L’objectif de l’ambassadeur Booth est parvenir à organiser une rencontre entre Salva Kiir et Riek Machar, afin d’éviter « une confrontation qui peut dégénérer en guerre civile ». L’envoyé spécial américain a donc, dès son arrivée sur place, été reçu par le président du Soudan du Sud qui s’est engagé à accepter une rencontre avec son rival, sans condition.
Donald Booth a par ailleurs pu rendre visite aux personnalités emprisonnées à Juba, car soupçonnées, par Salva Kiir, d’avoir participé à la présumée tentative de déstabilisation qui a mis le feu aux poudres. D’après l’émissaire américain, les prisonniers sont bien traités et prêts à jouer un rôle dans une éventuelle négociation. Mais quand cette rencontre aura-t-elle lieu ? Où et dans quelles conditions ? Le département d’Etat américain donne peu de détails.
On sait que le Pentagone a pré-positionné, à Djibouti, 150 marines supplémentaires afin de poursuivre l’évacuation des ressortissants américains sur le terrain, et au besoin, intervenir pour protéger l’Ambassade des Etats-Unis à Juba.
La libération des prisonniers politiques : une exigence
La crise qui secoue le Soudan du Sud n'est pas seulement une querelle de pouvoir opposant les deux têtes de l'exécutif. Depuis le milieu de l'année, Riek Machar avait reçu le soutien d'une bonne partie du SPLM, notamment une dizaine d'anciens ministres comme Kosti Manibé, John Luk Jok ou Gier Chuang Aluong et des hauts cadres du parti comme Pagan Amum. Tous ont été arrêtés le 15 décembre. Riek Machar veut leur libération avant toute négociation.
« Si Salva Kiir veut négocier avec nous, il doit d'abord relâcher les responsables poliques qu'il détient ; il doit les évacuer en territoire neutre afin que l'on puisse discuter sur une bonne base », a déclaré l’ancien vice-président Reik Machar.
Rebecca Garang, la très respectée veuve de John Garang, fait partie des frondeurs. Cependant, Salva Kiir a décidé de la laisser en liberté après l'avoir rencontrée au palais présidentiel. Rebecca Garang est autorisée à se rendre auprès de Riek Machar dans ce qui apparaît comme une tentative de médiation. Joint par RFI, Ateny Wek Ateny, porte-parole du président Kiir, considère, quant à lui, qu’à ce stade il ne saurait être question de la libération des neuf prisonniers politiques.
« Le président estime que si quelqu'un envisage de relâcher les prisonniers politiques, alors il lui posera cette question : qui faut-il donc incriminer pour les 500 morts à Juba ? Et tous les gens qui continuent à mourir ? Qui devra aller devant un tribunal pour rendre des comptes ? Il n'y a aucun pays au monde où l'on peut se lever un beau jour, tuer des gens et être autorisé à s'en sortir sans la moindre explication ! », s’est-t-il insurgé.
Le pouvoir sud-soudanais reste enfin très discret sur le sort de Pagan Amum, l'ex-secrétaire général du SPLM et figure emblématique de la politique sud-soudanaise. Ses proches sont sans nouvelles de lui.
Source : Rfi.fr
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