La concordance de lieu et de temps était trop parfaite, mais surtout le besoin trop urgent : profiter de l’escale que fait la Conférence sur le climat à Marrakech, dont la palmeraie créée sous les Almoravides est connue dans le monde entier, pour donner du poids à la défense des oasis, des écosystèmes désormais en première ligne sur le front des changements climatiques. On le sait peu et le chiffre va vous étonner : 150 millions de personnes vivent dans les oasis à travers le monde, selon les données communiquées par le Raddo, le Réseau associatif de développement durable des oasis.
Ces zones de végétation, créées par les hommes il y a plus de 3 000 ans, devraient connaître, selon le même organisme, un réchauffement de l’ordre de 1,1 degré d’ici 2030, et de l’ordre de 2,1 degrés d’ici 2050. Soit une augmentation bien supérieure à la moyenne que va subir la planète sur cette même période. Il y a donc véritablement urgence car le principal méfait du réchauffement est de favoriser l’avancée du sable, ennemi mortel de ces havres de verdure sur lesquels repose toute une économie mais aussi les populations sahraouies, nomades et sédentaires. Songez qu’au cours du XXe siècle, le seul Maroc a perdu plus des deux tiers de sa palmeraie. Un constat alarmant.
« A cause du réchauffement, le désert avance ; à cause du manque d’eau et de la dégradation des nappes phréatiques, c’est de plus en plus visible », se désole Ibrahim Sbaï qui s’est fait à la COP22 le porte-parole de la défense des oasis et s’est paré de la traditionnelle gandoura bleu azur, tenue qui lui donne très fière allure. « Moi, reprend-il, je viens de M’hamid El Ghizlane un petit village au fond de la vallée d’Oudra, dans la province de Zagora, à 500 km au sud-est de Marrakech. Chez nous, le sable gagne de plus en plus de terrain et, en tant qu’écosystème, l’oasis est vraiment menacée. » Principale raison : il n’y a aucune politique de récupération d’eau pour le moment. « Quand il pleut, et parfois il pleut beaucoup sur une courte période, c'est une grande partie de l’eau qui se perd dans le sable », regrette Ibrahim.
Pourtant, des solutions existent. A l’échelon global évidemment, en luttant pied à pied contre le réchauffement. Mais aussi au niveau local. Exemple : les water boxes, littéralement les « boîtes à eau », de petits réservoirs de 14 litres qui permettent de stocker de l’eau et d’aider les tamaris à pousser. Pourquoi les tamaris ? Parce que ces arbres, qui peuvent atteindre jusqu’à huit mètres de hauteur, agissent comme des paravents contre l’avancée du désert. Plantés un peu en avant des palmiers dattiers, ils freinent le vent, et donc le sable. Le coût d’une water box ne représente pas un gros investissement : entre 25 et 30 euros chacune. Mais il en faut beaucoup pour qu’elles soient efficaces. Et surtout, il faut des personnes pour s’en occuper, au quotidien.
Sur un plan plus large, Ibrahim se félicite de la collaboration de nombreuses ONG et fondations, mais regrette que le gouvernement marocain se montre pour le moment « trop timide » pour investir dans des barrages ou retenues qui pourraient stocker l’eau de pluie et permettre aux protecteurs des oasis de moduler le débit en fonction des besoins. En attendant, il se multiplie pour défendre sa cause. Très actif sur son stand à la COP22, il anime également depuis sept ans le Festival d’arts et de musique de Taralgate, le nom de son village de M’hamid El Ghizlane en langue berbère. « La musique est un art qui parle à tout le monde », conclut-il à propos de cet événement dont la réputation s’étend désormais bien au-delà des dunes du Sahara.
Ces zones de végétation, créées par les hommes il y a plus de 3 000 ans, devraient connaître, selon le même organisme, un réchauffement de l’ordre de 1,1 degré d’ici 2030, et de l’ordre de 2,1 degrés d’ici 2050. Soit une augmentation bien supérieure à la moyenne que va subir la planète sur cette même période. Il y a donc véritablement urgence car le principal méfait du réchauffement est de favoriser l’avancée du sable, ennemi mortel de ces havres de verdure sur lesquels repose toute une économie mais aussi les populations sahraouies, nomades et sédentaires. Songez qu’au cours du XXe siècle, le seul Maroc a perdu plus des deux tiers de sa palmeraie. Un constat alarmant.
« A cause du réchauffement, le désert avance ; à cause du manque d’eau et de la dégradation des nappes phréatiques, c’est de plus en plus visible », se désole Ibrahim Sbaï qui s’est fait à la COP22 le porte-parole de la défense des oasis et s’est paré de la traditionnelle gandoura bleu azur, tenue qui lui donne très fière allure. « Moi, reprend-il, je viens de M’hamid El Ghizlane un petit village au fond de la vallée d’Oudra, dans la province de Zagora, à 500 km au sud-est de Marrakech. Chez nous, le sable gagne de plus en plus de terrain et, en tant qu’écosystème, l’oasis est vraiment menacée. » Principale raison : il n’y a aucune politique de récupération d’eau pour le moment. « Quand il pleut, et parfois il pleut beaucoup sur une courte période, c'est une grande partie de l’eau qui se perd dans le sable », regrette Ibrahim.
Pourtant, des solutions existent. A l’échelon global évidemment, en luttant pied à pied contre le réchauffement. Mais aussi au niveau local. Exemple : les water boxes, littéralement les « boîtes à eau », de petits réservoirs de 14 litres qui permettent de stocker de l’eau et d’aider les tamaris à pousser. Pourquoi les tamaris ? Parce que ces arbres, qui peuvent atteindre jusqu’à huit mètres de hauteur, agissent comme des paravents contre l’avancée du désert. Plantés un peu en avant des palmiers dattiers, ils freinent le vent, et donc le sable. Le coût d’une water box ne représente pas un gros investissement : entre 25 et 30 euros chacune. Mais il en faut beaucoup pour qu’elles soient efficaces. Et surtout, il faut des personnes pour s’en occuper, au quotidien.
Sur un plan plus large, Ibrahim se félicite de la collaboration de nombreuses ONG et fondations, mais regrette que le gouvernement marocain se montre pour le moment « trop timide » pour investir dans des barrages ou retenues qui pourraient stocker l’eau de pluie et permettre aux protecteurs des oasis de moduler le débit en fonction des besoins. En attendant, il se multiplie pour défendre sa cause. Très actif sur son stand à la COP22, il anime également depuis sept ans le Festival d’arts et de musique de Taralgate, le nom de son village de M’hamid El Ghizlane en langue berbère. « La musique est un art qui parle à tout le monde », conclut-il à propos de cet événement dont la réputation s’étend désormais bien au-delà des dunes du Sahara.
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