C'est d'abord la présidente de la commission de l'Union africaine, Nkosazana Dlamini-Zuma, qui a pris la parole pour souligner le côté historique de cet événement : « L’Afrique et les Etats-Unis ont des liens forts et historiques, faits du sang et de la sueur des fils et filles d’Afrique qui ont traversé l’Atlantique pour servir les plantations et les villes qui ont fait des Etats-Unis le formidable pays qu’il est aujourd’hui. Mais aujourd’hui nous sommes très fiers que les Africains fassent partie de la prestigieuse histoire de l’humanité et des Etats-Unis d’Amérique grâce à leur riche contribution à l’histoire, à la littérature à la musique, aux sciences, à la politique, au business, aux arts et aux sports ».
Au-delà de la posture et des mots symboliques, concernant ses liens avec l'Afrique, Barack Obama devait livrer une vision différente, plus « équitable » des relations politiques et économiques avec le continent africain.Pour Barack Obama, l'Afrique est un continent prometteur, avec une classe moyenne en expansion, qui consomme des nouvelles technologies.
« Nous ne voulons pas de mécènes, dit Barack Obama, mais des partenaires qui nous aident à construire la croissance ». Le président américain rappelle que l'aide au développement, c'est soutenir des initiatives et des solutions locales et pas seulement de la nourriture.
Un nouveau rôle pour l’UA
Dans ce discours, Barack Obama aborde l'économie, mais aussi le fléau que représente la corruption, qui regrette-t-il, « pompe des milliards de dollars des économies. De l'argent qui pourrait être utilisé pour créer des emplois, construire des hôpitaux et des écoles ».
Le président américain encourage par ailleurs l'Union africaine à réaffirmer son leadership. « Quand je suis venu pour la première fois sur le continent en tant que président, j'ai dit que l'Afrique n'avait pas besoin d'homme fort, mais d'institutions fortes, rappelle Obama. L'Union africaine peut être l'une d'elles ».
Ensuite, Barack Obama a aussi bien sûr parlé de sécurité. Il a fait part de ses inquiétudes. Il a souhaité une implication plus grande de la communauté internationale pour régler les problèmes du continent, puisque le développement de l’Afrique permettra au monde entier finalement de vivre dans un environnement plus sécurisé, en évitant que les jeunes soient tentés par le terrorisme, par exemple. Le président américain est revenu sur la situation au Soudan du Sud. Il a rappelé que si la ligne fixée au 17 août ne permettait pas de trouver un accord entre les belligérants dans cette crise civile, il faudrait faire preuve d’intransigeance.
Le locataire de la Maison Blanche s'est aussi adressé directement aux représentants du continent. Barack Obama a appelé les dirigeants africains à respecter leurs Constitutions, à ne pas s'accrocher au pouvoir. Des attitudes irrationnelles qui fragilisent les progrès démocratiques de leurs pays, selon le président américain : « Je dois être honnête avec vous. Je ne comprends pas cette attitude. Je suis dans mon second mandat. Cela a été un extraordinaire privilège pour moi de servir en tant que président des Etats-Unis, mais notre Constitution dit que je ne peux concourir pour un troisième mandat. Lorsqu'un dirigeant essaie de changer les règles du jeu en cours de route pour rester au pouvoir cela risque de créer de l’instabilité et des conflits, comme on l’a vu au Burundi. Et c’est souvent le premier pas vers la paralysie. Parfois, on entend un chef d'Etat qui dit : je suis le seul à pouvoir empêcher cette nation d'éclater. Si c’est vrai, cela signifie qu’il a échoué à construire une véritable nation ».
Un discours applaudi
Les propos qu’on vient d’entendre sur la démocratie, sur le fait que certains s’accrochent au pouvoir, ont été vraiment extrêmement bien accueillis par tous les jeunes qui remplissaient la salle. En effet, beaucoup d’adolescents, des jeunes d’une vingtaine d’années avaient été invités pour l’occasion dans le hall Nelson Mandela de l’Union africaine. Et c’est vrai que quand le président a abordé ce sujet, il y a eu un tonnerre d’applaudissements. Barack Obama a pu voir qu’il pouvait compter sur la jeunesse et s’est d’ailleurs particulièrement adressé à eux. Il leur a dit plusieurs fois que c’était eux qui avaient le pouvoir de changer les choses sur le continent, que ce soit politique ou en termes économiques.
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