A l’entrée, deux policiers en faction dans la guérite dont les vitres ont été arrachées, contrôlent les accès pour une visite des lieux. “Ce sont les consignes, vous devez avoir une autorisation des responsables“, lâche l’un d’entre eux.
L’imposant bâtiment de l’hémicycle, noirci par les flammes, présente un aspect des plus sinistres. Les vitres des fenêtres ont volé en éclats lors des manifestations du 30 octobre et les débris de verres jonchent le sol.
“Les dégâts n’ont pas encore été évalués“, selon un responsable de l’institution, qui a laissé entendre que la reconstruction des bâtiments n’est pas encore une priorité.
Le Balai citoyen, un mouvement de jeunes, qui avait pris une part active dans la mobilisation du 30 octobre, ainsi que plusieurs associations de la société civile avaient émis le souhait d’ériger un musée à la mémoire de l’insurrection populaire, sur les ruines de l’Assemblée nationale.
A l’intérieur de l’édifice, un silence de cimetière pèse sur les lieux. Les murs et piliers s’effritent de jour en jour. Le toit et le bâtiment semblent prêts à s’écrouler à la moindre secousse. “Ce n’est pas prudent“, marmonne la policière qui sert de guide. “Moi, j’ai peur d’entrer“, confie-t-elle.
En arrière-plan, les bureaux administratifs ont été également la cible des manifestants et pilleurs qui ont tout saccagé. Disséminés dans la cour, plus d’une cinquantaine de véhicules calcinés témoignent de la violence des manifestations.
L’hôtel Azalaï Indépendance, l’un des plus prestigieux de Ouaga, qui jouxte l’Assemblée nationale a été aussi visité par les pillards qui ont incendié les locaux.
L’hôtel avait accueilli le 29 octobre, la veille de l’insurrection, les députés du Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP), le parti de Blaise Compaoré, qui s’y étaient abrités après avoir reçu des menaces de mort des populations opposées au projet de loi sur la révision de la Constitution.
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