Real Madrid, toujours aussi intraitable, a remporté son premier Mondial des clubs en dominant en toute logique 2 à 0 une équipe argentine de San Lorenzo trop vite asphyxiée par le niveau de jeu du champion d'Europe, samedi soir à Marrakech, au Maroc.
Lauréate de la Copa Libertadores, l'équipe de coeur du pape François rêvait sans doute d'une divine surprise. Mais le Real, qui termine l'année sur un 22e succès d'affilée et quatre titres (après la Coupe du roi, la Ligue des champions et la Supercoupe d'Europe), était trop fort et l'écart trop grand.
A l'image du Bayern Munich l'an dernier, le club madrilène le voulait trop, aussi, ce nouveau trophée, afin de clôturer une année "inoubliable".
"Cette équipe mérite le titre", avait estimé vendredi son entraîneur, Carlo Ancelotti, déjà lauréat du tournoi en 2007 avec le Milan AC.
"Extrêmement heureux" après le succès final de ses troupes, l'Italien s'est montré encore plus direct. "Je pense que le Real Madrid est vraiment la meilleure équipe du monde", a-t-il clamé.
Dans un stade magnifique de ferveur, San Lorenzo a pourtant tenté de plier sans rompre face aux assauts de Benzema, Ronaldo ou Bale, s'efforçant d'exploiter chaque opportunité de contre.
Mais, à la mi-temps, une statistique trahissait la vanité de cette tactique par défaut: l'absence du moindre tir des Argentins.
Dans le même temps, le Real avait lui essayé à sept reprises, notamment par Cristiano Ronaldo sur coup franc (7e), puis Karim Benzema, des 20 m, d'un tir stoppé en deux temps par Torrico (20e).
Mais, comme en demie face à Cruz Azul (4-0), c'est de Sergio Ramos qu'a jailli la lumière. Sur corner, le défenseur espagnol, un temps incertain, est parvenu à devancer le "vieux" Mario Yepes (bientôt 39 ans) pour catapulter le ballon de la tête dans le but (37e). Sorti en fin de match, il a même été élu meilleur joueur du tournoi.
- Cristiano Ronaldo muet -
San Lorenzo, qui avait eu toutes les peines du monde à se défaire des semi-professionnels d'Auckland en demi-finale (2-1 a.p.), a fini par craquer à la reprise, son gardien en particulier, la frappe pourtant molle de Bale lui passant sous le torse (2-0, 51e).
Dans la dernière demi-heure, l'équipe argentine a, enfin, eu le loisir d'approcher le but d'Iker Casillas, réchauffant à trois reprises les gants du gardien espagnol.
"On s'était bien préparé, mais ce fut tout de même dur", a convenu après le match l'entraîneur argentin Edgardo Bauza.
"Pour nous, c'était un privilège de finir notre saison contre le Real. On est très fier, même si on est triste", a-t-il toutefois relevé.
Seule véritable incongruité, au final, pour le Real Madrid et ses fans marocains: en lice pour le Ballon d'Or, Cristiano Ronaldo, malgré tous ses efforts et une ultime tentative de la tête (90e), n'est pas parvenu à inscrire le moindre but en deux matches. Un comble pour un joueur aux 25 réalisations en 15 rencontres de Liga!
Le club madrilène, détenteur d'une nouvelle couronne, va tout de même pouvoir passer la mini-trêve hivernale bien au chaud, en tête du championnat d'Espagne, malgré un match de moins que le FC Barcelone. Pas sûr que la perspective d'affronter Schalke 04 en 8e de finale de la Ligue des champions ne vienne non plus lui gâcher les fêtes.
"Nous sommes très heureux d'être dans l'histoire du club, maintenant il faudra enchaîner", a déjà prévenu Ancelotti.
Pendant ce temps, le Mondial des clubs prend un accent de plus en plus européen: après 11 éditions, le Vieux continent compte 7 titres, contre quatre pour l'Amérique du Sud.
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