Ce ne sont pas des habitués des manifestations. Ils n'ont pas de slogan, mais de simples panneaux barrés du mot « sans-abri ». Et ils ont chacun de longues histoires à raconter.
« Moi j'étais commerçante, je vivais dans un appartement que je louais. Et puis j'ai tout perdu : le boulot s'est arrêté car les clients n'achetaient plus rien, je n'arrivais plus à payer ma caisse d'assurance sociale, ni mes impôts, j'étais complètement endettée. Mon propriétaire m'a virée parce que j'avais trois loyers de retard et maintenant, à l'âge de 60 ans, je me retrouve à vivre dans la rue. Cela fait un an que je suis à la rue. »
Comme beaucoup de Grecs, cette dame issue des classes moyennes a été aspirée par la pauvreté. Elle explique comment elle essaye de survivre. « Je me nourris des distributions alimentaires organisées par la mairie. Nous vivons à deux dans une voiture, avec mon frère. Mais pourquoi, moi, je dois aller tous les jours à la mairie pour pouvoir manger ? Pour quelle raison ? Et eux, ceux qui nous gouvernent, pourquoi ils n'iraient pas manger aux soupes populaires ? »
Cette dame en colère raconte ses problèmes de santé qu'elle n'a aucun moyen de soigner. Parmi les revendications des sans-abri, il y a la couverture médicale universelle, ce qui n'existe pas en Grèce, mais également un toit pour tous. Certaines estimations parlent de 20 000 sans-abri dans le pays. A Athènes, les foyers d'hébergement se comptent sur les doigts de la main.
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