En plus du cessez-le-feu, dont ne sait même pas s’il s’agit d’un cessez-le-feu permanent, on sait que les parties se sont mises d’accord sur un échange rapide de prisonniers, qui pourrait se faire dans les 7 jours, et sur l’acheminement de convois humanitaires. La Russie annonce déjà l’arrivée d’un premier convoi dès ce week-end.
Mais bien des points restent obscurs. Les belligérants vont-ils restés sur leurs positions actuelles, ou se retirer ? Les séparatistes demandent le retrait des forces ukrainiennes, tandis que les Ukrainiens demandent le départ des Russes et des mercenaires.
Qui va superviser la mise en oeuvre de l’accord ? L’OSCE, qui était présente aux négociations ? l’ONU, comme cela a été évoqué par le secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-moon ? Les Etats-Unis et l’Union européenne, comme le demande Kiev ? Il est fort peu probable que Moscou accepte cette hypothèse.
On ne sait pas non plus quelle forme va prendre le contrôle de la frontière russo-ukrainienne, auquel Kiev est particulièrement attaché. Enfin, les discussions politiques n’ont pas encore commencé. Et dès hier, l’un des chef séparatiste a maintenu sa revendication d ’indépendance.
Pierre Lorrain, journaliste et spécialiste de la Russie, juge que l’armée ukrainienne n’est plus vraiment en état de combattre. « Elle se trouve dans une état de délabrement avancé, sans moral. Elle a perdu beaucoup d’hommes, soit parce qu’ils ont déserté, soit parce qu’ils ont été faits prisonniers, soit parce qu’ils sont passés en Russie où ils ont été désarmés. » De quoi contraindre Kiev a accepter ce qu’il refusait depuis cinq mois, c’est-à-dire des négociations. Mais du côté des séparatistes, la situation n’est pas plus enviable, juge Pierre Lorrain. « Comme leur but n’est pas de conquérir du terrain, mais de sauver leur pré carré - Donetsk et Lougansk - il n’y a pas d’intérêt à aller plus loin. »
■ Europe de l'Est: l'Otan veut pouvoir agir vite
A Newport, au Pays de Galles, s’est achevé ce vendredi soir le sommet de l’Otan. L’Alliance atlantique voit en ce cessez-le-feu le début d’un processus politique constructif et annonce la création d’une force qui pourra être déployée très rapidement en cas de crise aigüe dans l’est de l’Europe.
Avec notre bureau de Bruxelles,
C’est une technique éprouvée, mise au point au cours de la guerre froide. Des unités sont désignées au sein des forces armées des différents pays de l’Otan, pour se rassembler rapidement sur des positions tactiques établies d’avance.
Cinq unités autonomes de réaction rapide seront ainsi formées. En cas d’alerte, elles devront être capables de rejoindre leurs bases avancées dans les Etats baltes et en Europe centrale, dans un délai maximum de 48 heures.
Sur place, elles trouveront leurs locaux aménagés, qui leur sont propres, avec leur stock de matériel, d’équipement, de vêtements et de vivres. En l’occurrence, il s’agit aujourd’hui d’une structure nouvelle qui vient se rajouter aux dispositifs préexistants de l’Otan.
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