Le duel est inédit. D’un côté, Alexander Van der Bellen, un universitaire à la retraite âgé de 72 ans et ancien dirigeant des Verts. De l’autre, Norbert Hofer, 45 ans, candidat du parti d’extrême droite FPÖ. C’est la première fois depuis la Seconde guerre mondiale que le président autrichien ne sera issu ni du parti conservateur ni du parti social démocrate, précise notre correspondant à Vienne, Nathanaël Vittrant.
« Les deux candidats sortent de partis considérés comme des partis d’opposition dans le sens où ils ne participent pas au gouvernement actuel », commente Ursula Plassnik, ambassadrice d’Autriche en France, ajoutant que le scrutin constituera « un élément nouveau dans le paysage politique autrichien ». En cause : « Jusqu’à maintenant, depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale, c’était toujours un social-démocrate ou un chrétien démocrate à la présidence autrichienne. »
Un symbole important
Le candidat de la formation islamophobe et eurosceptique est arrivé en tête du premier tour de l'élection présidentielle avec 35% des suffrages, contre 21% pour l’ancien chef de file des écologistes, soit 14 points d'avance.
L’Autriche pourrait devenir le premier pays de l’Union européenne à élire un chef d’Etat d’extrême droite. Même si les pouvoirs du président fédéral restent limités, le symbole serait important. L’entre-deux tours n’a pas vu l’émergence d’un front républicain anti-FPÖ et les manifestations contre le candidat de l’extrême droite n’ont pas fait déplacer les foules.
« Le FPÖ a été créé en 1956 par d'anciens nazis pour d'anciens nazis. Donc la branche dure du parti dès ses débuts est l'héritière du parti nazi autrichien », analyse Anton Pelinka, professeur à l'université de Budapest. Mais, ces dernières années, le parti s’est débarrassé d’une rhétorique ouvertement xénophobe et antisémite, et a mis l'accent sur le pouvoir d'achat et la protection sociale, lui permettant de grignoter l'électorat populaire du parti social-démocrate.
« Il y a une continuité d'organisations comme les corporations étudiantes où l'on trouvait les pangermanistes et les antisémites les plus convaincus. Et Hofer est issu d'une de ses organisations, qu'on ne peut pas qualifier de nazie, mais qui se place dans une continuité du nazisme. En revanche la majorité des électeurs de Hofer ne sont ni pangermanistes, ni nazis ni antisémites. Ce sont des perdants de la mondialisation en colère », nuance le politologue.
L'enjeu, c'est la participation
Au niveau local, le SPÖ gouverne d’ailleurs avec le FPÖ dans le Burgenland dans l’est du pays, tandis que les conservateurs sont alliés au parti d’extrême droite en Haute-Autriche.
Reste à savoir si Norbert Hofer conservera l’avantage du premier tour. Son rival, Alexander Van der Bellen, pourra sans doute compter sur les voix des citadins de gauche, mais risque d’avoir du mal à séduire les électeurs de centre droit.
L’enjeu de ce scrutin, c’est donc la participation. Les équipes de campagne des deux candidats l’ont répété ces derniers jours : chaque voix compte ce dimanche.
Source: Rfi.fr
« Les deux candidats sortent de partis considérés comme des partis d’opposition dans le sens où ils ne participent pas au gouvernement actuel », commente Ursula Plassnik, ambassadrice d’Autriche en France, ajoutant que le scrutin constituera « un élément nouveau dans le paysage politique autrichien ». En cause : « Jusqu’à maintenant, depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale, c’était toujours un social-démocrate ou un chrétien démocrate à la présidence autrichienne. »
Un symbole important
Le candidat de la formation islamophobe et eurosceptique est arrivé en tête du premier tour de l'élection présidentielle avec 35% des suffrages, contre 21% pour l’ancien chef de file des écologistes, soit 14 points d'avance.
L’Autriche pourrait devenir le premier pays de l’Union européenne à élire un chef d’Etat d’extrême droite. Même si les pouvoirs du président fédéral restent limités, le symbole serait important. L’entre-deux tours n’a pas vu l’émergence d’un front républicain anti-FPÖ et les manifestations contre le candidat de l’extrême droite n’ont pas fait déplacer les foules.
« Le FPÖ a été créé en 1956 par d'anciens nazis pour d'anciens nazis. Donc la branche dure du parti dès ses débuts est l'héritière du parti nazi autrichien », analyse Anton Pelinka, professeur à l'université de Budapest. Mais, ces dernières années, le parti s’est débarrassé d’une rhétorique ouvertement xénophobe et antisémite, et a mis l'accent sur le pouvoir d'achat et la protection sociale, lui permettant de grignoter l'électorat populaire du parti social-démocrate.
« Il y a une continuité d'organisations comme les corporations étudiantes où l'on trouvait les pangermanistes et les antisémites les plus convaincus. Et Hofer est issu d'une de ses organisations, qu'on ne peut pas qualifier de nazie, mais qui se place dans une continuité du nazisme. En revanche la majorité des électeurs de Hofer ne sont ni pangermanistes, ni nazis ni antisémites. Ce sont des perdants de la mondialisation en colère », nuance le politologue.
L'enjeu, c'est la participation
Au niveau local, le SPÖ gouverne d’ailleurs avec le FPÖ dans le Burgenland dans l’est du pays, tandis que les conservateurs sont alliés au parti d’extrême droite en Haute-Autriche.
Reste à savoir si Norbert Hofer conservera l’avantage du premier tour. Son rival, Alexander Van der Bellen, pourra sans doute compter sur les voix des citadins de gauche, mais risque d’avoir du mal à séduire les électeurs de centre droit.
L’enjeu de ce scrutin, c’est donc la participation. Les équipes de campagne des deux candidats l’ont répété ces derniers jours : chaque voix compte ce dimanche.
Source: Rfi.fr
Autres articles
-
Les États-Unis ont achevé le retrait militaire de leur dernière base au Niger
-
Urgent : le Premier ministre Gabriel Attal remettra « demain sa démission au président »
-
Présidentielle en Indonésie: le ministre de la Défense Prabowo Subianto largement en tête (projections)
-
Parlement européen: une députée lettone soupçonnée de collaboration avec le FSB russe
-
Russie: Boris Nadejdine, plus qu’un grain de sable dans la communication du Kremlin?