Au cours d'une émission de débat sur Joliba TV, Issa Kaou N'Djim, figure politico-médiatique bien connue au Mali, estime que les images présentées par la télévision d'État burkinabè RTB comme une tentative de coup d'État déjoué ont l'allure d'une mise en scène, destinée à « détourner l'attention » « des vraies questions ». Incarcéré le 13 novembre, Issa Kaou N'Djim a été condamné cette semaine à deux ans de prison, dont un ferme. De son côté, la chaîne Joliba TV est suspendue depuis près de six semaines. Une sanction que Noël Yao, président de l'Union des journalistes de la presse libre africaine (UJPLA), juge illégitime. « C'est un coup d'arrêt à la liberté de la presse, juge Noël Yao. Des mécanismes permettent de rétablir une information lorsqu'on considère qu'un organe de presse s'est fourvoyé. Le droit de réponse en est un, on peut aussi faire une interview et en exiger la diffusion pour rétablir les faits que l'on estime erronés. Mais suspendre, interdire une télévision, cela ne va pas dans le bon sens démocratique ».
Face à ce qu'elle considère comme une « atteinte au pluralisme des médias et à la liberté d'expression », la Maison de la presse, qui regroupe les associations de journalistes du Mali, menace d'appeler tous les médias du pays à rediffuser l'émission incriminée. Des discussions sont engagées avec la Haute autorité malienne de la communication, qui accepte mi-décembre de rendre sa licence à Joliba TV, mais maintient une suspension de six mois. Un recul insuffisant pour les salariés de Joliba TV comme pour tous les journalistes maliens, qui exigent le rétablissement pur et simple de la chaîne.
Cette sanction a été prise au Mali à la demande du Burkina Faso, son allié au sein de l'AES (Alliance des États du Sahel). Par réciprocité, le CSC (Conseil supérieur de la communication) burkinabè a infligé fin novembre au quotidien L'Observateur Paalga un « avertissement », pour un article moquant l'auto-promotion des militaires au pouvoir au Mali, passés de colonels à généraux et titré « Des généraux comme s'il en pleuvait ».
« L'AES commence à ressembler à une internationale de la répression de la presse, déplore Noël Yao de l'UJPLA. C'est l'effet escompté par les putschistes : mettre la peur dans le camp des journalistes, afin qu'il y ait une sorte de pensée unique ! Les militaires putschistes au pouvoir au Mali, au Burkina et au Niger ne veulent pas de voix discordantes. Ils veulent un unanimisme factice. C'est un recul inadmissible ».
Rédaction à l'arrêt, charges à payer : la suspension de Joliba TV a déjà un coût économique très lourd pour la chaîne et ses salariés. En dépit de l'impatience de certains journalistes et de l'indignation générale de la profession, la Maison de la presse du Mali privilégie toujours le dialogue avec le régulateur malien. Dans un dossier éminemment politique, suivi de près par les plus hautes autorités de la Transition, c'est cette approche apaisée et discrète qui est pour le moment jugée la plus stratégique. Le passage à une mobilisation plus forte n'est évidemment pas exclu.
La Haute autorité de la communication du Mali n'a pas souhaité répondre à RFI, elle-même coupée au Mali depuis bientôt trois ans.
Face à ce qu'elle considère comme une « atteinte au pluralisme des médias et à la liberté d'expression », la Maison de la presse, qui regroupe les associations de journalistes du Mali, menace d'appeler tous les médias du pays à rediffuser l'émission incriminée. Des discussions sont engagées avec la Haute autorité malienne de la communication, qui accepte mi-décembre de rendre sa licence à Joliba TV, mais maintient une suspension de six mois. Un recul insuffisant pour les salariés de Joliba TV comme pour tous les journalistes maliens, qui exigent le rétablissement pur et simple de la chaîne.
Cette sanction a été prise au Mali à la demande du Burkina Faso, son allié au sein de l'AES (Alliance des États du Sahel). Par réciprocité, le CSC (Conseil supérieur de la communication) burkinabè a infligé fin novembre au quotidien L'Observateur Paalga un « avertissement », pour un article moquant l'auto-promotion des militaires au pouvoir au Mali, passés de colonels à généraux et titré « Des généraux comme s'il en pleuvait ».
« L'AES commence à ressembler à une internationale de la répression de la presse, déplore Noël Yao de l'UJPLA. C'est l'effet escompté par les putschistes : mettre la peur dans le camp des journalistes, afin qu'il y ait une sorte de pensée unique ! Les militaires putschistes au pouvoir au Mali, au Burkina et au Niger ne veulent pas de voix discordantes. Ils veulent un unanimisme factice. C'est un recul inadmissible ».
Rédaction à l'arrêt, charges à payer : la suspension de Joliba TV a déjà un coût économique très lourd pour la chaîne et ses salariés. En dépit de l'impatience de certains journalistes et de l'indignation générale de la profession, la Maison de la presse du Mali privilégie toujours le dialogue avec le régulateur malien. Dans un dossier éminemment politique, suivi de près par les plus hautes autorités de la Transition, c'est cette approche apaisée et discrète qui est pour le moment jugée la plus stratégique. Le passage à une mobilisation plus forte n'est évidemment pas exclu.
La Haute autorité de la communication du Mali n'a pas souhaité répondre à RFI, elle-même coupée au Mali depuis bientôt trois ans.
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