L'armée pakistanaise pilonne à l'artillerie lourde depuis deux jours Mir Ali, ville du Waziristan du Nord, depuis un attentat suicide contre ses soldats mercredi dans cette zone revendiqué par Ansarul Mujahideen, un groupe affilié aux talibans pakistanais du TTP.
Des sources sécuritaires avaient fait état jeudi soir de 36 morts, 33 rebelles islamistes et 3 civils, lors de cette opération musclée. Les forces pakistanaises avaient entre autres ciblé deux petits hôtels où des islamistes armés présumés s'étaient réfugiés.
Des habitants de Mir Ali ont confié vendredi à l'AFP avoir retrouvé quatre autres corps inertes dans l'hôtel après que les autorités eurent levé pendant deux heures le couvre-feu imposé dans ce secteur, faisant ainsi passer le bilan provisoire à 40 morts.
Des responsables ont aussi accusé l'armée d'avoir tué principalement des civils et non des "terroristes" comme le prétendent les autorités à propos de ces affrontements dans une région ciblée régulièrement par les drones américains et interdite aux correspondants étrangers.
"La majorité de ceux qui ont été tués et blessés sont des civils innocents. La situation est terrible, la population se terre chez elle", a déclaré à l'AFP Nazir Khan Wazir, député de la région au parlement national qui a aussi fait état de combats dans les villages de Heso Khel, Haider Khel et Moski.
"J'en appelle à un cessez-le-feu, j'en appelle au gouvernement qui doit cesser les bombardements et j'en appelle à la population locale qui doit faire preuve de patience", a-t-il ajouté, soulignant que les habitants de Mir Ali devaient pouvoir enterrer leurs morts et transporter les blessés dans les cliniques.
Une source sécuritaire pakistanaise a indiqué vendredi à l'AFP que l'opération militaire se poursuivait à Mir Ali, alors que des habitants ont affirmé que les insurgés avaient déjà pris la fuite.
"Des dizaines de maisons ont été détruites. Tous ceux qui ont été tués dans ces maisons sont des civils", a déclaré à l'AFP Gul Abbas, un mollah établi dans cette région considérée comme un sanctuaire des talibans et d'autres groupes liés à Al-Qaïda.
Le gouvernement pakistanais avait ouvert la voie début septembre à des pourparlers de paix avec les talibans du TTP afin de mettre fin à plus de six années d'affrontements et d'attentats sanglants.
Mais cette amorce de dialogue a volé en éclats après la frappe de drone début novembre contre le chef des talibans pakistanais Hakimullah Mehsud, depuis remplacé par le mollah Fazlullah, hostile à toute forme de rapprochement avec Islamabad.
-
Le Sénat américain adopte un texte évitant la paralysie budgétaire
-
Allemagne: un véhicule percute le marché de Noël à Magdebourg, des morts et des dizaines de blessés
-
Pakistan: 16 soldats tués dans l'attaque d'une base militaire (responsables)
-
Croatie: un élève tué, plusieurs autres et une enseignante blessés dans une attaque à l'arme blanche dans une école primaire à Zagreb
-
Au moins huit morts dans le naufrage d'un bateau de migrants au large de la Grèce