En avril dernier, son enlèvement à la veille des commémorations du 20e anniversaire du génocide avait mis le Rwanda en émoi. Kizito Mihigo, organiste, compositeur de musique liturgique, rescapé du génocide était arrêté pour avoir fomenté une attaque à la grenade et avoir imaginé un complot contre le pouvoir rwandais.
L'enchaînement des événements inquiète très rapidement ses proches : ces derniers signalent sa disparition plus d'une semaine avant l'annonce officielle de son arrestation. Suivent plusieurs « interviews confessions » encadrées par la police, devant la presse et à la radio au cours desquelles il reconnaît avoir été en contact avec la direction du RNC, le parti d'opposition en exil et avec les rebelles FDLR. Dès la première audience, il plaide coupable de tous les chefs d’accusation.
Une liste de personnes à tuer
Le parquet lui reproche notamment d'avoir établi une liste de personnes à tuer, dont le président Paul Kagame. Kizito Mihigo a perdu son père dans le génocide de 1994. Depuis, il chante la paix et la réconciliation entre les Rwandais. Hier, après le réquisitoire du procureur, le chanteur qui a récemment révoqué ses avocats a demandé la clémence du tribunal.
Ses co-accusés, eux, plaident toujours non coupables et accusent la police de leur avoir extorqué des aveux sous la torture.
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