Le 2 août 2015, Bujumbura est sous le choc : l'un des plus proches conseillers du président vient d'être assassiné, victime d'une attaque à la roquette en plein centre de la capitale. Les forces de sécurité sont en état d'alerte. C'est dans ce contexte que des agents du renseignement arrêtent Esdras Ndikumana, qui prenait des photos, et le battent pendant deux heures.
Les coups ont été si violents qu'aujourd'hui encore, Esdras Ndikumana en garde quelques séquelles. Des bourdonnements dans les oreilles à cause d'un tympan perforé, une difficulté à rester debout à cause des nombreuses micro-fractures aux pieds ou des douleurs dans la main, cassée par les agents qui lui ont arraché son alliance.
Deux jours de soins à Bujumbura, dans trois hôpitaux différents, puis pour des raisons de sécurité, Esdras Ndikumana quitte la capitale burundaise pour Nairobi au Kenya où il a pu recommencer à travailler. « Lorsque j’ai été agressé, il y a eu des signes, notamment des gens des services de renseignement qui sont passés chez moi, qui ont commencé à s’intéresser à l’hôpital où j’étais, etc, à poser des questions sur ma famille. Du coup on a pris peur. A l’hôpital à Bujumbura, je suis resté deux jours. En fait, à cause de toutes ces conditions de sécurité (…) j’ai changé d’hôpital trois fois en deux jours. (…) On a décidé qu’il fallait m’évacuer pour aller à Nairobi », confie-t-il.
Enquête au point mort
Quelques mois plus tard, Esdras Ndikumana ainsi que RFI et l'Agence France presse, ses employeurs, ont porté plainte pour torture. L'enquête n'a pas avancé du tout : le premier magistrat chargé du dossier a été muté en province, le second a démissionné et pour l'instant, aucun nouveau juge n'a été désigné pour le remplacer.
Non seulement l'enquête n'a pas progressé, mais en plus, lorsqu'Esdras Ndikumana a souhaité faire renouveler son passeport au mois de mai, le gouvernement burundais a publié un communiqué le présentant comme un journaliste encourageant le crime et la violence. Ces menaces ont découragé toute tentative de retour au pays pour y faire refaire ses papiers.
« Il fallait renouveler nos passeports, on a tout essayé. Impossible. A ce moment-là, le ministre de la Sécurité publique a sorti un communiqué où il parlait de moi comme un ennemi de la République (…) c’était donc une fin de non-recevoir sur ce dossier-là. Il y a eu ça, il y a eu aussi des menaces à Nairobi. Donc il a fallu partir. Juste parce je suis journaliste, juste parce qu’on n'aime pas entendre ce qui se passe au Burundi. »
Depuis deux semaines, Esdras Ndikumana vit avec sa famille en France où il a demandé l'asile politique. « D’ici quelques jours, je n’aurai plus de papiers burundais, je n’aurai plus aucun papiers. On est en train de faire de moi un apatride, en fait. ».
Source: Rfi.fr
Les coups ont été si violents qu'aujourd'hui encore, Esdras Ndikumana en garde quelques séquelles. Des bourdonnements dans les oreilles à cause d'un tympan perforé, une difficulté à rester debout à cause des nombreuses micro-fractures aux pieds ou des douleurs dans la main, cassée par les agents qui lui ont arraché son alliance.
Deux jours de soins à Bujumbura, dans trois hôpitaux différents, puis pour des raisons de sécurité, Esdras Ndikumana quitte la capitale burundaise pour Nairobi au Kenya où il a pu recommencer à travailler. « Lorsque j’ai été agressé, il y a eu des signes, notamment des gens des services de renseignement qui sont passés chez moi, qui ont commencé à s’intéresser à l’hôpital où j’étais, etc, à poser des questions sur ma famille. Du coup on a pris peur. A l’hôpital à Bujumbura, je suis resté deux jours. En fait, à cause de toutes ces conditions de sécurité (…) j’ai changé d’hôpital trois fois en deux jours. (…) On a décidé qu’il fallait m’évacuer pour aller à Nairobi », confie-t-il.
Enquête au point mort
Quelques mois plus tard, Esdras Ndikumana ainsi que RFI et l'Agence France presse, ses employeurs, ont porté plainte pour torture. L'enquête n'a pas avancé du tout : le premier magistrat chargé du dossier a été muté en province, le second a démissionné et pour l'instant, aucun nouveau juge n'a été désigné pour le remplacer.
Non seulement l'enquête n'a pas progressé, mais en plus, lorsqu'Esdras Ndikumana a souhaité faire renouveler son passeport au mois de mai, le gouvernement burundais a publié un communiqué le présentant comme un journaliste encourageant le crime et la violence. Ces menaces ont découragé toute tentative de retour au pays pour y faire refaire ses papiers.
« Il fallait renouveler nos passeports, on a tout essayé. Impossible. A ce moment-là, le ministre de la Sécurité publique a sorti un communiqué où il parlait de moi comme un ennemi de la République (…) c’était donc une fin de non-recevoir sur ce dossier-là. Il y a eu ça, il y a eu aussi des menaces à Nairobi. Donc il a fallu partir. Juste parce je suis journaliste, juste parce qu’on n'aime pas entendre ce qui se passe au Burundi. »
Depuis deux semaines, Esdras Ndikumana vit avec sa famille en France où il a demandé l'asile politique. « D’ici quelques jours, je n’aurai plus de papiers burundais, je n’aurai plus aucun papiers. On est en train de faire de moi un apatride, en fait. ».
Source: Rfi.fr
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