Lorsque Michaëlle Jean est nommée à la tête de l’OIF en 2014, les chefs d’Etats viennent tout juste d’adopter une feuille de route très axée sur l’économie. C’est aussi le thème du premier discours de la nouvelle secrétaire générale. « Les peuples et les civilisations se sont rencontrés en commerçant ensemble. Ce magnifique projet est de faire cela au sein de la francophonie, de faire de cette langue si riche un levier extraordinaire pour avancer ensemble pour le développement de nos pays et de leurs économies ».
Cette feuille de route se concrétise par des initiatives de soutien économique notamment à destination des jeunes et des femmes. Michaëlle Jean insuffle un dynamisme qui « dépoussière » un peu l’institution selon Hamidou Anne, analyse politique au think tankAfrique des idées : « Il y a une orientation sur le numérique, une orientation sur l’entreprenariat ; il y a les incubateurs, il y a des formations et surtout une politique visant à aller rencontrer les jeunes notamment en Afrique pour les pousser sur la question de l’entreprenariat. Cela tranche avec la bonne vieille francophonie culturelle de l'ACCT [Agence de coopération culturelle et technique, NDLR] et la francophonie politique et démocratique forgée par Abdou Diouf. Effectivement, il y a une forme de rupture, assez réussie on peut dire ».
Mais le nouveau style imposé par la secrétaire générale ne plaît pas à tout le monde : ses détracteurs soulignent son manque d’expérience et affirment qu’elle n’a ni la stature, ni le poids politique de son prédécesseur.
Mais ce qui divise au sujet de Michaëlle Jean, c’est surtout sa présence sur de nouveaux tableaux : elle est ainsi la première secrétaire générale de l’OIF à prendre la parole devant le conseil de sécurité de l’ONU en novembre 2016. On l’entend sur des thèmes comme la sécurité, la radicalisation, les migrations ou encore l’écologie… au risque de faire oublier la fonction première de l’OIF, selon Christian Gambotti, directeur général de l’Institut Choiseul et directeur de la rédaction du magazine Afrikipresse : « L’OIF est sortie de son périmètre pour devenir une espèce de ' petite ONU ' qui intervient sur tous les sujets en se déplaçant constamment sur le terrain de la morale. Elle devrait se recentrer sur ses fonctions premières qui sont la coopération culturelle et technique ainsi que le développement économique. Aujourd’hui l’addition de tous ces mandats lui fait perdre de son efficacité et de sa crédibilité ».
Des critiques qui font bondir Flavien Enongoué, professeur de philosophie à l’université Omar Bongo de Libreville qui représente le Gabon au Conseil permanent de la Francophonie (CPF) : « Le fait d’ouvrir ces territoires n’est pas incompatible avec l’approfondissement des premiers chantiers. Un mot pour décrire Michaëlle Jean ? l’audace ! L’audace d’aborder des questions qui n’étaient pas considérées comme des priorités pour la francophonie mais qui sont les véritables enjeux du monde d’aujourd’hui. Ca bouscule un peu les habitudes mais il faut faire avec ».
Reste à voir si les Etats membres fourniront les moyens financiers pour permettre à l’OIF d’être efficace sur ces « nouveaux territoires ». En tout cas le sommet de Madagascar est une forme de test pour la secrétaire générale, un test qui se mesure au niveau de participation, à présence des chefs d’Etat et à la teneur des engagements qui y seront pris.
Cette feuille de route se concrétise par des initiatives de soutien économique notamment à destination des jeunes et des femmes. Michaëlle Jean insuffle un dynamisme qui « dépoussière » un peu l’institution selon Hamidou Anne, analyse politique au think tankAfrique des idées : « Il y a une orientation sur le numérique, une orientation sur l’entreprenariat ; il y a les incubateurs, il y a des formations et surtout une politique visant à aller rencontrer les jeunes notamment en Afrique pour les pousser sur la question de l’entreprenariat. Cela tranche avec la bonne vieille francophonie culturelle de l'ACCT [Agence de coopération culturelle et technique, NDLR] et la francophonie politique et démocratique forgée par Abdou Diouf. Effectivement, il y a une forme de rupture, assez réussie on peut dire ».
Mais le nouveau style imposé par la secrétaire générale ne plaît pas à tout le monde : ses détracteurs soulignent son manque d’expérience et affirment qu’elle n’a ni la stature, ni le poids politique de son prédécesseur.
Mais ce qui divise au sujet de Michaëlle Jean, c’est surtout sa présence sur de nouveaux tableaux : elle est ainsi la première secrétaire générale de l’OIF à prendre la parole devant le conseil de sécurité de l’ONU en novembre 2016. On l’entend sur des thèmes comme la sécurité, la radicalisation, les migrations ou encore l’écologie… au risque de faire oublier la fonction première de l’OIF, selon Christian Gambotti, directeur général de l’Institut Choiseul et directeur de la rédaction du magazine Afrikipresse : « L’OIF est sortie de son périmètre pour devenir une espèce de ' petite ONU ' qui intervient sur tous les sujets en se déplaçant constamment sur le terrain de la morale. Elle devrait se recentrer sur ses fonctions premières qui sont la coopération culturelle et technique ainsi que le développement économique. Aujourd’hui l’addition de tous ces mandats lui fait perdre de son efficacité et de sa crédibilité ».
Des critiques qui font bondir Flavien Enongoué, professeur de philosophie à l’université Omar Bongo de Libreville qui représente le Gabon au Conseil permanent de la Francophonie (CPF) : « Le fait d’ouvrir ces territoires n’est pas incompatible avec l’approfondissement des premiers chantiers. Un mot pour décrire Michaëlle Jean ? l’audace ! L’audace d’aborder des questions qui n’étaient pas considérées comme des priorités pour la francophonie mais qui sont les véritables enjeux du monde d’aujourd’hui. Ca bouscule un peu les habitudes mais il faut faire avec ».
Reste à voir si les Etats membres fourniront les moyens financiers pour permettre à l’OIF d’être efficace sur ces « nouveaux territoires ». En tout cas le sommet de Madagascar est une forme de test pour la secrétaire générale, un test qui se mesure au niveau de participation, à présence des chefs d’Etat et à la teneur des engagements qui y seront pris.
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