisement », a-t-il dit, avant d'ajouter: « Je sais que l'apaisement ne peut survenir que si la vérité des urnes [...] est rétablie et respectée sur la base du comptage des voix, bureau de vote par bureau de vote tel que nous le souhaitons. »
Recomptage
Il a rappelé qu'il s'agissait d'une exigence formulée par « le Conseil de sécurité de l'ONU, l'Union européenne, l'Union africaine, la France et les Etats-Unis ». Le pouvoir gabonais refuse catégoriquement ce recomptage, invoquant la loi électorale du pays, qui ne prévoit pas cette procédure. Assis en bout de table, dans une allocution très solennelle, Jean Ping s'exprimait face à des partisans et des leaders de l'opposition relâchés peu de temps avant.
Une vingtaine d'entre eux étaient retenus par les forces de l'ordre au quartier général de Jean Ping depuis jeudi matin. Le QG avait alors été pris d'assaut. A l'intérieur de l'immeuble, l'AFP a pu constater des impacts de balles et des traces de sang. Après plus de 36 heures et une intervention de la France, les autorités gabonaises ont finalement autorisé ces leaders de l'opposition - dont un ancien vice-président et deux anciens ministres - à repartir vendredi soir. Ils se sont immédiatement rendus au domicile de Jean Ping. Ce dernier a remercié « solennellement nos amis de toujours à l'extérieur comme à l'intérieur du Gabon pour leur appui au renforcement de la démocratie dans notre pays ».
Source: Rfi.fr
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